Se détacher de la Chine, une très longue marche pour l'économie allemande

Le porte-conteneurs « COSCO Pride » de China COSCO Shipping Corporation est déchargé au terminal à conteneurs de Tollerort appartenant à HHLA, dans le port de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, le 26 octobre 2022. (AFP)
Le porte-conteneurs « COSCO Pride » de China COSCO Shipping Corporation est déchargé au terminal à conteneurs de Tollerort appartenant à HHLA, dans le port de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, le 26 octobre 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Se détacher de la Chine, une très longue marche pour l'économie allemande

  • Appelée à devenir moins dépendante de la Chine, l'Allemagne dont le chancelier Olaf Scholz se rend à Pékin vendredi, a du chemin à faire
  • La crise avec la Russie a mis en lumière la vulnérabilité de la première économie européenne à une autre autocratie, la Chine, où les groupes allemands réalisent une part importante de leurs profits

BERLIN: Se détourner du plus grand marché au monde ? Délicat. Se passer des terres rares ? Encore plus complexe. Appelée à devenir moins dépendante de la Chine, l'Allemagne dont le chancelier Olaf Scholz se rend à Pékin vendredi, a du chemin à faire.

 

Exposition massive

La crise avec la Russie a mis en lumière la vulnérabilité de la première économie européenne à une autre autocratie, la Chine, où les groupes allemands réalisent une part importante de leurs profits.

Depuis six ans, la Chine est le principal partenaire commercial de l'Allemagne avec un volume d'échanges de 246 milliards d'euros l'an dernier, dont 104 milliards de voitures, machines, et autres produits chimiques vendus au géant asiatique.

Au premier semestre 2022, les investissements directs allemands en République populaire ont atteint un record, environ dix milliards d'euros, selon une étude de l'institut économique IW.

Plus de 5 000 entreprises allemandes sont actives en Chine, dont les champions de l'industrie nationale, de Volkswagen à Siemens, mais aussi d'innombrables PME, du fabricant de tronçonneuses Stihl au confiseur Haribo.

La dépendance à limiter "de façon urgente" concerne les terres rares et matières premières comme le cobalt, lithium ou magnésium dont l'Allemagne, et l'Europe, ont besoin, notamment pour les batteries des voitures électriques, et qu'elles achètent massivement à la Chine, note Jürgen Matthes, économiste à l'Institut IW de Cologne.

Prise de conscience

"La naïveté envers la Chine est terminée", a promis le ministre écologiste allemand de l'Economie Robert Habeck avant l'été.

Avant de s'envoler pour Pékin, Olaf Scholz a esquissé les contours d'une nouvelle stratégie, sans découplage vis-à-vis de la Chine mais en réduisant "les dépendances unilatérales" avec "sens des proportions et pragmatisme".

"Il y a désormais toute une série d'entreprises allemandes qui perçoivent la Chine avant tout comme un concurrent et non plus comme une opportunité de marché", affirme Tim Rühlig, spécialiste de la Chine à l'institut allemand de politique étrangère (DGAP).

Dès 2019, avant l'Union européenne, la puissante Fédération de l'industrie allemande (BDI) avait pour la première fois défini la Chine comme un "concurrent systémique" et non plus seulement comme un partenaire.

Résistances

Mais les poids lourds de l'économie allemande sont les plus réticents à changer de cap.

"Quelques grandes entreprises continuent d'étendre leur présence de manière significative", estime Jürgen Matthes.

Les trois grands constructeurs automobiles allemands - Volkswagen, BMW et Mercedes- ainsi que le groupe chimique BASF, ont représenté un tiers de tous les investissements européens en République populaire de 2018 à 2021, selon une récente étude du groupe Rhodium.

En 2021, Volkswagen a réalisé environ 40% de son chiffre d'affaires en Chine. La part était de 21% pour Adidas, de 13% pour Siemens.

Pas étonnant que l'ancien PDG de Volkswagen, Herbert Diess, quelques mois avant de céder les rênes du groupe, se soit dit "préoccupé" de voir Berlin hausser le ton avec Pékin.

La semaine dernière, le PDG du leader de la chimie BASF a appelé à cesser "le Chine bashing", martelant qu'il s'agissait d'un marché prioritaire pour son groupe qui va réduire la voilure dans une Europe au bord de la récession.

