Anas Kournif, une nouvelle vie trois ans après son immolation

L'étudiant et militant qui s'est immolé par le feu 3 ans plus tôt le 8 novembre 2019 pour dénoncer la précarité étudiante, Anas Kournif, 25 ans, pose dans son logement du CROUS le 18 novembre 2022 à Lyon. (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)
L'étudiant et militant qui s'est immolé par le feu 3 ans plus tôt le 8 novembre 2019 pour dénoncer la précarité étudiante, Anas Kournif, 25 ans, pose dans son logement du CROUS le 18 novembre 2022 à Lyon. (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

Anas Kournif, une nouvelle vie trois ans après son immolation

  • «Les études c'est de la survie pour certains étudiants et Anas en a fait les frais. Cette précarité, il l'aura marquée dans sa chair à vie et heureusement qu'il est toujours là pour en parler»
  • «J'étais à bout», confie le franco-marocain né à Saint-Étienne

LYON: Trois ans après s'être immolé devant le Crous de Lyon, Anas Kournif dit avoir repris "une vie normale" de jeune étudiant militant, malgré de très graves séquelles.

Vêtu d'habits noirs camouflant son corps couvert de cicatrices, et équipé d'une prothèse futuriste à la main droite, le jeune de 25 ans boit un Perrier rondelle dans une guinguette lyonnaise après une manifestation organisée pour la journée de grève interprofessionnelle du 18 octobre.

"C'est important pour moi, je participe toujours à ce genre d'événements", confie-t-il à l'AFP en relevant ses lunettes rondes qui ne cessent de glisser sur son nez rongé par les brûlures.

Très actif depuis ses 15 ans dans la mouvance socialiste, Anas demeure, pour certains, un symbole de la détresse qu'affrontent parfois les jeunes étudiants.

Le 8 novembre 2019 à 14H50, il décide de se donner la mort dans un geste spectaculaire.

"Je suis allé chercher un jerrycan à la station d'à côté, j'ai versé cinq litres d'essence dedans, je me les suis foutus sur la tête et j'ai allumé le feu avec une sorte de briquet-torche", lâche-t- il d'un ton neutre pour dédramatiser son acte qui l'a laissé brûlé au troisième degré, à plus de 75%.

Pourquoi? "Car rien n'allait": burn-out dû à ses intenses activités syndicales en parallèle de ses études, difficultés financières liées à la perte de sa bourse pour avoir échoué trois fois en deuxième année de licence, comportement "très" dépressif aggravé selon lui par une hypothyroïdie...

"J'étais à bout", confie le franco-marocain né à Saint-Étienne. Il cherchait une "manière choc de le montrer" et "quand tu es tout seul, tu as deux options: les assassinats ou les tentatives de suicides en public".

Il écrit alors un "testament politique" pour mettre en avant "les problèmes auxquels les étudiants sont confrontés" et dire "aux gens de continuer de lutter", quand bien même il "décidai(t) d'arrêter".

"Son geste a mis le sujet de la précarité étudiante dans le débat public", estime Magalie, 22 ans, son amie depuis 2018, en insistant sur "la détresse psychologique liée à (leurs) conditions de vie".

"Les études c'est de la survie pour certains étudiants et Anas en a fait les frais. Cette précarité, il l'aura marquée dans sa chair à vie et heureusement qu'il est toujours là pour en parler", ajoute l'étudiante en sociologie à Lyon 2.

«Un enfer»: à Lyon, la galère des étudiants pour se loger

Peu d'offres, loyers exorbitants, appartements insalubres... Trouver un logement à Lyon, une des villes les plus attractives en France, a été "un enfer" pour de nombreux étudiants pour leur rentrée en septembre, certains restant à ce jour sans logement fixe.

"Depuis juillet, je me balade avec ma valise, j'erre chez des amis, j'ai même essayé de trouver un Airbnb mais c'est trop cher et les auberges de jeunesse sont complètes", confie à l'AFP Titouan, un jeune breton de 21 ans, en transit entre deux sous-locations provisoires.

Cette situation "m'empêche d'étudier car au lieu d'aller à la bibliothèque pour travailler mes cours le midi, je visite des appartements", déplore l'étudiant en troisième année dans une école de management.

Petit à petit, Titouan a dû revoir ses critères, dont son budget pour le loyer, qui est passé de 400 à "plus" de 500 euros.

L'immobilier est devenu "très cher" pour les étudiants, notamment car "certains bailleurs ne respectent pas l'encadrement des loyers", mis en place depuis fin 2021 à Lyon et Villeurbanne, pour agir contre les loyers excessifs et contenir les hausses abusives, selon le Comité Local pour le Logement Autonome des Jeunes (CLLAJ) de Lyon, qui suit de près cette "galère".

