Des députés libanais accusent le Hezbollah de porter atteinte à l’État et d’utiliser ses armes à l'intérieur

Des partisans du Hezbollah affichent des photos de leurs proches, morts au combat, pendant qu’ils écoutent un discours du chef du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah lors d’un rassemblement le 11 novembre 2022. (AP)
Des partisans du Hezbollah affichent des photos de leurs proches, morts au combat, pendant qu’ils écoutent un discours du chef du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah lors d’un rassemblement le 11 novembre 2022. (AP)
Short Url
Publié le Dimanche 13 novembre 2022

Des députés libanais accusent le Hezbollah de porter atteinte à l’État et d’utiliser ses armes à l'intérieur

  • Taqaddom, un parti cofondé par le député Mark Daou lors de la révolution du 17 octobre, dénonce l’attaque du secrétaire général du Hezbollah contre le soulèvement du peuple libanais
  • Hassan Nasrallah conclut en disant que la présidence «est directement liée à la sécurité nationale» et que «nous ne pouvons combler le vide avec n’importe qui»

BEYROUTH: Plusieurs députés réformistes ont fermement rejeté les déclarations du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre ceux qui ont participé aux manifestations du 17 octobre 2019, les accusant d’être soutenus par les États-Unis et l’ambassade des États-Unis au Liban.

Le député Ibrahim Mneimneh a déclaré samedi : «Celui qui porte atteinte à l’État est celui qui utilise ses armes à l’intérieur du pays et dans la région.»

«C’est à cause de lui que les frontières sont instables. C’est lui qui a perturbé les échéances constitutionnelles, comme les élections présidentielles et la formation des gouvernements. C’est lui qui protège les corrompus.»

«Ce qui sape l’État, c’est qu’ils protègent vos armes pendant que vous protégez leur corruption. Tous les corrompus travaillent au profit d’agendas et de projets étrangers.»

Le député souligne que le 17 octobre restera une journée historique qui marque un soulèvement national interconfessionnel.

Dans un discours prononcé vendredi, Hassan Nasrallah accuse de trahison les Libanais qui ont manifesté ce fameux jour.

Il annonce fièrement que le Hezbollah est à l’origine de la répression de ces manifestations et de la confrontation avec ce qu’il a qualifié de chaos semé par les États-Unis au Liban.

Le député indépendant Abdel Rahman Bizri déclare à Arab News: «Les Libanais, de différentes sectes et affiliations, ont rempli les rues le 17 octobre pour dire au monde que l’État leur appartient et qu’il n’est pas la propriété des politiciens.»

Commentant le discours du secrétaire général du Hezbollah, M. Bizri ajoute: «Nous espérions qu’ils s’entendraient sur le prochain président, en trouvant un candidat qui n’est peut-être pas soutenu par tout le monde, mais qui représenterait tout le monde. Cela aurait été mieux que d’attendre une décision de parties étrangères. Nous avons déjà testé de telles décisions au niveau régional et international, et en avons subi les résultats.»

«En tant que députés, nous n’avons pas réussi à élire un président et avons honte vis-à-vis des gens qui nous ont élus.»

«Les députés indépendants se réuniront au début de la semaine prochaine avec des députés d’autres blocs pour éventuellement tenter de concrétiser une vision commune et peut-être nous surprendre.»

La députée réformiste, Halima al-Kaakour, déclare que les accusations de Nasrallah contre les manifestants du 17 octobre ne justifient pas son comportement.

Elle affirme que le secrétaire général a critiqué les manifestants et protégé l’ancien président Michel Aoun et le régime, à la fois pendant la révolution et jusqu’à aujourd’hui.

«La corruption et la faillite ont été façonnées par vos partenaires et vous», dit-elle en parlant de Nasrallah, «mais la révolution du 17 octobre a été un moment sincère qui a brisé votre oppression et vous a forcé à écouter le peuple.

«Qu’importe le nombre d’accusations que vous nous lancez, nous continuerons d’être forts.»

Taqaddom, un parti cofondé par le député Mark Daou lors de la révolution du 17 octobre, dénonce l’attaque du secrétaire général du Hezbollah contre le soulèvement du peuple libanais  et considère que le régime est fondé sur la corruption, la contrebande et le sectarisme.