"Risquer de perdre notre position d'un jour à l'autre sans alternative serait insensé", a mis en garde le fédération des PME avant le voyage du chancelier, appelant à ne pas "briser la porcelaine chinoise".

Inciter ou contraindre

Un changement de cap de l'économie allemande "est possible", car il s'agit de "combattre les dépendances de manière très ciblée", et non d'un détachement complet, estime Tim Rühlig.

"Mais la mise en œuvre est extrêmement exigeante", reconnaît-il.

Pour influencer les milieux d'affaires, Berlin peut notamment être plus restrictif sur les garanties publiques d'investissement et d'exportation vers la Chine. Les entreprises ne pourraient plus investir qu'à leurs risques et périls, notamment en cas de transfert de technologie.

La banque publique KfW pourrait cibler ses prêts dans des pays d'Asie représentant une alternative, comme l'Indonésie ou la Thaïlande.

"La diversification est essentielle, il faut commercer davantage avec d'autres pays à la croissance dynamique", exhorte Jürgen Matthes.

D'autant, assure-t-il, que l'économie allemande, avec "seulement 3% des emplois" directement et indirectement liés au commerce avec le géant asiatique, peut supporter une baisse des échanges bilatéraux.


Les économies du CCG devraient connaître une croissance de 4,4% en 2025, selon un rapport

Le rapport de l'ICAEW (Institut des comptables agréés d'Angleterre et du Pays de Galles) prévoit que le secteur non énergétique du CCG connaîtra une croissance de 4,2 pour cent en 2024. (Shutterstock)
Le rapport de l'ICAEW (Institut des comptables agréés d'Angleterre et du Pays de Galles) prévoit que le secteur non énergétique du CCG connaîtra une croissance de 4,2 pour cent en 2024. (Shutterstock)
Short Url
  • Le Conseil de coopération du Golfe devrait voir ses économies croître de 4,4 pour cent en 2025, grâce à la croissance du secteur privé non pétrolier
  • Le document ajoute que les gouvernements de la région continueront à faire avancer les plans de diversification, les fonds souverains, y compris le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite

RIYAD: Le Conseil de coopération du Golfe devrait voir ses économies croître de 4,4 pour cent en 2025, grâce à la croissance du secteur privé non pétrolier, selon un nouveau rapport.

L'analyse de l’Institut des comptables agréés d'Angleterre et du Pays de Galles (ICAEW) attribue cette croissance prévue à la fois à la reprise des réductions de la production de pétrole par l'OPEP et aux efforts continus de diversification du CCG.

Cela intervient alors que les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, intensifient leurs efforts de diversification, l'Autorité générale des statistiques du Royaume faisant état d'une augmentation de 4,9 pour cent de l'activité du secteur non pétrolier au cours du deuxième trimestre 2024.

Les conclusions du rapport sont basées sur des recherches d'Oxford Economics, et Scott Livermore, conseiller économique de l'ICAEW, économiste en chef et directeur général d'Oxford Economics Middle East, a déclaré: "L'investissement proactif et stratégique du CCG dans les secteurs non pétroliers, ainsi que la reprise progressive de la production pétrolière, ouvrent la voie à une croissance robuste en 2025, où la résilience du CCG se distingue".

Le rapport a légèrement revu à la baisse les prévisions de croissance du CCG pour 2024, à 2,1 pour cent, par rapport à la projection précédente de 2,2 pour cent faite il y a trois mois. Toutefois, le secteur non énergétique devrait croître de 4,2 pour cent en 2024 et de 4,4 pour cent en 2025.

Dans l'ensemble, l'analyse prévoit une croissance du produit intérieur brut du Moyen-Orient de 2,1 pour cent en 2024, qui s'accélérera pour atteindre 3,7 pour cent en 2025.

Le rapport note également que les indices PMI dans la région indiquent une forte croissance des entreprises, et que les réductions prévues des taux d'intérêt devraient stimuler la consommation et l'investissement privé.

Il ajoute que le tourisme, le commerce et la finance seront les secteurs clés de la croissance future.

"La dynamique intérieure reste forte dans toute la région, comme le montre l'augmentation de la production dans les enquêtes PMI, et les prochaines réductions des taux d'intérêt devraient soutenir à la fois la consommation et l'investissement privé", indique le rapport.

Le document ajoute que les gouvernements de la région continueront à faire avancer les plans de diversification, les fonds souverains, y compris le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite et Mubadala des Émirats arabes unis, étant susceptibles de préserver leur statut de dépensiers stratégiques.

