Mondial: Tunisie-France, entre rotation et dynamique

«On a une occasion en or de se racheter, de réaliser quelque chose de grand», a souligné le défenseur de Lorient Montassar Talbi, qui compte sur les nombreux supporters tunisiens venus au Qatar pour porter les Tunisiens, qui n'ont toujours pas marqué en deux matches. (Photo, AFP)
«On a une occasion en or de se racheter, de réaliser quelque chose de grand», a souligné le défenseur de Lorient Montassar Talbi, qui compte sur les nombreux supporters tunisiens venus au Qatar pour porter les Tunisiens, qui n'ont toujours pas marqué en deux matches. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

Mondial: Tunisie-France, entre rotation et dynamique

«On a une occasion en or de se racheter, de réaliser quelque chose de grand», a souligné le défenseur de Lorient Montassar Talbi, qui compte sur les nombreux supporters tunisiens venus au Qatar pour porter les Tunisiens, qui n'ont toujours pas marqué en deux matches. (Photo, AFP)
  • La France doit tout de même sécuriser la première place du groupe D. Un match nul lui suffira, voire une défaite si l'Australie ne remporte pas une large victoire contre le Danemark à la même heure
  • De l'autre côté du terrain, les Aigles de Carthage débarquent avec les serres aiguisées

DOHA: Sa qualification déjà en poche, l'équipe de France affronte la Tunisie mercredi (16h00) avec une "dynamique" à entretenir et des remplaçants à concerner, avant de basculer sur un huitième de finale de Mondial à l'affiche encore indécise. 

Avant les matches-couperet, les "coiffeurs" sont dans les starting-blocks ! Ce surnom ingrat désignant les remplaçants est de sortie, au stade Education City de l'ouest de Doha. Après deux victoires probantes contre l'Australie (4-1) et le Danemark (2-1), les Bleus ont le luxe de pouvoir faire tourner. 

La France doit tout de même sécuriser la première place du groupe D. Un match nul lui suffira, voire une défaite si l'Australie ne remporte pas une large victoire contre le Danemark à la même heure. 

Mais au-delà du classement, il faut surtout prolonger l'euphorie d'une entame de tournoi prometteuse. 

"Le fait d'avoir cette tranquillité-là, comme le Brésil et le Portugal (qualifiés également), laisse un peu plus de marge. Mais il ne faut en aucun cas galvauder ce troisième match. La dynamique est importante en interne", a affirmé le sélectionneur Didier Deschamps, resté très secret mardi sur l'étendue de sa rotation. 

D'ordinaire peu mystérieux sur l'identité de son gardien titulaire en veille de match, il a même laissé planer le flou à ce poste, alors que le capitaine Hugo Lloris vise une 142e sélection qui ferait de lui l'égal de Lilian Thuram en haut du classement des Bleus les plus capés de l'histoire. 

L'égo de Mbappé 

"Il est important de garder un certain esprit dans l'équipe et dans le groupe", avait affirmé Lloris dès samedi, sans vouloir s'avancer. Sa doublure Steve Mandanda, le "grand frère" du groupe France, se tient prêt pour un deuxième match en grande compétition, après sa titularisation contre le Danemark au Mondial-2018, dans un contexte similaire sans grand enjeu comptable (0-0). 

De l'autre côté du terrain, les Aigles de Carthage débarquent avec les serres aiguisées. 

L'unique point pris en deux matches par les partenaires de Youssef Msakni contraint la Tunisie à créer l'exploit pour avoir une chance d'atteindre les huitièmes de finale, en espérant un faux pas de l'Australie face au Danemark. 

"On a une occasion en or de se racheter, de réaliser quelque chose de grand", a souligné le défenseur de Lorient Montassar Talbi, qui compte sur les nombreux supporters tunisiens venus au Qatar pour porter les Tunisiens, qui n'ont toujours pas marqué en deux matches. 

La France, au contraire, compte six buts en deux matches, dont trois signés Kylian Mbappé, en quête du trophée de meilleur buteur du tournoi. 

Sera-t-il aligné d'entrée mercredi? "Kylian n'a pas d'égo... Enfin, évidemment il est important, mais il s'est toujours inscrit dans un cadre collectif", a balayé Deschamps, qui l'avait préservé face au Danemark il y a quatre ans. Mais "Kyky" n'était pas encore, à l'époque, la superstar insatiable qu'il est devenu. 

