La Ligue arabe assure le Liban de son soutien total en temps de crise

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, à Alger, le 29 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, à Alger, le 29 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

La Ligue arabe assure le Liban de son soutien total en temps de crise

  • «La Ligue arabe soutient le gouvernement libanais», a assuré le secrétaire général, Ahmed Aboul Gheit, au Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, en Algérie
  • L'UE a rappelé les sanctions qui peuvent être prises à l'encontre des personnes ou des entités qui empêcheraient le Liban de sortir de sa crise

BEYROUTH: Le Liban est officiellement entré dans un vide présidentiel ce mardi.

Le drapeau libanais a été mis en berne au palais présidentiel de Baabda et un mémorandum a été publié pour retirer la photo de l'ancien président Michel Aoun des bureaux et des salles des départements officiels, conformément aux protocoles adoptés à la fin du mandat présidentiel.

Les responsables arabes et internationaux ont réitéré leurs appels à élire le successeur d'Aoun dès que possible afin d'éviter une vacance prolongée du pouvoir.

L'UE a rappelé les sanctions qui peuvent être prises à l'encontre des personnes ou des entités qui empêcheraient le Liban de sortir de sa crise.

«La Ligue arabe soutient le gouvernement libanais», a assuré le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, après avoir rencontré le Premier ministre intérimaire libanais, Najib Mikati, en Algérie, avant le 31e sommet arabe.

Aboul Gheit a également souligné l'importance de faire tout ce qui est nécessaire pour que les élections présidentielles libanaises se déroulent à temps.

Mikati a rencontré le cheikh Mohammed ben Moubarak al-Khalifa, représentant spécial du roi de Bahreïn, en présence du ministre bahreïni des Affaires étrangères, Abdellatif ben Rachid al-Zayani, et du ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib.

«Le Liban recherche les meilleures relations avec les frères arabes», a signalé Mikati, appelant les Arabes à «comprendre la situation libanaise et à soutenir le Liban».

Le haut représentant de l'UE, Josep Borrell, a déclaré dans un communiqué: «Après quatre tours de scrutin parlementaire peu concluants, aucun candidat n'a été élu et la présidence du Liban est désormais vacante.»

Depuis les dernières élections générales de mai, aucun gouvernement n'a été formé. Ce vide politique se produit alors que le Liban est confronté à une détérioration de sa situation socio-économique. La volatilité institutionnelle conjuguée à l'instabilité économique ferait courir de graves risques au Liban et à sa population.

«L'UE appelle une nouvelle fois les dirigeants libanais à organiser des élections présidentielles et à former un gouvernement de toute urgence. En juillet 2022, l'UE a renouvelé un cadre de sanctions qui permet d'imposer des mesures restrictives à des individus ou des entités bloquant la sortie de la crise libanaise. Afin de faciliter le décaissement des fonds internationaux supplémentaires et inverser la tendance à la détérioration de l'économie libanaise, un accord de décaissement avec le Fonds monétaire international doit être conclu, et des réformes essentielles, attendues depuis longtemps, doivent être entreprises sans plus attendre», a-t-il ajouté.

L'UE a souligné qu'elle était déterminée à continuer d'aider le Liban et son peuple à progresser vers le redressement économique et la stabilité qu'ils méritent, pour autant que les dirigeants libanais assument leurs responsabilités et prennent les mesures nécessaires.

L'ambassade de France au Liban a retweeté un post du ministère français des Affaires étrangères indiquant que «la crise grave et sans précédent que traverse le Liban nécessite le bon fonctionnement de l'ensemble de ses institutions. Dans ce contexte, la France appelle les députés libanais à élire, sans délai, un nouveau président.»

L'ambassade de Russie au Liban a espéré que «le peuple ami du Liban parviendra à surmonter la période difficile actuelle, ce qui ne peut être réalisé que dans le cadre d'une action constructive commune, dans laquelle l'opinion de chacun est prise en compte et sans aucune ingérence extérieure».

S'exprimant depuis l'Algérie, Mikati a réitéré que «le gouvernement intérimaire doit gérer le pays normalement, sans provocation, à condition que la priorité reste l'élection d'un nouveau président et la formation d'un nouveau gouvernement, et que la coopération et l'harmonie existent entre eux.

«En cas d'urgence, je consulterai les ministres avant de prendre toute décision concernant la tenue d'une session du Conseil des ministres. Si le quorum est atteint, la session aura lieu et les décisions seront prises à la majorité des deux tiers. J'espère que tout le monde coopérera pour que nous puissions surmonter cette étape difficile.»

L'ambassadeur saoudien au Liban, Walid al-Boukhari, a affirmé que les relations saoudo-libanaises s'amélioreront encore une fois qu'un nouveau gouvernement sera formé et qu'un président souverain sera élu pour restaurer la confiance de l'Arabie saoudite et des pays concernés par la question libanaise.

La coordinatrice spéciale des Nations unies au Liban, Joanna Wronecka, a annoncé qu'elle avait rencontré le responsable des relations arabes et internationales du Hezbollah, Ammar al-Moussawi, et discuté des moyens de mettre rapidement fin au vide présidentiel et de former un nouveau gouvernement.

Les hauts responsables libanais ont participé à un programme mardi, fermant officiellement le pavillon présidentiel du palais de Baabda, le mandat d'Aoun ayant pris fin sans qu'il soit remplacé, mettant en berne le drapeau libanais et fermant la fontaine d’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pape appelle les Libanais à «rester» dans leur pays

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
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  • Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël
  • Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique a aggravé l'émigration massive, et appelé à la "réconciliation" pour surmonter les profonds clivages politiques et communautaires au Liban.

Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël.

Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens.

