Violations des Houthis: «Le silence international profite-t-il aux Yéménites?», demande l’envoyé saoudien au Conseil de sécurité

Abdelaziz Alwasil, représentant permanent de l’Arabie saoudite à l’ONU, a appelé le Conseil de sécurité à examiner la situation au Yémen «dans toutes ses dimensions et en toute transparence et objectivité.» (Photo, AFP)
Abdelaziz Alwasil, représentant permanent de l’Arabie saoudite à l’ONU, a appelé le Conseil de sécurité à examiner la situation au Yémen «dans toutes ses dimensions et en toute transparence et objectivité.» (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Violations des Houthis: «Le silence international profite-t-il aux Yéménites?», demande l’envoyé saoudien au Conseil de sécurité

Abdelaziz Alwasil, représentant permanent de l’Arabie saoudite à l’ONU, a appelé le Conseil de sécurité à examiner la situation au Yémen «dans toutes ses dimensions et en toute transparence et objectivité.» (Photo, AFP)
  • Le groupe soutenu par l’Iran doit être désigné comme terroriste, exhorte Abdelaziz Alwasil
  • Le Royaume poursuit son «soutien indéfectible» aux efforts politiques et humanitaires déployés par l’ONU pour mettre fin au confit

NEW YORK: Mardi, l’Arabie saoudite a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à désigner les Houthis comme un groupe terroriste, avertissant que la récente escalade du conflit lancée par la milice soutenue par l’Iran était «extrêmement grave», susceptible de provoquer l’«effondrement du pays à tout moment» et d’avoir des conséquences dévastatrices pour la sécurité de toute la région.

«Il est aujourd’hui extrêmement urgent et primordial de considérer la milice houthie comme un groupe terroriste», a déclaré Abdelaziz Alwasil, représentant permanent de l’Arabie saoudite à l’ONU, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée aux derniers développements dans le pays. Il a expliqué que toutes les tentatives de résolution du conflit avaient échoué en raison des violations continues des Houthis, ne laissant qu’une seule option à l’organisation mondiale.

M. Alwasil a exhorté le Conseil de sécurité à examiner la situation au Yémen «dans toutes ses dimensions et en toute transparence et objectivité». La réunion, a-t-il ajouté, intervient dans un contexte de «graves développements politiques et sécuritaires qui menacent d’accroître l’instabilité et l’insécurité au Yémen et dans la région».

Déplorant l’absence d’une vision internationale afin que les Houthis déposent les armes et s’engagent dans des pourparlers de paix, M. Alwasil a interpellé le Conseil de sécurité. «Une question doit être posée ici (...) Le silence international face à ces violations profite-t-il au peuple yéménite?»

Depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité sur le Yémen, qui a eu lieu en octobre, les Houthis ont lancé plusieurs attaques de drones visant des ports du gouvernement yéménite, dont une qui a touché un pétrolier grec près du terminal pétrolier d’Al-Dubba, dans le gouvernorat d’Hadramaout.

Les Houthis ont affirmé avoir lancé cette attaque pour mettre en garde le gouvernement yéménite contre l’utilisation du terminal pour l’exportation de pétrole. Le Conseil de sécurité a ensuite condamné ces attaques. Des attaques de drone similaires ont ensuite visé le terminal pétrolier de Rudum, puis le port de Qena, dans le sud du gouvernorat de Chabwa. Ces attaques ont entraîné une nouvelle condamnation du Conseil de sécurité, qui a appelé le groupe à renouveler la trêve qu’il avait abandonnée.

M. Alwasil a demandé à la communauté internationale d’adopter «une position claire contre les activités terroristes des Houthis, qui utilisent des missiles balistiques et des drones pour attaquer les Yéménites, les États voisins et les navires commerciaux et pétroliers». Il a souligné que le Royaume n’hésiterait pas à se défendre et à répondre fermement à toute menace contre sa sécurité nationale. L’Arabie saoudite défendra également tous les pays du Golfe et les nations faisant partie de la coalition.

La réunion du Conseil de sécurité intervient sept semaines après l’expiration, le 2 octobre, de la trêve négociée par l’ONU, entrée en vigueur le 2 avril et renouvelée deux fois. Cette trêve de deux mois avait été saluée pour la réduction radicale des hostilités et des pertes civiles, ainsi que pour la reprise des vols commerciaux depuis l’aéroport de Sanaa. Les membres du Conseil de sécurité avaient déclaré que la trêve, si elle était pleinement appliquée et étendue, conduirait à terme à un règlement global de la guerre dans le pays.