Retrouvailles avec Messi ? 

De nombreux changements sont tout de même attendus. En défense, la menace de suspension qui plane sur Jules Koundé, averti contre le Danemark, plaide pour une mise au repos du Barcelonais au profit de Benjamin Pavard. Après deux titularisations, Dayot Upamecano pourrait laisser sa place à l'un des nombreux défenseurs centraux de l'effectif, comme Ibrahima Konaté ou William Saliba. 

L'encadrement devra aussi faire un choix pour Raphaël Varane qui a besoin de rythme après avoir été sur le flanc pendant cinq semaines, et pour Theo Hernandez, seul arrière gauche de la liste. Testé à ce poste à l'entraînement, Eduardo Camavinga est prêt à dépanner. 

Youssouf Fofana, Jordan Veretout et Mattéo Guendouzi espèrent eux aussi un peu de temps de jeu au milieu, comme Marcus Thuram et Kingsley Coman en attaque. "J'espère que je vais débuter", a glissé le joueur du Bayern Munich. 

Les Bleus veulent surtout préparer au mieux le "deuxième tournoi" qui les attend à partir des huitièmes, avec un adversaire encore inconnu et de possibles retrouvailles avec l'Argentine de Lionel Messi, comme en 2018, un match référence du Mondial russe (4-3). 

"Les huitièmes de finale, c'est là où il y a les meilleures équipes dans la Coupe du monde. Tu n'as pas le droit de te cacher", a pointé le milieu Aurélien Tchouaméni. "Quoi qu'il arrive, au bout d'un moment, tu joueras de grandes équipes donc Argentine, Pologne, Mexique, on sera prêt". 


Soudan : au moins 14 civils tués par les paramilitaires en fuyant une ville assiégée du Darfour, selon une ONG

Des membres du Croissant-Rouge soudanais transportent dans un sac les restes exhumés d'une tombe improvisée pour être réinhumés au cimetière local d'al-Azhari, dans la banlieue sud de Khartoum, le 2 août 2025. (Photo d'Ebrahim Hamid / AFP)
Des membres du Croissant-Rouge soudanais transportent dans un sac les restes exhumés d'une tombe improvisée pour être réinhumés au cimetière local d'al-Azhari, dans la banlieue sud de Khartoum, le 2 août 2025. (Photo d'Ebrahim Hamid / AFP)
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  • Selon l'ONG Emergency Lawyers, qui documente les atrocités depuis le début de la guerre, l'assaut des FSR « a causé la mort d'au moins 14 civils et blessé des dizaines d'autres ». Plusieurs civils ont également été arrêtés.
  • Ces derniers jours, les paramilitaires ont lancé une nouvelle offensive contre la ville d'el-Facher, qu'ils assiègent depuis mai 2024 sans parvenir à la prendre à l'armée. 

KHARTOUM,SOUDAN : Une ONG a indiqué  lundi qu'au moins 14 civils avaient été tués dans l'ouest du Soudan par les paramilitaires, en guerre contre l'armée soudanaise, alors qu’ils tentaient de fuir la ville assiégée d'el-Facher, capitale du Darfour-Nord.

Jeudi, l'administration politique des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) avait appelé les civils à quitter el-Facher pour se rendre au village de Qarni, situé juste à la sortie de la ville, où l'attaque est survenue samedi.

Selon l'ONG Emergency Lawyers, qui documente les atrocités depuis le début de la guerre, l'assaut des FSR « a causé la mort d'au moins 14 civils et blessé des dizaines d'autres ». Plusieurs civils ont également été arrêtés, ajoute l'ONG.

« Les victimes avaient quitté El-Facher pour fuir le siège et les combats qui s'intensifiaient », a-t-elle précisé.

L'AFP n'a pas pu vérifier dans l'immédiat le bilan et les circonstances de l'attaque, la vaste région du Darfour étant coupée des communications et largement inaccessible aux journalistes.

Ces derniers jours, les paramilitaires ont lancé une nouvelle offensive contre la ville d'el-Facher, qu'ils assiègent depuis mai 2024 sans parvenir à la prendre à l'armée. 

Les familles ont survécu grâce à de la nourriture pour animaux, dont une pénurie a été annoncée la semaine dernière par les autorités locales.

