Le danger imminent du programme nucléaire du régime iranien

La communauté internationale doit trouver le moyen de freiner le programme nucléaire de la République islamique avant qu'il ne soit trop tard. (Dossier/AFP)
La communauté internationale doit trouver le moyen de freiner le programme nucléaire de la République islamique avant qu'il ne soit trop tard. (Dossier/AFP)
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

Le danger imminent du programme nucléaire du régime iranien

Le danger imminent du programme nucléaire du régime iranien
  • Le régime iranien développe son programme nucléaire sur fond d'enlisement des négociations
  • Depuis l'entrée en fonction du président américain, Joe Biden, le régime iranien a fait des avancées majeures dans ses recherches nucléaires controversées et il a défié l'AIEA

Depuis son entrée en fonction au début de l'année dernière, la principale politique de l'administration Biden concernant le programme nucléaire du régime iranien a été de recourir à la diplomatie afin de relancer l'accord nucléaire du Plan d'action global conjoint (PAGC). Mais après presque deux ans de négociations, les progrès sont au point mort et la Maison-Blanche ne semble pas avoir d'autres plans pour contrer la menace nucléaire de la République islamique et l'empêcher d’obtenir potentiellement des armes nucléaires.

Le régime iranien développe son programme nucléaire sur fond d'enlisement des négociations. Selon des responsables du renseignement américain, Téhéran cherche également à obtenir l'aide de son allié, la Russie, afin de renforcer son programme. L'Iran a fourni des drones et des plans pour livrer des missiles balistiques à la Russie. Il est donc logique que les dirigeants iraniens cherchent à obtenir quelque chose en retour.

L'envoyée du Royaume-Uni auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), Corinne Kitsell, a écrit sur Twitter que l'Iran «poursuit son escalade nucléaire sans précédent. Cela soulève de sérieux doutes quant à la nature du programme nucléaire iranien.» En outre, les diplomates de plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ont publié cette semaine une déclaration commune qualifiant la situation de «préoccupante».

Par ailleurs, les dirigeants iraniens ont fait obstruction à l'AIEA, qui surveille les activités nucléaires de la République islamique et leur conformité. Le régime continue de maintenir les caméras de ses installations nucléaires éteintes, empêchant ainsi l’organisme de surveillance nucléaire des Nations unies d’examiner ses activités, notamment l'enrichissement de l'uranium et l'utilisation de centrifugeuses.

Cela a conduit l'Union européenne (UE) à souligner la semaine dernière: «Ces dernières années, l'UE n'a cessé d'exprimer, et réitère aujourd'hui, ses graves préoccupations quant à la présence de matériel nucléaire dans des sites non déclarés en Iran. L'UE est profondément inquiète du fait que l'emplacement actuel de ce matériel nucléaire et/ou d'équipements contaminés par du matériel nucléaire, qui pourraient encore exister en Iran aujourd'hui, n'est pas connu de l'agence. À de nombreuses reprises, l'UE a demandé à l'Iran de fournir à l'AIEA les explications nécessaires, conformément aux obligations qui lui incombent en vertu de son accord de garanties généralisées... Malgré les appels répétés à l'action, l'Iran n'a toujours pas pris les mesures nécessaires ni fourni d'explications techniquement crédibles.»

 

Les dirigeants iraniens ont également été évasifs avec l'AIEA, qui surveille les activités nucléaires de la République islamique et le respect de ses obligations.

Dr Majid Rafizadeh

De surcroît, le régime iranien continue de refuser de répondre aux questions de l'AIEA concernant les particules d'uranium trouvées sur trois de ses sites nucléaires non déclarés. Et le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont reconnu l'année dernière que Téhéran «n'a pas de besoin civil crédible de recherche et développement (R&D) et de production d'uranium métal, qui sont une étape essentielle dans le développement d'une arme nucléaire».

Les autorités iraniennes affirment que leur programme nucléaire est conçu à des fins pacifiques. Mais si tel est le cas, pourquoi la République islamique refuse-t-elle de coopérer avec l'AIEA et pourquoi a-t-elle coupé les caméras des installations nucléaires? Les preuves suggèrent que le régime veut devenir un État doté de l'arme nucléaire.

Sur la base de la saisie par Israël, en 2018, de documents provenant d'une «archive nucléaire» à Téhéran, l'Institut pour la science et la sécurité internationale (Isis) a expliqué que «l'Iran avait l'intention de construire cinq ogives nucléaires, chacune ayant une puissance explosive de dix kilotonnes et pouvant être transportée par un missile balistique».

Si l'establishment théocratique devient un État doté de l'arme nucléaire, il est probable que les armes nucléaires tomberont entre les mains de ses mandataires et milices, ou que le régime partagera sa technologie nucléaire avec eux. Le régime a déjà installé des usines d'armement à l'étranger et fabriqué des armes et des missiles balistiques avancés dans des pays étrangers, dont la Syrie. Il s'agit notamment de missiles à guidage de précision dotés d'une technologie avancée permettant de frapper des cibles spécifiques.

Dans la mesure où l'establishment théocratique fournit déjà des armes de pointe à ses mandataires, qu'est-ce qui l'empêcherait de partager sa technologie nucléaire pour donner du pouvoir à ces groupes, saper les intérêts de sécurité nationale de ses adversaires présumés et étendre sa portée? Comme l'a révélé un rapport de l'Organisation des nations unies (ONU): «Un nombre croissant de preuves suggère que des individus ou des entités de la République islamique d'Iran fournissent des quantités importantes d'armes et de composants aux Houthis.»

En un mot, depuis l'entrée en fonction du président américain, Joe Biden, le régime iranien a fait des avancées majeures dans ses recherches nucléaires controversées et il a défié l'AIEA. La communauté internationale doit immédiatement tracer la voie à suivre pour mettre un terme au programme nucléaire de la République islamique avant qu'il ne soit trop tard.