France: Le Parlement adopte le 3e et dernier budget de crise

Une vue du ministère de l’Economie et des Finances, communément appelé « Bercy ». (Photo Joel SAGET/AFP)
Une vue du ministère de l’Economie et des Finances, communément appelé « Bercy ». (Photo Joel SAGET/AFP)
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Publié le Jeudi 23 juillet 2020

France: Le Parlement adopte le 3e et dernier budget de crise

  • Globalement, ce projet de loi de finances rectificative prévoit environ 45 milliards d'euros de soutien aux secteurs particulièrement affectés par la crise: tourisme, aéronautique ou automobile
  • Il entérine une aide de 4,5 milliards d'euros aux collectivités

PARIS: Des milliards d'aide pour le tourisme, l'aéronautique, l'automobile ou encore l'emploi des jeunes: le Parlement a adopté définitivement jeudi le 3e projet de budget rectifié et ses nouvelles mesures d'urgence.

Après deux semaines d'examen à l'Assemblée et un week-end marathon au Sénat, le compromis auquel députés et sénateurs sont parvenus en commission paritaire a été soumis successivement au vote final des deux chambres dans l'après-midi.

"Avec ce feu vert, ce sont d'indispensables mesures (...) qui vont être mises en œuvre pour soutenir l'emploi, en particulier l'emploi des jeunes, nos entreprises et nos territoires", selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Globalement, ce projet de loi de finances rectificative prévoit environ 45 milliards d'euros de soutien aux secteurs particulièrement affectés par la crise: tourisme, aéronautique ou automobile. Il entérine une aide de 4,5 milliards d'euros aux collectivités.

Au Sénat, le gouvernement a fait adopter une série de nouvelles ouvertures de crédits: 744 millions d'euros en autorisations d'engagement pour l'aide exceptionnelle à l'apprentissage, 50 millions d'euros pour le financement du repas à un euro pour les étudiants boursiers, 75 millions d'euros pour renouveler la flotte de véhicules de la police et de la gendarmerie. 

Ont été ajoutés également 490 millions d'euros pour décarboner l'industrie ou des projets de relocalisation industrielle, et encore 250 millions supplémentaires pour l'agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF).

Après deux semaines d'examen à l'Assemblée et un week-end marathon au Sénat, le compromis auquel députés et sénateurs sont parvenus en commission paritaire sera soumis successivement au vote final des deux chambres dans l'après-midi

Accent sur l'emploi des jeunes et gestes fiscaux

Concernant l'emploi des jeunes, le gouvernement a mis sur la table plus d'un milliard d'euros pour financer une aide de 4.000 euros en exonération de charges à l'embauche d'un jeune de moins de 25 ans à la rentrée.

Le gouvernement a aussi présenté un "plan jeunes" de 6,5 milliards d'euros sur deux ans face à la crise, avec en mesure phare une aide de 4.000 euros pour favoriser 450.000 embauches d'ici janvier.

Initialement, cette aide devait se limiter aux salaires de 1,6 Smic. Elle sera finalement portée jusqu'à un salaire de deux Smic, a confirmé Emmanuel Macron mercredi.

Ce plan "un jeune, une solution" table aussi sur la signature de 230.000 contrats d'apprentissage et 100.000 contrats de professionnalisation. Outre 100.000 places supplémentaires en service civique, il prévoit 300.000 "parcours d'insertion", dont 60.000 contrats aidés dans le secteur marchand, et 200.000 places supplémentaires en formation.

Plusieurs gestes fiscaux ont été votés par l'Assemblée, à destination des soignants, des militaires ou pour soutenir la presse.

Les députés ont aussi voté une mesure LREM réclamant des engagements écologiques "forts" des grandes entreprises. "Un leurre", ont dénoncé la gauche et les ONG environnementales.

Compensation financière pour cause de Covid-19

Concernant la compensation financière des pertes de recettes dues au coronavirus d'Ile-de-France Mobilités, société gestionnaire des transports franciliens, les parlementaires ont ajouté 180 millions d'euros aux 425 millions d'euros d'acompte prévus en 2020, selon le rapporteur général du budget à l'Assemblée Laurent Saint-Martin (LREM).

Son homologue au Sénat Albéric de Montgolfier (LR) a pointé un "risque que les transports publics parisiens se voient privés des investissements pourtant indispensables". Le sujet fait l'objet d'un bras de fer entre la majorité et la présidente (ex-LR) de la région Ile-de-France Valérie Pécresse. 

Ce projet de loi table sur une récession historique de 11% du produit intérieur brut (PIB) en 2020, un déficit qui se creuse encore à 11,5% et une dette publique qui gonfle à 120,9% du PIB.

Il n'y aura pas de quatrième budget rectifié à la rentrée, le plan de relance de 100 milliards d'euros annoncé par Emmanuel Macron devant être intégré au projet de loi de finances (PLF) pour 2021.

Le Premier ministre Jean Castex a indiqué que la dette issue de la crise ferait l'objet d'un traitement à part avec un remboursement étalé sur le long terme via une ressource dédiée. Le Parlement doit adopter jeudi également un projet de loi creusant le "trou de la Sécu" après le coronavirus.

