La répression meurtrière se poursuit dans le sud-est de l'Iran après plusieurs semaines de troubles

Des enfants fuyant les forces de sécurité dans la ville de Khash, dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan, le 4 novembre (Photo, AFP).
Des enfants fuyant les forces de sécurité dans la ville de Khash, dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan, le 4 novembre (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 07 novembre 2022

La répression meurtrière se poursuit dans le sud-est de l'Iran après plusieurs semaines de troubles

  • Des soldats ont tiré à balles réelles sur des manifestants, faisant de nombreux morts dans la ville de Khash après la prière du vendredi
  • Au moins 304 manifestants ont été tués par les forces de sécurité en Iran depuis la mi-septembre

QUETTA: La répression contre les manifestants dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan s'est poursuivie au cours du week-end, selon des militants et des habitants dimanche, après que les forces de sécurité ont tiré sur des manifestants dans la ville de Khash, dans un contexte de violences meurtrières.
Les manifestations se sont multipliées dans cette vaste province frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan depuis qu'un rassemblement organisé le 30 septembre dans la capitale régionale, Zahedan, a déclenché une réponse violente des forces de sécurité.
L'effusion de sang s'est étendue à d'autres régions et, vendredi, des soldats ont tiré à balles réelles sur des manifestants partis d'une mosquée importante vers le bâtiment du gouverneur à Khash.
Selon la Campagne des activistes baloutches, les manifestants scandaient «Mort aux dictateurs» et «Mort à Basiji», en référence à une force composée de volontaires du corps des Gardiens de la révolution islamique qui a participé à la répression des manifestations.
Amnesty International a indiqué que dix personnes, dont des enfants, avaient été tuées et s'est déclarée «gravement préoccupée par la possibilité d'une nouvelle effusion de sang dans un contexte de coupures d'Internet et d'informations selon lesquelles les autorités auraient fait venir de Zahedan des forces de sécurité supplémentaires à Khash».
Des militants locaux et un éminent religieux sunnite, Mulvi Abdul Hamid, l'imam de la mosquée centrale de Zahedan, ont déclaré qu'au moins 16 personnes avaient été tuées.
«Un certain nombre d'adolescents et de jeunes qui se sont rassemblés devant le gouvernorat de la ville de Khash et ont crié des slogans et commencé à jeter des pierres ont été directement visés par des balles réelles», a déclaré l'imam dans un communiqué samedi.
L'incident a montré «la profondeur de l'oppression et de la discrimination» dans la région, a-t-il ajouté.
Arab News n'a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante le nombre de morts communiqué par Amnesty, les militants et les habitants, mais des images de Khash circulant sur les réseaux sociaux montrent de jeunes manifestants tombant à terre sous les tirs des troupes.
Des véhicules carbonisés et de la fumée s'élevant de bâtiments apparaissaient sur des photos partagées par les médias d'État iraniens, qui ont imputé les dégâts à des «émeutiers».
Les habitants des zones voisines ont déclaré que la ville de Khash subissait depuis une coupure de communication.
«La plupart de nos amis et de nos parents à Zahedan et à Khash utilisaient Internet par le biais d'un VPN, mais après vendredi, ils ne sont plus en mesure de se connecter par VPN», a expliqué à Arab News Asif Burhanzai, un habitant de Mirjaveh, près de la frontière entre le Pakistan et l'Iran, ajoutant qu'il ne parvenait pas à contacter ses proches dans la ville.
Mohammed Zia, un commerçant de Zahedan, a indiqué que les rapports locaux estimaient que le nombre de morts à Khash s'était élevé à 25 après les affrontements de vendredi et que toute la ville était désormais en grève.
«La situation est très sombre pour le troisième jour à Khash après les fusillades meurtrières menées par les militaires iraniens», a-t-il déclaré à Arab News.
«Il y a une grève de fermeture complète dans toute la ville contre la brutalité commise contre les manifestants innocents et non armés», a-t-il ajouté.
Le Sistan-Baloutchistan abrite l'ethnie baloutche, une ethnie musulmane sunnite longtemps opprimée, qui constitue une minorité dans l'Iran majoritairement chiite.
Les manifestations ont débuté dans la province à la suite du viol présumé d'une jeune fille baloutche de 15 ans par un commandant de police dans la ville portuaire de Chabahar.
Ces violences interviennent dans le cadre de manifestations organisées dans tout le pays après la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, détenue par la police des mœurs iranienne.
Au moins 304 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le début des manifestations à la mi-septembre, selon l'organisation Iran Human Rights, basée en Norvège.
«Iran Human Rights a reçu un nombre important de rapports de décès sur lesquels elle continue d'enquêter avec les perturbations d'Internet», a déclaré le groupe dans un communiqué samedi. «Le nombre réel de personnes tuées, par conséquent, est certainement plus élevé.»
Des décès ont été signalés dans 22 provinces, le plus grand nombre se trouvant au Sistan-Baloutchistan, à Mazandaran, à Téhéran, au Kurdistan et à Gilan.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les forces israéliennes pénètrent dans des villages de la campagne syrienne