Selon une récente enquête de l'Unef (Union nationale des étudiants de France) Lyon, la capitale des Gaules est devenue la deuxième ville universitaire la plus chère, derrière Paris, pour louer un studio dans le privé avec en moyenne 600 euros par mois.

Pour la rentrée 2022-2023, "la hausse de loyers pour un studio est de 2,76%, soit bien supérieure à la moyenne nationale", alors que le logement représente déjà 57% du budget mensuel d'un étudiant, alerte l'Union.

- Souris, cafards, puces de lit -
Pour s'en sortir, Rosalie, 22 ans, a choisi la colocation. Elle a "abandonné l'idée de partir en vacances avec (ses) parents cet été pour visiter des appartements", passé "six heures par jour sur les sites d'annonces" et trouvé un appartement assez central pour 540 euros par mois. "Une bonne affaire", selon elle.

"Le seul problème, c'est que j'ai des souris", raconte l'étudiante en management. Mais "j'ai décidé de vivre avec parce que je n'ai pas envie de recommencer à chercher".

Laura Jeannelle, 18 ans, subit elle aussi la présence de souris. Cette étudiante en première année de langues étrangères appliquées a "honte d'inviter qui que ce soit" et n'a "plus de vie sociale".

"Le dératiseur m'a dit +comment on peut vous louer ça? Il y a des trous partout, la seule solution pour vous, c'est de partir+", raconte-t-elle.

De plus en plus d'étudiants se retrouvent dans des "logements insalubres", selon l'Unef Lyon. Les logements du Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) destinés aux étudiants boursiers, avec des loyers de 255 euros à 500 pour un T1, ont également pointés du doigt.

"Ça a été la douche froide en arrivant sur les lieux", souffle Sophie, 20 ans, logée dans un studio du Crous de Saint-Exupéry pour 500 euros. Douche encrassée et bouchée, WC dysfonctionnels, pas d'eau froide et radiateur cassé, énumère-t-elle.

"J'étais contente de partir de chez mes parents mais là je me suis dit +dans quoi je mets les pieds+?", poursuit cette étudiante en troisième année de licence géographie aménagement. D'autres résidents du Crous se sont plaints auprès de l'AFP de moisissures, cafards, punaises de lit et blattes.

Ces dysfonctionnements sont liés à un problème de "travail mal fait et de matériaux inadaptés", se défend Christian Chazal, le directeur général du Crous de Lyon, "en procès" avec le constructeur de la résidence Saint-Exupéry.

Face à la "forte pression du fait du problème de l'offre de logements", le Crous de Lyon qui gère 42 résidences, soit 9.600 logements -sur un parc national de 175.000- prévoit de construire 2.700 logements d'ici 2026 dans l'académie.

Au niveau national, les 60.000 nouveaux logements annoncés dans le plan lancé par l'État en 2021 sont "en cours de construction", selon le ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur.

«Vivre ma vie»

Après avoir été "sauvé" par Kevin, "un mec du chantier d'à côté" qui a pris un extincteur pour éteindre les flammes, s'ensuivent la douleur des brûlures, cinq mois de coma artificiel, trois mois de soins continus, le tout ponctué d'opérations - entre 30 et 45 selon lui, "peut-être même plus", hésite Anas.

Il sort de centre de rééducation le 30 avril 2021, pour pouvoir manifester le 1er mai. "Il le fallait, c'était beaucoup trop symbolique. J'ai fait la +manif+, j'avais mal aux pieds car je suis amputé totalement d'un orteil et partiellement de trois autres, mais il n'y a pas eu de problème", assure-t-il.

Aujourd'hui étudiant en L3 en sciences politiques à Lyon 2, ses convictions n'ont pas changé, "sauf sur le handicap", nuance celui qui est redevenu boursier et qui touche désormais l'allocation aux adultes handicapés (AAH).

"Quand on a su qu'il allait revenir, on s'est rapidement organisé pour l'aider à retrouver au mieux une vie d'étudiant et lui donner le plus de chances possibles de réussir dans son projet de formation", témoigne Nathalie Dompnier, présidente de l'université Lumière, évoquant un aménagement des examens de fin d'année, des cours adaptés à ses rendez-vous médicaux et un accompagnement de la mission handicap.

"Je vis une vie normale d'étudiant", confirme Anas, malgré les séquelles.

"Le regard des gens, ça peut être un peu difficile. Dans le métro, ils ont tendance à ne pas s'asseoir à côté de moi", raconte-t-il.

Mais "je n'ai pas laissé ce truc m'abattre et si je m'en suis sorti c'est pour faire quelque chose et vivre ma vie", insiste celui qui se dirige vers le concours d'inspecteur des douanes après un master et qui aimerait créer son propre syndicat et parti politique.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.