Petite révolution à Gaza: les pêcheurs peuvent enfin réparer leurs embarcations

Un chat attend pour manger un poisson au port de la ville de Gaza tôt le 1er décembre 2022. (Photo de RONALDO SCHEMIDT / AFP)
Un chat attend pour manger un poisson au port de la ville de Gaza tôt le 1er décembre 2022. (Photo de RONALDO SCHEMIDT / AFP)
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Publié le Lundi 05 décembre 2022

Petite révolution à Gaza: les pêcheurs peuvent enfin réparer leurs embarcations

  • Israël a établi une liste exhaustive de produits ne pouvant pas entrer à Gaza par crainte qu'ils ne soient utilisés à des fins militaires par les factions armées sur place, comme le Hamas ou le Jihad islamique, ou par des contrebandiers
  • Mais récemment, l'ONU a favorisé un accord permettant l'entrée de fibre de verre et son usage dans un atelier supervisé, implanté dans le port de Gaza et surveillé par une caméra

GAZA: Vêtu de son bleu de travail dans le port de Gaza, Mohammed Jerboa travaille à une micro- révolution. Pour la première fois en 15 ans de blocus israélien, ce technicien peut enfin réparer les coques en fibre des bateaux de pêcheurs.

Depuis la prise du pouvoir local en 2007 par les islamistes du Hamas, Israël a imposé un blocus sur ce territoire palestinien de 2,3 millions d'habitants bordé par la Méditerranée, où la pêche est l'une des principales activités commerciales.

Le blocus a entraîné une réduction des zones de pêches et empêché l'arrivée de nouveaux moteurs pour les rafiots du port, et même de la fibre de verre pour réparer les coques des embarcations.

Israël a établi une liste exhaustive de produits ne pouvant pas entrer à Gaza par crainte qu'ils ne soient utilisés à des fins militaires par les factions armées sur place, comme le Hamas ou le Jihad islamique, ou par des contrebandiers.

Mais récemment, l'ONU a favorisé un accord permettant l'entrée de fibre de verre et son usage dans un atelier supervisé, implanté dans le port de Gaza et surveillé par une caméra.

Cette mesure permet une réutilisation des bateaux de pêcheurs locaux qui peuvent de nouveau sortir la nuit en quête de sardines, crevettes, dorades ou de rougets (de l'espèce "Sultan Ibrahim").

"J'ai commencé à travailler dans l'atelier il y a deux semaines. Pour les pêcheurs et pour nous les techniciens, cela représente une opportunité de travail", déclare Mohammed qui se félicite d'une "grande réussite" pour ce territoire au chômage endémique (environ 50%).

Ce jour-là, le technicien s'affaire à réparer un bateau, au milieu d'une nuée de mouches et d'odeurs de peinture, avec une feuille de fibre de verre fraîchement importée dans l'enclave.

A ses côtés, des rangées d'embarcations rouillées, trouées, inutilisables, s'accumulent sur le sable, preuve de l'immensité de la tâche qui l'attend.

Selon Manal al-Najjar, chargée de ce projet à l'ONU, il y a environ 300 embarcations à réparer. Après des mois de négociations entre l'ONU et les autorités israéliennes, l'accord entre les deux parties permet l'entrée à Gaza de suffisamment de fibre de verre pour réparer dix embarcations à la fois.

"Cela peut prendre entre deux semaines et un mois pour réparer dix bateaux", explique Mme Najjar, soulignant que les premiers bateaux retapés sont déjà sortis en Méditerranée au grand bonheur de pêcheurs satisfaits, selon elle, "du prix raisonnable (des réparations) et de la grande qualité des matériaux utilisés".

En attendant les moteurs

L'un des premiers pêcheurs choisis pour ce projet, Saleem al-Assi, se réjouit d'une initiative qui lui permettra d'augmenter sa flotte et son chiffre d'affaires.

"J'ai des bateaux qui ne vont plus en mer depuis huit ans et qui ont besoin de beaucoup de fibre de verre", dit-il, aux côtés de ses filets entortillés dans le port.

"Il y a des centaines de pêcheurs qui ont soumis leur dossier pour le projet, mais il n'y a pas la place pour réparer toutes les embarcations", déplore le pêcheur qui compte 50 proches, actifs dans la pêche.

Et malgré le fait qu'il ait été sélectionné pour ce projet, le pêcheur ne pourra pas remettre à l'eau les neuf bateaux de sa famille pour cause d'absence de moteurs.

Manal al-Najjar est consciente de ce problème, affirmant que l'ONU travaille à une stratégie pour faire venir des moteurs dans le cadre de ce projet de relance de la pêche à Gaza.

Observant les eaux calmes de la Méditerranée, Saleem al-Assi dénonce un manque de matériel lié aux restrictions israéliennes "qui nous asphyxient".

"Je ne sais pas pourquoi Israël bloque l'entrée de ce matériel: est-ce que des roquettes seront tirées à partir des bateaux?".


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.