Un véhicule de la Force des Nations Unies chargée de l'observation du désengagement (FNUOD) passe devant un membre des forces de sécurité syriennes qui monte la garde devant une ancienne base militaire près de la ville de Quneitra, dans le sud de la Syrie, à la limite du plateau du Golan annexé par Israël, le 21 septembre 2025. (AFP)
Un véhicule de la Force des Nations Unies chargée de l'observation du désengagement (FNUOD) passe devant un membre des forces de sécurité syriennes qui monte la garde devant une ancienne base militaire près de la ville de Quneitra, dans le sud de la Syrie, à la limite du plateau du Golan annexé par Israël, le 21 septembre 2025. (AFP)
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  • SANA indique que les incursions font partie des attaques israéliennes continues sur le territoire syrien
  • Le rapport ajoute qu'une autre force israélienne est entrée dans le village d'Ofaniya, où les troupes ont perquisitionné et fouillé deux maisons avant de se retirer

DUBAI : Les forces israéliennes ont pénétré mercredi dans deux zones de la campagne de Quneitra en Syrie avant de se retirer, selon l'agence de presse syrienne SANA.

Un correspondant de SANA a rapporté qu'une unité israélienne composée de huit véhicules militaires, d'un véhicule lourd et de deux chars a avancé de Tal Kroum vers la ville orientale d'Al-Samadaniyeh Al-Sharqiya, y restant pendant plusieurs heures avant de retourner vers la ville détruite de Quneitra.

Le rapport ajoute qu'une autre force israélienne est entrée dans le village d'Ofaniya, où les troupes ont perquisitionné et fouillé deux maisons avant de se retirer.

SANA a déclaré que ces incursions s'inscrivaient dans le cadre des attaques israéliennes continues sur le territoire syrien, qui, selon Damas, violent l'accord de désengagement de 1974 et le droit international.

Les autorités syriennes ont appelé la communauté internationale à adopter une position ferme pour mettre fin à ces actions.


Israël confirme l'identification des deux otages israéliens morts restitués mercredi

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir identifié les dépouilles des otages Inbar Hayman et Mohammad al-Atrash restituées à Israël la veille au soir par le Hamas. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir identifié les dépouilles des otages Inbar Hayman et Mohammad al-Atrash restituées à Israël la veille au soir par le Hamas. (AFP)
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  • "Après la fin du processus d'identification mené par l'Institut national de médecine légale [...] les représentants de Tsahal ont informé les familles d'Inbar Hayman et du sergent Mohammad al-Atrash que leurs corps avaient été rapatriés"
  • Inbar Hayman, artiste graffeuse originaire de Haïfa, connue sous le pseudonyme "Pink", avait 27 ans lorsqu'elle a été assassinée au festival Nova

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir identifié les dépouilles des otages Inbar Hayman et Mohammad al-Atrash restituées à Israël la veille au soir par le Hamas.

"Après la fin du processus d'identification mené par l'Institut national de médecine légale [...] les représentants de Tsahal ont informé les familles d'Inbar Hayman et du sergent Mohammad al-Atrash que leurs corps avaient été rapatriés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Inbar Hayman, artiste graffeuse originaire de Haïfa, connue sous le pseudonyme "Pink", avait 27 ans lorsqu'elle a été assassinée au festival Nova. Sa dépouille avait été emmenée a Gaza, comme celle du sergent Mohammad al-Atrash, soldat d'origine bédouine de 39 ans, tué au combat le 7 octobre.

 


Gaza: Israël menace de reprendre les combats si le Hamas ne rend pas toutes les dépouilles d'otages

 Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé mercredi soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l'accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n'avait pas rendu toutes les dépouilles d'otages. (AFP)
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé mercredi soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l'accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n'avait pas rendu toutes les dépouilles d'otages. (AFP)
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  • De retour dans les ruines de leurs maisons à Gaza-ville, plusieurs habitants installent des tentes ou des abris de fortune au milieu des décombres, selon des images de l'AFP
  • "Nous sommes jetés à la rue. Il n'y a pas d'eau, pas de nourriture, pas d'électricité. Rien. Toute la ville de Gaza a été réduite en cendres", déclare Mustafa Mahram

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé mercredi soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l'accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n'avait pas rendu toutes les dépouilles d'otages.