Cependant, l’échéance est passée sans qu’aucun mot ne soit prononcé sur son renouvellement, jusqu’à ce que les Houthis, après avoir rencontré l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, indiquent que le cessez-le-feu était «dans une impasse», en raison de ce qu’ils perçoivent comme un manque de volonté de privilégier les questions humanitaires.

M. Alwasil a informé les membres du Conseil que les Houthis imposaient de nouvelles conditions pour prolonger la trêve. «Premièrement, que la coalition paie les salaires de leurs combattants hors-la-loi qui commettent des crimes humanitaires contre les Yéménites. Deuxièmement, que ces salaires soient payés en dollars américains et non en devise locale», a-t-il expliqué.

Il a également noté que les Houthis refusaient toujours de déposer les recettes provenant du port de Hodeidah à la Banque centrale du Yémen, «en violation flagrante de l’accord de trêve». Ils utilisent plutôt ces ressources pour financer leurs opérations militaires. Ils contrôlent le port», a-t-il ajouté. «Ce dernier est truffé de mines marines et utilisé pour la guerre. Il a été transformé en une plaque tournante pour la contrebande d’armes et de matériel interdit au niveau international et pour le passage de terroristes en l’absence de tout mécanisme d’inspection international», a-t-il poursuivi.

Selon M. Alwasil, les attaques contre les ports légitimes contrôlés par le gouvernement constituent «un acte criminel visant à appauvrir et affamer le peuple yéménite». Par ces activités, ils prennent le peuple en otage, «contrôlent leur destin, et exposent (plusieurs) générations yéménites aux menaces de guerres et de conflits armés, (tout en) plaçant leurs idéologies extrémistes au-dessus de toute autre considération».

M. Alwasil a souligné que les Houthis poursuivaient également le blocus de Taïz, «qui connaît une situation humanitaire catastrophique». Ils privent les régions qui ne sont pas sous leur contrôle de fonds indispensables en exploitant les ressources naturelles, qui devraient servir à payer les salaires des enseignants et des fonctionnaires».

L’envoyé saoudien a affirmé que le Royaume restait déterminé à soutenir le peuple yéménite qui souffre depuis longtemps, car il est l’un des plus grands donateurs du monde pour ce pays. Cependant, les efforts d’aide sont de plus en plus entravés par les actions des Houthis, a-t-il déploré. «Il faut empêcher la milice houthie de contrôler l’aide humanitaire, de la détourner et de priver les personnes dans le besoin.»

M. Alwasil a remercié M. Grundberg et Reena Ghelani, directrice des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, pour leurs efforts visant à promouvoir la paix et la sécurité au Yémen et à soulager la souffrance de sa population.

Il a réitéré le «soutien indéfectible» du Royaume aux efforts politiques et humanitaires déployés par l’ONU pour mettre fin à la crise.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le président libanais juge le monopole des armes à l'Etat "nécessaire et inévitable"

le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun affirme que le monopole des armes par l’État est “nécessaire et inévitable”, alors que l’armée prévoit de démanteler la présence militaire du Hezbollah au sud du Liban conformément au cessez-le-feu
  • Ce message intervient dans un contexte de fortes pressions américaines, de frappes israéliennes récurrentes et d’appels libanais à un soutien et un encadrement international pour sécuriser la mise en œuvre de ces engagements

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun, sous forte pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, a jugé dans un discours prononcé vendredi dans le sud du Liban "nécessaire et inévitable" le monopole des armes à l'Etat.

Depuis le cessez-le-feu qui a mis fin il y a un an à une guerre meurtrière entre Israël et le mouvement pro-iranien, le Liban est sous forte pression de Washington pour qu'il pousse le Hezbollah à remettre ses armes à l'armée libanaise.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

L'armée a ainsi soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque d'ici la fin de l'année, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais.

Dans son discours, prononcé à la veille de la fête nationale, le président libanais a jugé le monopole de l'Etat sur les armes "nécessaire et inévitable" tout en appelant le comité chargé de surveiller la trêve regroupant Etats-Unis, France, ONU, Liban et Israël, à "s'assurer que les forces armées libanaises contrôlent seules" le sud du pays.

Il a répété que le Liban était prêt à négocier, sous parrainage américain ou international, "tout accord qui mettra fin à ces agressions transfrontalières".

Joseph Aoun a enfin exhorté "les amis du Liban et les pays frères à superviser l'ensemble de ce processus en établissant un calendrier clair et en mettant en place un mécanisme international de soutien à l'armée libanaise".

Au cours des dernières semaines, l'armée israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban, accusant le Hezbollah de chercher à y reconstruire les infrastructures militaires détruites lors de sa guerre contre ce mouvement soutenu pro-iranien et allié au Hamas palestinien.

