Départ théâtral pour Michel Aoun à la fin de son mandat

Aoun a pris ses fonctions il y a six ans, après un vide présidentiel de plus de deux ans et quittera son poste lundi sans céder la place à un successeur (Photo, Reuters).
Aoun a pris ses fonctions il y a six ans, après un vide présidentiel de plus de deux ans et quittera son poste lundi sans céder la place à un successeur (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Dimanche 30 octobre 2022

Départ théâtral pour Michel Aoun à la fin de son mandat

  • Aoun a mis en garde contre un chaos constitutionnel après son départ, sous un gouvernement intérimaire aux pouvoirs incomplets
  • Une source proche de Mikati a révélé que la publication d'un décret acceptant la démission du gouvernement est inutile, car cela ne change rien à la réalité

BEYROUTH: Des centaines de partisans du président libanais, Michel Aoun, ont installé samedi des tentes autour du palais présidentiel et se sont installés pour la nuit, alors qu'ils se préparaient à faire de vifs adieux au leader controversé.

Un convoi devrait accompagner Aoun lorsqu'il rentrera chez lui à Rabieh dimanche, avant-dernier jour de son mandat de six ans, qui se termine le 31 octobre.

Le Courant patriotique libre, le parti fondé par Aoun en 2005, a installé des dizaines de tentes dans les bois entourant le palais présidentiel afin que ses partisans puissent camper et faire leurs adieux à leur leader en beauté.

Le Courant patriotique libre a décidé de faire du départ d'Aoun une vive cérémonie, malgré les controverses qui ont accompagné la fin de son mandat et l'incapacité du Parlement à élire un successeur dans le délai constitutionnel de deux mois.

Aoun a pris ses fonctions il y a six ans, après un vide présidentiel de plus de deux ans et quittera son poste lundi sans céder sa place à un successeur.

Dans les deux cas, le vide présidentiel a résulté de l'insistance d'Aoun, d'abord à devenir président, puis à laisser le poste à un membre de son entourage.

Dans l'un de ses entretiens d'adieu, Aoun a déclaré à Reuters que les sanctions américaines n'empêcheraient pas son gendre et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, de devenir candidat à la présidence.

«Une fois qu'il sera élu président, les sanctions disparaîtront», a insisté Aoun.

Les États-Unis ont sanctionné Bassil, un allié du Hezbollah, pour corruption en novembre 2020.

Aoun a mis en garde contre un chaos constitutionnel après son départ, sous un gouvernement intérimaire aux pouvoirs incomplets, affirmant: «Le rôle du Hezbollah a été utile comme moyen de dissuasion dans les négociations indirectes visant à délimiter la frontière maritime avec Israël.»

Le porte-parole de la présidence, Rafic Chlala, a indiqué: «Les cérémonies officielles du départ d'Aoun du palais présidentiel commencent à 11 heures dimanche, tandis que les célébrations populaires débuteront à 11h30.»

Le Courant patriotique libre organise les célébrations sous le slogan «Nous resterons avec toi». Bassil a appelé ses partisans et amis à accompagner Aoun «fièrement».

Le décret acceptant la démission du gouvernement intérimaire aurait été complété et Aoun devrait le signer lundi, dernier jour de son mandat, afin d'éviter toute perturbation des célébrations de dimanche.

Aoun et son équipe politique ont refusé que le gouvernement du Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, prenne en charge l'administration au motif qu'il a «perdu toute légitimité depuis qu'il a démissionné après les élections législatives de mai».

Mikati a été désigné pour former un nouveau gouvernement, mais il n'y est pas parvenu et reste à la tête d'un gouvernement intérimaire.

Ce samedi, Bassil a accusé Mikati et le président du Parlement, Nabih Berri, de préparer l'ère post-Aoun en mettant aux enchères les pouvoirs restants du président.

«Nous sommes prêts à résister à cela et à les empêcher de retirer les pouvoirs du président. C'est un avertissement», a prévenu Bassil.

Une source proche de Mikati a révélé que la publication d'un décret acceptant la démission du gouvernement est inutile, car cela ne change rien à la réalité.

Mikati a répété à plusieurs reprises qu'il ne se livrera pas à des confrontations ou à des provocations et qu'il respectera la constitution, a ajouté la source.

Le parti des Forces libanaises, rival acharné du Courant patriotique libre, ne se joindra pas aux célébrations de dimanche.

Charles Jabbour, chef de l'équipe communication et médias du parti, a déclaré à Arab News: «Le chef du parti, Samir Geagea, a publié un mémorandum interne demandant aux partisans d'éviter toute célébration qui pourrait être organisée dans leurs villages ou régions, à l'occasion du départ d'Aoun du palais présidentiel, car c'est un jour de profonde tristesse à cause de la situation dans le pays, craignant que l'autre parti profite de cette occasion pour se livrer à des provocations.»

Jabbour a ajouté: «La menace de signer un décret acceptant la démission du gouvernement ne change pas la réalité. Il s'agit plutôt d'une tentative de chantage de dernière minute pour former un gouvernement à sa convenance, sinon les ministres de l'équipe d'Aoun boycotteront le gouvernement. Il est certain que de telles pratiques vont introduire de nouvelles complications inutiles dans le pays. Le plus important est la stabilité de la sécurité dans le pays, car c'est tout ce qui nous reste maintenant.»

Sami Gemayel, chef du parti Kataeb libanais, a exhorté ses partisans «à éviter les discours offensifs et les provocations dimanche, par respect pour la présidence et la personne d'Aoun».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Short Url
  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Short Url
  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Short Url
  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».