À l’heure actuelle, le Hezbollah semble peu disposé à faire des compromis politiques pour parvenir à un consensus au Parlement sur le futur président.

Une source politique qui assure le suivi des élections présidentielles déclare que le dialogue proposé par le président de la Chambre des députés, Nabih Berri, ne suffisait plus pour sortir de l’impasse actuelle.

Le bloc parlementaire du Hezbollah recourt toujours au vote blanc lors des élections présidentielles.

Par ailleurs, le Courant patriotique libre, allié du Hezbollah, rejette la candidature de l’ancien ministre Sleiman Frangié, allié du président syrien Bashar al-Assad.

Hassan Nasrallah mentionne également l’armée libanaise dans son discours. En effet, de nombreuses personnes pensent que le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, pourrait être un candidat potentiel à la présidentielle.

«Les États-Unis soutiennent publiquement l’armée libanaise qu’ils jugent qualifiée pour affronter la résistance, mais nous faisons confiance à l’armée et à son commandement, qui refusent toute confrontation avec nous», soutient-il.

«Nous voulons un président qui ne poignardera pas la résistance dans le dos», souligne M. Nasrallah.

«Nous voulons un président qui soit convaincu que la résistance le soutient, un président courageux capable de prioriser l’intérêt national au détriment de sa peur, un président qui soit à l’abri de la corruption.»

Hassan Nasrallah conclut en disant que la présidence «est directement liée à la sécurité nationale» et que «nous ne pouvons combler le vide avec n’importe qui».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Attaque au Qatar: les dirigeants arabes et musulmans appellent à «revoir» les liens diplomatiques avec Israël

Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière. (AFP)
Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière. (AFP)
Short Url
  • Selon le texte final consulté par l'AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre"
  • Les voisins arabes du Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l'Egypte, la Jordanie et le Maroc figuraient parmi les pays présents qui reconnaissent Israël

DOHA: Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière.

Ce sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) visait à hausser le ton face à cette attaque sans précédent à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

Selon le texte final consulté par l'AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Les voisins arabes du Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l'Egypte, la Jordanie et le Maroc figuraient parmi les pays présents qui reconnaissent Israël.

Les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n'ont pas participé aux discussions, envoyant à leur place de hauts représentants.

La déclaration finale appelle également les Etats membres à "coordonner les efforts visant à suspendre l'adhésion d'Israël aux Nations unies".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio se trouvait lundi à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes au Qatar - pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois. Il est attendu mardi à Doha.

Depuis Jérusalem, M. Rubio a affirmé le "soutien indéfectible" de son pays à Israël pour éliminer le Hamas, près de deux ans après une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.

"Faire échouer les négociations" 

Dans son discours d'ouverture, l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a accusé Israël de vouloir "faire échouer les négociations".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "rêve que la région arabe devienne une sphère d'influence israélienne. Et c'est une dangereuse illusion", a-t-il poursuivi devant les dirigeants arabes et musulmans réunis à Doha, parmi lesquels les présidents palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais, le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations internationales, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington, ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

"Demain, ce pourrait être le tour de n'importe quelle capitale arabe ou islamique", a averti le président iranien, Massoud Pezeshkian, dont le pays avait attaqué une base américaine au Qatar lors de sa guerre de 12 jours contre Israël en juin.

"Le choix est clair. Nous devons nous unir", a-t-il martelé.

Contenir Israël 

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays fut le premier Etat arabe à reconnaître Israël, a prévenu que cette attaque "érige des obstacles devant toute perspective de nouveaux accords de paix et compromet même les accords existants avec des pays de la région".

Israël et son principal allié, Washington, cherchent à étendre les accords d'Abraham, qui ont établi des relations avec les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en 2020, courtisant notamment l'Arabie saoudite, poids lourd pétrolier de la région.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté accusé le gouvernement israélien de vouloir "poursuivre les massacres et le génocide en Palestine tout en déstabilisant la région".

Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

"Nous attendons des Etats-Unis, notre partenaire stratégique, qu'ils usent de leur influence sur Israël afin que ce pays mette fin à de tels agissements", a affirmé lors d'une conférence de presse à Doha Jassem Al-Budaiwi, le secrétaire général du CCG, qui regroupe l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Short Url
  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Short Url
  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.