Charles III accueille le président sud-africain en visite d'Etat, la première depuis qu'il est roi

 Dans cette photo d'archive prise le 18 septembre 2022, le président sud-africain Cyril Ramaphosa signe un livre de condoléances à Lancaster House à Londres, suite au décès de la reine Elizabeth II le 8 septembre. (AFP).
Dans cette photo d'archive prise le 18 septembre 2022, le président sud-africain Cyril Ramaphosa signe un livre de condoléances à Lancaster House à Londres, suite au décès de la reine Elizabeth II le 8 septembre. (AFP).
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Publié le Dimanche 20 novembre 2022

Charles III accueille le président sud-africain en visite d'Etat, la première depuis qu'il est roi

  • Charles n'a pas encore annoncé où il se rendrait pour sa première visite à l'étranger. Mais sa première invitation après avoir succédé à sa mère décédée le 8 septembre a été adressée au président sud-africain
  • Ce rendez-vous diplomatique intervient dans un contexte délicat en Afrique du Sud pour Cyril Ramaphosa

LONDRES : Charles III accueille à partir de mardi le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son épouse au palais de Buckingham à Londres, pour une première visite d'Etat depuis qu'il est devenu roi.

La dernière visite d'État au Royaume-Uni remonte à juin 2019, quand la reine Elizabeth II a accueilli le président américain Donald Trump et son épouse Melania.

Charles n'a pas encore annoncé où il se rendrait pour sa première visite à l'étranger. Mais sa première invitation après avoir succédé à sa mère décédée le 8 septembre a été adressée au président sud-africain.

Ce rendez-vous diplomatique intervient dans un contexte délicat en Afrique du Sud pour Cyril Ramaphosa.

Pour Christopher Vandome, chargé de recherche à l'institut des affaires internationales Chatham House à Londres, "donner le bon ton sera crucial".

Londres, ancienne puissance coloniale en Afrique du Sud, devra éviter de faire la leçon sur le vote de Pretoria à l'ONU sur l'Ukraine, alors que les Sud-Africains ont toujours du mal à digérer le manque de soutien occidental pendant la crise du Covid, estime-t-il.

Le changement climatique, le commerce et la vision de Charles III pour le Commonwealth figureront probablement aussi en bonne place dans les discussions, selon M. Vandome.

Deux pays membres du Commonwealth sont enclavés en territoire sud-africain, le Lesotho et Eswatini (ex-Swaziland) en proie à des manifestations réprimées dans le sang depuis 2021.

La dernière visite de Cyril Ramaphosa à Londres remonte aux funérailles d'Elizabeth II à l'abbaye de Westminster, en septembre. En 2010, année du Mondial de foot en Afrique du Sud, c'est Jacob Zuma qui était venu en visite d'Etat en Grande-Bretagne.

Rencontre avec Rishi Sunak

Cyril Ramaphosa doit arriver lundi, à la veille d'un banquet d'État au palais de Buckingham.

Charles et la reine consort Camilla accueilleront Cyril Ramaphosa et la première dame Tshepo Motsepe, mais ces derniers rencontreront aussi d'autres membres de la famille royale, dont l'héritier du trône, le prince William et son épouse Kate.

Le frère cadet de Charles, le prince Edward, accompagnera Cyril Ramaphosa aux célèbres jardins botanniques de Kew à l'ouest de Londres, et dans un centre de recherche biomédicale.

Au programme également, un discours devant les deux chambres du Parlement et une rencontre avec le Premier ministre Rishi Sunak à Downing Street.

Protégé de Nelson Mandela - qui était proche d'Elizabeth II -, Ramaphosa était aux côtés de l'icône de la lutte contre l'apartheid lorsqu'il est sorti de prison en 1990.

Le dirigeant sud-africain ira voir mardi une stèle en mémoire de Mandela, installée dans l'abbaye de Westminster en 2018 pour le centenaire de sa naissance.

Mystérieux cambriolage

Après avoir quitté la politique pour devenir l'un des hommes d'affaires les plus riches d'Afrique, Ramaphosa est revenu sur le devant de la scène en 2014 comme vice-président de Jacob Zuma avant d'accéder à la présidence en 2018.

Depuis plusieurs mois, M. Ramaphosa est gêné par une sombre affaire de cambriolage qu'il dénonce comme une manoeuvre politique alors que son parti, le Congrès national africain (ANC), profondément divisé, doit décider en décembre de le présenter ou non comme candidat pour un second mandat à la présidentielle de 2024.

Le président sud-africain est accusé, ce qu'il nie, d'avoir acheté le silence de cambrioleurs tombés sur plusieurs millions en argent liquide dans l'une de ses propriétés en février 2020, nourrissant des soupçons de blanchiment et corruption.

Il aurait organisé l'enlèvement et l'interrogatoire des voleurs, puis les aurait soudoyés pour qu'ils gardent le silence.

Il doit aussi composer avec la colère des Sud-Africains en raison de la situation économique, avec un taux de chômage officiel de 33% et des coupures de courant constantes.

Charles a visité l'Afrique du Sud à plusieurs reprises et c'est depuis l'Afrique du Sud que sa mère s'était engagée à mettre sa vie au service du Commonwealth dans un discours prononcé pour ses 21 ans, quand elle n'était encore que princesse.

Depuis qu'il est roi, Charles a rencontré plusieurs dirigeants africains, dont le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, et le Ghanéen Nana Akufo-Addo.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"