Une récente analyse de PwC a indiqué que l'assouplissement des taux d'intérêt profitera aux économies du Moyen-Orient, en particulier à celles dont les monnaies sont liées au dollar américain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite prévoit une augmentation de 14,6% du trafic de conteneurs en 2023: GASTAT

Selon l'Autorité générale des statistiques, le trafic de conteneurs entrants dans les ports du Royaume a atteint 3,4 millions d'équivalents vingt pieds en 2023, tandis que le trafic sortant s'est élevé à 2,2 millions d'EVP. (Shutterstock)
Selon l'Autorité générale des statistiques, le trafic de conteneurs entrants dans les ports du Royaume a atteint 3,4 millions d'équivalents vingt pieds en 2023, tandis que le trafic sortant s'est élevé à 2,2 millions d'EVP. (Shutterstock)
Short Url
  • Les ports d'Arabie saoudite ont connu une augmentation de 14,6 pour cent du trafic de conteneurs entrants et sortants en 2023 par rapport à l'année précédente
  • Le rapport a révélé que la quantité de marchandises sortantes s'élevait à 203,5 millions de tonnes en 2023, une indication forte de l'augmentation des exportations du Royaume

RIYAD: Les ports d'Arabie saoudite ont connu une augmentation de 14,6 pour cent du trafic de conteneurs entrants et sortants en 2023 par rapport à l'année précédente, selon des données officielles.

Selon l'Autorité générale des statistiques, le trafic de conteneurs entrants dans les ports du Royaume a atteint 3,4 millions d'équivalents vingt pieds en 2023, tandis que le trafic sortant s'est élevé à 2,2 millions d'EVP.

Le rapport a révélé que la quantité de marchandises sortantes s'élevait à 203,5 millions de tonnes en 2023, une indication forte de l'augmentation des exportations du Royaume. Le port industriel du Roi Fahd à Yanbu a traité le plus grand volume de marchandises sortantes, soit 89,8 millions de tonnes.

Il est essentiel pour l'Arabie saoudite de stimuler les exportations, en particulier celles de produits non pétroliers, car elle poursuit ses efforts de diversification économique visant à réduire sa dépendance à l'égard des recettes pétrolières.

La quantité de marchandises entrantes a atteint 105,1 millions de tonnes en 2023, le port islamique de Djeddah gérant la plus grande part, avec 38,9 millions de tonnes d'importations.

GASTAT a également noté une augmentation de 33,8 pour cent du trafic maritime dans les ports saoudiens en 2023 par rapport à l'année précédente.

"Le trafic maritime total dans les ports saoudiens était de 19 082 navires. Le port industriel du Roi Fahd à Yanbu a enregistré le trafic maritime le plus élevé, avec 6 538 navires, suivi du port islamique de Djeddah avec 4 411 navires, et du port du Roi Abdelaziz à Dammam avec 2 516 navires", a déclaré GASTAT.  

Le total des marchandises manutentionnées dans les ports du Royaume en 2023 s'élevait à 334 millions de tonnes, dont 121,3 millions de tonnes de marchandises déchargées et 213 millions de tonnes de marchandises chargées.  

Le port islamique de Djeddah a enregistré le plus grand volume de marchandises déchargées, soit 38,9 millions de tonnes, tandis que le port industriel du Roi Fahd de Yanbu a enregistré le plus grand volume de marchandises chargées, soit 89,8 millions de tonnes.

Le trafic de passagers dans les ports du Royaume a également augmenté de 11,5 pour cent en 2023, avec plus d'un million de voyageurs à l'arrivée et au départ. Le port de Jizan a accueilli le plus grand nombre de passagers, soit 484 598.

Le rapport souligne que le nombre de grues dans les ports saoudiens a atteint 989 en 2023, et que la superficie totale des ports du Royaume couvre 104 km², le port de Ras Al Khair étant le plus grand avec 23 km².

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


l'adoption des véhicules électriques requiert des mesures encourageantes selon des experts

Des experts ont participé à une table ronde intitulée « Charging Ahead : Construire l'ossature de la révolution des véhicules électriques en Arabie saoudite ». Photo AN
Des experts ont participé à une table ronde intitulée « Charging Ahead : Construire l'ossature de la révolution des véhicules électriques en Arabie saoudite ». Photo AN
Short Url
  • « Pour inciter les utilisateurs à venir en Arabie saoudite ou à acheter ce véhicule, il faut mettre en place des mesures incitatives. Ils doivent construire davantage de stations de recharge ; ils doivent aider les chefs de produit à pénétrer ce marché ».
  • Vers la fin du débat, M. Al-Makahlas a prédit une croissance significative du marché des VE. « Je pense que le marché doublera d'ici l'année prochaine. Vous serez surpris l'année prochaine, je peux vous le garantir.

