Les pays les plus riches n’ont pas tenu leurs engagements dans le cadre de l’accord de Paris

Fahad Alajlan insiste sur le besoin crucial de financement climatique pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. (Photo fournie)
Fahad Alajlan insiste sur le besoin crucial de financement climatique pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

Les pays les plus riches n’ont pas tenu leurs engagements dans le cadre de l’accord de Paris

  • L’économie circulaire à faible émission de carbone préconise la réduction, le recyclage et la réutilisation des émissions de carbone dans les processus industriels
  • L’écart entre les pays les plus performants et les moins performants est considérable, ce qui indique que les pays les moins performants auront besoin d’un soutien important pour pouvoir réussir la transition énergétique

RIYAD: Les pays aux économies sous-développées ne reçoivent pas le soutien promis dans le cadre de l’accord de Paris, car les pays les plus riches ne tiennent pas leurs promesses, déclare le président du Centre d’études et de recherches sur le pétrole du roi Abdallah (Kapsarc).

S’exprimant lors d’une discussion avec l'Institute of Energy Economics au Japon (IEEJ), en marge de la Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP27) à Charm el-Cheikh, en Égypte, Fahad Alajlan a insisté sur le besoin crucial de financement climatique pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. 

L’accord de Paris, un traité international juridiquement contraignant sur le changement climatique et les objectifs de zéro émission nette, signé lors de la COP21 en 2015, témoigne de l’engagement des pays aux économies développées de mobiliser 100 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) chaque année jusqu’en 2020 pour aider à la transition énergétique en vue d’atténuer le réchauffement climatique. Cet engagement, souligne M. Alajlan, n’a pas été tenu.

«Nous devons reconnaître que nous n’avons pas tenu nos engagements et qu’il faudrait fournir plus d’efforts dans le domaine du financement climatique. C’est vital», précise-t-il en faisant part de la position du Kapsarc en tant que groupe de réflexion consultatif dans le domaine de l’économie énergétique mondiale et de la durabilité, fournissant des services de conseil au secteur énergétique saoudien.

Mettant l’accent sur l’importance des capitaux privés, Fahad Alajlan affirme que les banques multilatérales de développement et les donateurs avaient un rôle essentiel à jouer en réduisant les risques des projets énergétiques et d’infrastructure par le biais de prises de participation pour attirer les investisseurs institutionnels.

M. Alajlan précise que la transformation énergétique offre des possibilités rapides d’investissement dans les infrastructures et l’énergie et que les cadres de l’économie circulaire à faible émission de carbone réduisent considérablement le besoin de nouveaux investissements et de nouvelles infrastructures.

L’économie circulaire à faible émission de carbone préconise la réduction, le recyclage et la réutilisation des émissions de carbone dans les processus industriels, qui sont des objectifs désormais familiers et acceptés dans le monde entier comme moyen d’atténuer les émissions nocives.

Lors de la COP27, le Kapsarc a lancé la deuxième édition de l’Indice de l’économie circulaire à faible émission de carbone, un outil permettant de comparer les diverses méthodes et technologies déployées par soixante-quatre pays pour réduire leurs émissions de CO2.

Cet indice couvre 90 % de l’économie mondiale et des émissions de carbone, selon un communiqué publié par le groupe de réflexion.

Dans l’édition de 2022, la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse sont en tête de l’indice, alors qu’au bas de la liste figurent cinq pays d’Afrique subsaharienne.

L’écart entre les pays les plus performants et les moins performants est considérable, ce qui indique que les pays les moins performants auront besoin d’un soutien important pour pouvoir réussir la transition vers une économie circulaire à faible émission de carbone.

En ce qui concerne la performance, de nombreux pays n’ont toujours pas déployé certaines des technologies les plus importantes qui sont nécessaires afin de parvenir à une circularité complète du carbone.

Par rapport à l’indice de l’année dernière, cinquante-sept pays ont amélioré leurs scores totaux en 2022, tandis que sept autres ont vu leurs scores se détériorer.

Se joignant à la discussion entre le Kapsarc et l’IEEJ, qui visait à mettre en évidence le rôle de la finance dans la réalisation de la transition énergétique zéro émission du point de vue asiatique, le président de l’IEEJ, Tatsuya Terazawa, a déclaré que l’événement s’inscrivait dans le prolongement d’un protocole d’accord que son organisation a signé avec le Kapsarc en août pour promouvoir la coopération et les activités de recherche dans plusieurs domaines.

L’IEEJ est un groupe de réflexion qui se concentre sur les questions énergétiques, économiques et environnementales, ainsi que sur la géopolitique du Moyen-Orient.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.