Léon XIV a également souligné le besoin "d’autorités et d’institutions qui reconnaissent que le bien commun est supérieur à celui d’une partie", et appelé la classe dirigeante à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, il a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique depuis 2019 a accentué l'émigration massive depuis le pays, notamment des jeunes parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

"Résilience" 

Dans son discours devant les responsables, la société civile et le corps diplomatique, accueilli par des applaudissements, le pape américain a appelé le Liban à "emprunter la voie difficile de la réconciliation" pour refermer les "blessures personnelles et collectives".

"Si elles ne sont pas soignées, si l'on ne travaille pas à une guérison de la mémoire, à un rapprochement entre ceux qui ont subi des torts et des injustices, il sera difficile d'avancer vers la paix", a-t-il mis en garde.

Le pays a connu une longue guerre civile (1975-1990) au sortir de laquelle aucun travail de mémoire ni de véritable réconciliation n'a été fait.

La dernière guerre avec Israël a approfondi les clivages, le Hezbollah chiite ayant ouvert le front contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas palestinien, soulevant l'opposition d'une grande partie des autres communautés, dont les chrétiens.

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves".

"Vous avez beaucoup souffert des conséquences d’une économie qui tue, de l'instabilité mondiale qui a également, au Levant, des répercussions dévastatrices de la radicalisation des identités et des conflits, mais vous avez toujours voulu et su recommencer", a lancé le chef de l'Eglise catholique.

Pour sa part, le président libanais Joseph Aoun, seul chef d'Etat chrétien du monde arabe, a assuré dans son discours que "la sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité".

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer", a-t-il ajouté.

"Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne désespérerons pas et nous ne nous rendrons pas (...) Nous demeurons l’unique espace de rencontre, dans notre région - et si j’ose dire dans le monde entier", a encore dit le président libanais.

 


L’Arabie saoudite fournit plus de 142 milliards de dollars d’aide à 173 pays

Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
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  • Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient considérablement intensifiés

LONDRES : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, directeur général de KSrelief, a souligné le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans l'action humanitaire mondiale.

Lors d’une conférence sur l’humanité en médecine au Zayed Centre for Research into Rare Disease in Children, au Great Ormond Street Hospital de Londres, Al-Rabeeah a indiqué que le Royaume avait réalisé 8 406 projets humanitaires, de secours, de développement et caritatifs, pour une valeur de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays.

Cela le classe au premier rang du monde arabe et en fait l’un des principaux donateurs au niveau international.

Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient fortement développés.

Depuis sa création en 2015, KSrelief a à lui seul mis en œuvre 3 881 projets d’une valeur de plus de 8,25 milliards de dollars dans 109 pays, couvrant des secteurs clés tels que la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les forces israéliennes tuent 13 personnes lors d'une opération dans le sud de la Syrie

Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
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  • Des troupes israéliennes ont arrêté des membres présumés de ce que l’armée a appelé l’organisation Jemaah islamique lors d’une opération nocturne dans le village syrien de Beit Jinn
  • Au moins 10 personnes auraient été tuées lors du raid, selon la télévision d’État syrienne.

DUBAÏ : Au moins 13 personnes ont été tuées et 24 blessées par les forces israéliennes lors d’un raid nocturne sur le village de Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, selon l’agence syrienne SANA.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l’opération comme un « crime de guerre » et accusé Israël de vouloir « enflammer la région ».

« Nous dormions quand nous avons été réveillés à trois heures du matin par des tirs », a raconté le blessé Iyad Taher à l’AFP depuis l’hôpital Al-Mouwassat à Damas.

« Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait et nous avons vu l’armée israélienne dans le village, des soldats et des chars. Puis ils se sont retirés, l’aviation est arrivée et les obus ont commencé à tomber. J’ai été touché au cou par des éclats. »

Un responsable local a indiqué à l’AFP que les forces israéliennes avaient fait irruption dans le village pour capturer trois hommes, déclenchant des affrontements.

« Après les affrontements, les forces d’occupation israéliennes ont bombardé la zone à l’artillerie et aux drones », a déclaré le responsable du village, Abdul Rahman Al-Hamrawi.

À l’hôpital, Ahmad Kamal a raconté à l’AFP que lui et d’autres « avaient ouvert le feu sur la patrouille israélienne pour se défendre et les empêcher de nous emmener. Mon frère a été tué et j’ai été blessé. »

Les troupes israéliennes affirment avoir arrêté des membres présumés de la Jamaa Islamiya, groupe basé au Liban et allié au Hamas palestinien, lors de l’opération nocturne.

Selon l’armée israélienne, les soldats ont essuyé des tirs et ont riposté avec un soutien aérien, faisant six blessés dans leurs rangs.

L’armée affirme que toutes les cibles recherchées ont été arrêtées et que plusieurs combattants ont été tués, ajoutant que des troupes restent déployées dans la zone.

Israël a mené de nombreuses frappes en Syrie en 2025, visant des secteurs autour de Damas et dans le sud du pays, affirmant vouloir contrer des menaces et protéger la communauté druze proche de la frontière.

Israël dit agir contre des groupes qu’il considère comme hostiles, tandis que les autorités syriennes affirment que les frappes ont tué des soldats.

Depuis la chute du président syrien Bachar Al-Assad en décembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau leadership à Damas, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie.

Israël a également envoyé des troupes dans la zone tampon patrouillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau du Golan depuis 1974.

Israël occupe le Golan syrien depuis 1967 et l’a annexé en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale.

Dans une résolution adoptée le 6 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son ferme soutien à la « souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale » de la Syrie.

Au cours de l’été, des contacts de haut niveau ont eu lieu entre responsables israéliens et syriens, avec l’aide de Paris et Washington.

L'envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, a condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de « violation grave et inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com