RIYADH : Le gouvernement saoudien détient la clé du développement de l'infrastructure nécessaire aux véhicules électriques, a déclaré un haut responsable lors de la première journée du salon EV Auto Show qui se tient actuellement à Riyad.

S'exprimant lors d'une table ronde intitulée « Charging Ahead : Building the Backbone of Saudi Arabia's EV Revolution », Mansour Al-Makahlas, responsable de la division eMobility chez Solutions Valley, une filiale de Saudi Electric Co, a décrit les étapes essentielles nécessaires pour faire progresser le marché.

M. Al-Makahlas a souligné l'importance d'étendre l'infrastructure de recharge afin d'encourager la participation des chefs de produit.

« Pour inciter les utilisateurs à venir en Arabie saoudite ou à acheter ce véhicule, il faut mettre en place des mesures incitatives. Ils doivent construire davantage de stations de recharge ; ils doivent aider les chefs de produit à pénétrer ce marché ».

Il poursuit : « Le gouvernement doit offrir une incitation, comme c'est le cas en Europe et aux États-Unis. Les CPO savent que le retour sur investissement est à long terme. Il n'est pas à court terme. Il faut donc qu'il y ait une incitation.

Au cours de la même discussion, Alhareth Al-Hisan, fondateur et PDG d'iCharge, a fait remarquer que l'Arabie saoudite disposait d'une base solide pour l'adoption des VE au niveau mondial. « Elle dispose de la capacité du réseau, de la volonté politique et de la capacité du client à dépenser pour un véhicule électrique coûteux.

M. Al-Hisan a souligné que la planification est une préoccupation majeure dans l'industrie régionale des VE et a suggéré que l'Arabie saoudite pourrait bénéficier de l'approche de l'Europe en matière de développement des infrastructures. « Lorsque l'infrastructure pour les véhicules électriques a commencé en Europe, elle était fortement planifiée et très détaillée quant à l'endroit où les placer et à la manière de les placer », a-t-il déclaré.

Wolfgang Ademmer, directeur marketing de l'entreprise de mobilité durable Alpitronic, a également encouragé l'Arabie saoudite à suivre l'exemple de l'Europe. « L'Europe a des choses à apprendre pour les autres marchés. Je suis toujours un fervent partisan du raccourcissement des courbes d'apprentissage, et nous pouvons le faire en Arabie saoudite. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

M. Ademmer a insisté sur la nécessité d'un plan global pour soutenir les acteurs de l'industrie et garantir leur réussite dans le secteur des véhicules électriques. « Il faut élaborer un plan clair et donner confiance à tous les acteurs du marché, y compris à ceux qui se lancent dans l'aventure dès maintenant. Les encourager à rester et à investir avec les bonnes lignes directrices, puis convaincre les utilisateurs, les automobilistes, d'utiliser et de conduire des VE.

Li Bo, vice-président de Huawei Digital Power Strategy and Marketing pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale, et directeur de Huawei EV Charging Business pour la même région, a prédit une augmentation du ratio de charge des véhicules électriques.

Li a noté que le développement des énergies renouvelables progresse en Arabie saoudite et s'attend à ce que les nouvelles réglementations mettent davantage l'accent sur les sources renouvelables et les solutions de stockage pour les stations de recharge des véhicules électriques.

Vers la fin du débat, M. Al-Makahlas a prédit une croissance significative du marché des VE. « Je pense que le marché doublera d'ici l'année prochaine. Vous serez surpris l'année prochaine, je peux vous le garantir.

Le salon de l'automobile EV à Riyad souligne la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, en mettant en avant son engagement en faveur des véhicules électriques et des technologies durables. Le salon est un événement clé pour l'écosystème en plein essor des véhicules électriques du Royaume, attirant 10 000 participants de 50 pays, y compris des leaders de l'industrie, des constructeurs automobiles, des fournisseurs de solutions de recharge et des décideurs politiques, pour discuter de l'avenir de la mobilité dans la région.