L'ONU a à plusieurs reprises alerté sur le sort de centaines de milliers de civils piégés à el-Facher, dernière capitale du Darfour à ne pas être tombée aux mains des FSR, engagées depuis avril 2023 dans un conflit avec l'armée.

- Appel à évacuer -

La semaine dernière, l'administration politique des FSR a appelé les civils à évacuer el-Facher et à rejoindre le village de Qarni.

« Je vous exhorte à quitter El-Facher et à vous diriger vers la région de Qarni, la porte nord-ouest de la ville, où se trouvent nos forces et celles de la coalition Tasis, qui assureront votre sécurité », a déclaré jeudi dans une vidéo Al-Hadi Idris, gouverneur du Darfour nommé par les FSR.

Tasis est une coalition politique dominée par les FSR qui a nommé, fin juillet, les dirigeants d'un gouvernement installé à Nyala, la capitale de l'État du Darfour-Sud.

Ce gouvernement n'a toutefois reçu aucune reconnaissance internationale. Mercredi, l'Union africaine a appelé ses membres à « ne pas reconnaître ce prétendu gouvernement parallèle ». 

Selon Al-Hadi Idris, les forces alliées aux FSR offriraient un passage sécurisé vers des zones comme la ville occidentale de Tawila, « tout comme elles ont sécurisé des milliers de personnes ayant quitté El-Facher ces six derniers mois ».

Dans la localité de Tawila, des centaines de milliers de personnes sont confrontées à une grave épidémie de choléra, selon l'ONU, après avoir survécu aux attaques des FSR contre les camps de déplacés autour d'el-Facher en avril.

La guerre, entrée dans sa troisième année, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, l'ONU décrivant « la pire crise humanitaire au monde ».

Le pays reste fracturé : l'armée contrôle le centre, l'est et le nord du Soudan, tandis que les paramilitaires tiennent la quasi-totalité du Darfour à l'ouest, à l'exception d'el-Facher, ainsi que certaines parties du sud.

Les deux camps ont été accusés de viser des civils, de bombarder aveuglément des zones habitées et d'empêcher l'acheminement de l'aide humanitaire. Les paramilitaires sont tout particulièrement accusés de commettre des violences sexuelles systématiques, des pillages et du nettoyage ethnique.


L'Algérie nettoie ses plages face à une algue brune invasive

Des bénévoles retirent des amas d'algues invasives Rugulopteryx okamurae, originaires d'Asie de l'Est, échouées sur la plage d'Al-Marsa à Alger, le 30 juillet 2025. (Photo AFP)
Des bénévoles retirent des amas d'algues invasives Rugulopteryx okamurae, originaires d'Asie de l'Est, échouées sur la plage d'Al-Marsa à Alger, le 30 juillet 2025. (Photo AFP)
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  • À Sidi Fredj, célèbre station balnéaire située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, des dizaines de volontaires et de membres d'associations ratissent le rivage et ramassent la « Rugulopteryx okamurae », son nom scientifique, par pelletées.
  • À Marseille, en France, ainsi qu'en Espagne, la présence de cette algue a également été signalée ces dernières années. 

ALGER, ALGERIE : Sur certaines plages d'Algérie, l'algue brunâtre a recouvert le sable doré et donné à l'eau de mer un aspect boueux. Face à cette espèce invasive, les autorités ont lancé une campagne de nettoyage, avec l'aide de bénévoles et de tractopelles.

À Sidi Fredj, célèbre station balnéaire située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, des dizaines de volontaires et de membres d'associations ratissent le rivage et ramassent la « Rugulopteryx okamurae », son nom scientifique, par pelletées.

Selon le Dr Lamia Bahbah, enseignante-chercheuse affiliée à l'École nationale supérieure des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral (Enssmal), la présence de cette algue originaire de l'océan Pacifique a été détectée fin 2023 sur la côte centre.

L'espèce a rapidement proliféré, menaçant l'écosystème local. Elle est particulièrement reconnaissable à son odeur nauséabonde.

« Quand elle échoue sur le rivage, on ne peut pas se baigner », regrette Salim Hemmedi, un vacancier de 43 ans. Mais grâce à cette campagne, qui se poursuit jusqu'au 16 août, « nous espérons que la situation s'améliorera pour que nous puissions profiter » et que « les enfants puissent nager en toute tranquillité ». 