"Si le Hamas refuse de respecter l'accord, Israël, en coordination avec les Etats‑Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale" du mouvement, indique un communiqué de son bureau.

Le Hamas avait affirmé plus tôt avoir remis à Israël toutes les dépouilles d'otages auxquelles il avait pu accéder.

Le mouvement islamiste palestinien continue de nous dire qu'il compte "honorer l'accord" sur Gaza et rendre les corps des otages décédés, a dit à des journalistes mercredi un haut responsable américain, sous le couvert de l'anonymat.

Aux termes de l'accord du cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël sur la base du plan du président américain Donald Trump, Hamas devait remettre à tous les otages encore détenus à Gaza, les vivants et les morts, dans les 72 heures suivant la cessation des hostilités, soit au plus tard à 09H00 GMT lundi.

Le mouvement palestinien a bien libéré dans les temps les 20 otages vivants, mais il n'a pour l'instant remis que neuf dépouilles de captifs sur les 28 retenues à Gaza: quatre lundi soir, trois mardi et deux mercredi.

"Nous avons rempli notre engagement au titre de l'accord en remettant tous les prisonniers israéliens vivants, ainsi que les corps auxquels nous avons pu accéder", a assuré le Hamas. "Quant aux dépouilles restantes, leur récupération et extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial."

En échange du retour mardi des dépouilles de trois captifs, Israël a remis à Gaza 45 dépouilles de Palestiniens.

"Accès totalement libre" 

Accusant le Hamas de jouer la montre et de violer l'accord de cessez-le-feu, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure et figure de l'extrême droite israélienne, a de nouveau appelé mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à couper totalement l'aide humanitaire pour Gaza.

Plus tôt, la radio-télévision publique israélienne KAN avait présenté comme imminente la réouverture du passage de Rafah entre l'Egypte et Gaza, crucial pour l'afflux de l'aide humanitaire qui attend du côté égyptien. Mais il est resté fermé jusque-là.

L'ONU a exhorté Israël à ouvrir "immédiatement" tous les accès de la bande de Gaza à l'aide humanitaire.

"Nous voulons que tous (les) points de passage soient ouverts et que l'accès soit totalement libre", a déclaré à l'AFP au Caire Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l'ONU.

"Nous voulons que cela se fasse maintenant, dans le cadre de l'accord" de cessez-le-feu, a dit M. Fletcher, soulignant "l'urgence totale" de la situation et la nécessité de "livrer de l'aide à grande échelle."

Fin août, l'ONU a déclaré une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.

"Il ne reste plus rien" 

Israël autorise actuellement l'acheminement de l'aide humanitaire essentiellement via le passage de Kerem Shalom (sud), mais les organisations humanitaires se plaignent des lenteurs administratives et des contrôles de sécurité.

Selon l'ONU et l'Organisation mondiale de la Santé, Israël a permis ces derniers jours l'entrée d'aide humanitaire et médicale, notamment de gaz de cuisine, pour la première fois depuis mars, ainsi que des tentes supplémentaires pour les déplacés, des fruits frais, de la viande congelée, de la farine ou des médicaments.

Dans la bande de Gaza, des habitants affamés interceptent régulièrement les camions d'aide pour voler et stocker de la nourriture, ce qui empêche une distribution ordonnée vers les communautés les plus touchées, selon une source humanitaire.

De retour dans les ruines de leurs maisons à Gaza-ville, plusieurs habitants installent des tentes ou des abris de fortune au milieu des décombres, selon des images de l'AFP.

"Nous sommes jetés à la rue. Il n'y a pas d'eau, pas de nourriture, pas d'électricité. Rien. Toute la ville de Gaza a été réduite en cendres", déclare Mustafa Mahram.

"Il ne reste plus rien à Gaza-ville. Ni arbres, ni bâtiments, ni être humains, ni vie. Juste des destructions", dit un autre Palestinien, Youssef Jodah.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a mené une offensive qui a ravagé la bande de Gaza, provoqué un désastre humanitaire et fait des dizaines de milliers de morts.

L'attaque du Hamas a entraîné, du côté israélien, la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un nouveau bilan établi par l'AFP à partir de données officielles, après l'identification de deux dépouilles d'otages.

Dans la bande de Gaza, la campagne de représailles israélienne a fait 67.938 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.