Selon le ministère de la Santé, une personne a été tuée lors d'une frappe vendredi dans le sud du Liban. Plus de 330 personnes ont été tuées au Liban et 945 blessées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon la même source.

Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a dénoncé vendredi dans un communiqué le "schéma répété de meurtres illégaux et de violations du cessez-le-feu par Israël".


L'armée israélienne affirme que l'attaque au Liban a tué 13 militants du Hamas

Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir tué 13 membres du Hamas, dont Jihad Saïdaoui, dans une frappe sur le camp d’Aïn el-Héloué, tandis que le Hamas dénonce un « massacre » visant des civils
  • Le lieu de la frappe est au cœur d’un récit contradictoire : Israël parle d’un camp d’entraînement, tandis que des témoins et le Hamas évoquent un terrain de sport fréquenté par des jeunes du camp

JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé vendredi avoir tué "13 terroristes du Hamas" dans sa frappe menée mardi soir sur le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Héloué au Liban, dans laquelle les autorités libanaises ont annoncé 13 morts, sans préciser leur identité.

"Treize terroristes du Hamas ont été éliminés" dans cette frappe, "dont Jihad Saïdaoui, impliqué dans la formation de terroristes destinés à mener des attaques" contre Israël et ses soldats à partir territoire libanais, écrit dans un communiqué en hébreu l'armée qui avait aussi utilisé la graphie de "Jaouad Sidaoui".

A l'AFP qui lui demandait de lui fournir la liste nominative des douze autres personnes qu'elle dit avoir éliminées dans la frappe, l'armée israélienne a répondu n'avoir rien à ajouter à ce qui a été publié dans son communiqué.

Dans un avis de décès ayant circulé mercredi au Liban, le Hamas a publié la liste des noms des treize morts, en commençant par celui de Jihad Saïdaoui, avant de publier le lendemain sur Telegram, un message avec les photos de treize hommes d'apparence jeune, voire juvénile, accompagné d'un texte qualifiant la frappe "d'horrible massacre" ayant causé la mort de "plusieurs civils innocents".

Mardi, peu de temps après la frappe, l'armée israélienne avait annoncé avoir visé "des terroristes en opération dans un camp d'entraînement du Hamas".

"Les allégations (d'Israël) selon lesquelles le lieu ciblé serait un complexe d'entraînement appartenant au mouvement ne sont que pure calomnie (et visent) à justifier son agression criminelle et à inciter à la haine contre les camps et notre peuple palestinien", avait répliqué le Hamas, affirmant n'avoir "aucune installation militaire dans les camps palestiniens au Liban".

- "Terrain de sport" -

L'armée israélienne a diffusé ce qu'elle a présenté comme une vidéo de sa frappe montrant une attaque sur un bâtiment.

Mais le mouvement islamiste palestinien affirme que "ce qui a été pris pour cible est un terrain de sport ouvert fréquenté par les jeunes du camp (...) et que ceux qui ont été visés étaient un groupe de jeunes présents sur le terrain au moment de l'attaque".

"On a entendu trois explosions, nos maisons ont vacillé et les enfants tremblaient de peur", a déclaré à l'AFP au lendemain de l'attaque Mohammad Moustafa, habitant d'Aïn al-Heloué, le plus grand des camps de réfugiés palestiniens du Liban, près de la ville de Saïda, dans le sud du pays.

Agé de 67 ans, M. Moustafa a assuré que les morts étaient en majorité "des jeunes du camp qui jouaient au foot dans un terrain à l'intérieur du hangar" visé, dans lequel un correspondant de l'AFP a vu mercredi matin des taches de sang maculant le sol et des secouristes rassemblant des restes humains.

Lors des funérailles organisées à l'intérieur du camp pour 11 des 13 personnes tuées, un correspondant de l'AFP a vu des drapeaux aux couleurs du mouvement islamiste du Hamas, mais aussi des drapeaux palestiniens, sur les cercueils.

Les deux autres, dont une personne identifiée comme étant Jihad Saïdaoui, ont été enterrées dans un cimetière à l'extérieur du camp.

Le Liban "s'est engagé à désarmer les factions armées dans les camps palestiniens, mais les organisations terroristes continuent d'exploiter cyniquement la population et les infrastructures civiles" à leurs fins, écrit vendredi l'armée israélienne.

La frappe sur Aïn el-Héloué est survenue sur fond de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et alors que l'armée israélienne intensifie ses tirs sur le sud du Liban malgré un cessez-le-feu avec le Hezbollah, allié du Hamas, qu'elle accuse de chercher à se réarmer.


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.