En visite sur une plage, la ministre de l'Environnement, Nadjiba Djilali, a voulu rassurer.

« Les eaux sont-elles adaptées à la baignade ? Oui », a-t-elle affirmé à la presse.

« Ces algues vont-elles provoquer des allergies chez les baigneurs ? À l'heure actuelle, non », a-t-elle insisté.

- Invasion -

Mais ces algues ont fortement proliféré par rapport aux années précédentes, a averti Youcef Segni, ingénieur maritime et biologiste en laboratoire.

« Elles envahissent les lieux de vie d'autres algues dans les fonds marins, ce qui conduit à la disparition de ces algues indigènes, puis à celle d'animaux comme les poissons », explique-t-il.

À Marseille, en France, ainsi qu'en Espagne, la présence de cette algue a également été signalée ces dernières années. 

En février, le club de football espagnol Betis Séville a lancé un nouveau maillot fabriqué à partir de la « Rugulopteryx okamurae » afin de sensibiliser le public à la crise écologique provoquée par cette algue sur la côte andalouse.

Selon le ministère algérien de l'Environnement, la présence d'algues a été observée dans trois des quatorze wilayas (préfectures) côtières du pays, dont la capitale, avec seize plages concernées.

Selon le Dr Bahbah, stopper la prolifération de cette algue est « malheureusement impossible à ce stade ». Cela est notamment dû à son mode de reproduction « sexué et asexué » : « un petit fragment détaché peut vivre longtemps et donner naissance à un nouvel individu ».

La température de la mer Méditerranée et les moyens de transport maritime (elle peut s'accrocher aux coques des bateaux) favorisent également sa propagation.

En Algérie, pour éviter que les amas d'algues récupérés ne se décomposent sur les plages, des camions et des tractopelles sont venus les transporter.

« Cette algue brune, Rugulopteryx okamurae, qui vient du Japon, on va la combattre. Le réseau de surveillance des macro-algues toxiques et invasives suit régulièrement son expansion, son développement et son évolution », affirme Fella Zaboudj, ingénieure d'État en sciences marines.

Des études sont en cours pour voir si elle peut être valorisée, notamment comme engrais.


Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les otages à Gaza selon l'ambassadeur israélien

Une vue générale montre une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la protection des civils dans les conflits armés, au siège de l'ONU à New York, le 23 mai 2023. (AFP)
Une vue générale montre une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la protection des civils dans les conflits armés, au siège de l'ONU à New York, le 23 mai 2023. (AFP)
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  • Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux, quelques jours après la publication de vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis.
  • Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sollicité l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) « pour fournir de la nourriture » et « un traitement médical » aux otages.

NATIONS-UNIES, ETATS-UNIS : Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra mardi une réunion d'urgence sur la question des otages à Gaza, a annoncé dimanche l'ambassadeur d'Israël, alors que l'indignation quant à leur sort dans l'enclave ravagée par la guerre et menacée de famine ne cesse de croître.

Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux, quelques jours après la publication de vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis.

M. Danon a précisé que le Conseil allait « se réunir ce mardi pour une réunion d'urgence sur la situation désastreuse des otages à Gaza ».

La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant ces deux otages israéliens très affaiblis par le mouvement islamiste palestinien Hamas et son allié du Jihad islamique a provoqué un vif émoi et ravivé en Israël le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour libérer ces captifs, enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sollicité l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) « pour fournir de la nourriture » et « un traitement médical » aux otages.

Peu après, la branche armée du Hamas a affirmé être prête à répondre « positivement » à toute demande du CICR, mais a exigé au préalable « l'ouverture de corridors humanitaires (…), pour le passage de nourriture et de médicaments » dans la bande de Gaza. 

Les Brigades Qassam « ne privent pas délibérément les prisonniers de nourriture », a soutenu le mouvement, ajoutant que les otages « ne recevront aucun traitement de faveur tant que le blocus et la politique de famine se poursuivront ».

Les vidéos publiées par le Hamas font référence à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza.

Selon l'ONU, ce territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est menacé d'une « famine généralisée ».

Les organisations internationales dénoncent les entraves répétées des autorités israéliennes, qui alimentent le chaos. Selon des sources humanitaires et des experts, l'aide, qui arrive au compte-gouttes, est également pillée par des gangs dans le plus grand chaos.