Il n'y aura pas de quatrième budget rectifié à la rentrée, le plan de relance de 100 milliards d'euros annoncé par Emmanuel Macron devant être intégré au projet de loi de finances (PLF) pour 2021.

Ces dépenses de relance seront "cantonnées", c'est-à-dire "isolées dans une mission budgétaire spécifique", "au nom du souci de sincérité et de transparence", a précisé M. Le Maire jeudi. 

Les autres dépenses de l'Etat augmenteront en 2021 de 7 milliards d’euros, soit + 2,6%, une hausse "raisonnable" selon le ministre. Le budget du ministère de la Justice progressera notamment de 6%, quand d'autres ministères devront réduire la voilure. 

Bercy vise une "stabilisation des effectifs de l'Etat en 2021", entre des hausses pour justice, police, santé, et des baisses notamment à l'Economie.   

Le PLF sera examiné à partir du 12 octobre par l'Assemblée nationale, puis à partir du 19 novembre au Sénat, en vue de son adoption définitive avant la fin de l'année.


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.

 


«Les villes de demain seront construites pour les visiteurs, pas seulement pour les résidents», déclare le ministre saoudien du tourisme

 Ahmed Al-Khateeb a déclaré que la durabilité serait le principe directeur du rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain. (X/@AhmedAlKhateeb)
Ahmed Al-Khateeb a déclaré que la durabilité serait le principe directeur du rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain. (X/@AhmedAlKhateeb)
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  • Pour Ahmed Al-Khateeb, la durabilité sert de principe directeur au rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain
  • "Les gens avaient l'habitude de voyager en groupe. Aujourd'hui, ils voyagent en plus petits groupes. Les hôtels tiraient l'essentiel de leurs revenus des chambres ; aujourd'hui, ce sont les salons et les restaurants qui leur rapportent le plus

RIYAD: L'Arabie saoudite se positionne à l'avant-garde de l'évolution du tourisme mondial en concevant des destinations qui cibleront les touristes du futur, a déclaré le ministre du tourisme du Royaume.

Ahmed Al-Khateeb a ajouté que la durabilité servirait de principe directeur au rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain.

Les habitudes des voyageurs et les sources de revenus de l'industrie du tourisme ont radicalement changé ces dernières années, a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à Arab News.

"Les gens avaient l'habitude de voyager en groupe. Aujourd'hui, ils voyagent en plus petits groupes. Les hôtels tiraient l'essentiel de leurs revenus des chambres ; aujourd'hui, ce sont les salons et les restaurants qui leur rapportent le plus.

Al-Khateeb ajoute que les jeunes générations, aidées par la technologie, redéfinissent également la façon dont les voyages sont planifiés et vécus. "Elles définissent leurs propres itinéraires en déplacement, ce qui met la pression sur les agences de voyage traditionnelles qui organisaient autrefois des voyages en groupe. Nous assistons à de grands changements sur le marché mondial du voyage.

La Chine et l'Inde, qui comptent parmi les marchés touristiques à la croissance la plus rapide au monde, sont en train de remodeler les flux de voyages internationaux. "La Chine est devenue le marché source le plus important pour les voyageurs sortants, tandis que l'Inde devrait doubler le nombre de ses voyageurs dans les années à venir", a déclaré le ministre. "Le Moyen-Orient, et l'Arabie saoudite en particulier, ont ainsi l'occasion de devenir une destination de choix pour les touristes internationaux.

Depuis 2019, l'Arabie saoudite a enregistré la croissance touristique la plus rapide de tous les pays du G20, a déclaré Al-Khateeb. "Nous avons un marché intérieur très fort et un marché religieux très fort. Maintenant, nous avons ouvert nos portes aux voyageurs de loisirs, d'affaires et de vacances - qu'ils recherchent la côte de la mer Rouge, les montagnes du sud, nos grandes villes ou nos magnifiques îles."

Il a ajouté que la vision à long terme du Royaume en matière de tourisme va bien au-delà du présent et que les destinations sont construites pour servir les visiteurs et les résidents de manière durable.

"Dans les années 1950 et 1960, les villes étaient construites pour les résidents", a déclaré M. Al-Khateeb. "Aujourd'hui, dans des pays comme la Grèce, les visiteurs sont trois fois plus nombreux que les résidents. Les villes du futur doivent être conçues pour les visiteurs également - et c'est ce que nous faisons en Arabie saoudite.

La durabilité est devenue un élément non négociable de tout développement touristique dans le Royaume, a-t-il ajouté. "Au cours des deux dernières décennies, la durabilité est devenue extrêmement importante. Lorsque nous construisons de nouvelles destinations comme la mer Rouge, nous nous alignons totalement sur les réglementations en matière de durabilité. Tout ce que nous construisons aujourd'hui est respectueux de l'environnement, garantissant ainsi une durabilité non seulement environnementale, mais aussi sociale et économique."

Ce principe est au cœur de la transformation du tourisme dans le cadre de la Vision 2030 : "La durabilité est au premier plan chaque fois que nous construisons ou exploitons une nouvelle destination", a-t-il ajouté.


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.