Les frères Torres, deux jumeaux pour une troisième étoile

Sergio (à gauche) et Javier (à droite) Torres dans la cuisine de la "Cocina Hermanos Torres" après avoir reçu trois étoiles du guide Michelin, à Barcelone. (AFP)
Sergio (à gauche) et Javier (à droite) Torres dans la cuisine de la "Cocina Hermanos Torres" après avoir reçu trois étoiles du guide Michelin, à Barcelone. (AFP)
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Publié le Mardi 06 décembre 2022

Les frères Torres, deux jumeaux pour une troisième étoile

  • Pour atteindre le Graal, Sergio et Javier Torres, deux frères, dont le choix de carrière surprend alors leur famille, décident de se former chacun de leur côté afin d'emmagasiner le plus de connaissances
  • «Quand nous sommes partis de Barcelone, l'idée était que Sergio suive un chemin, moi un autre et de nous retrouver que lorsque nous serions prêts»

BARCELONE : Quand ils n'avaient que huit ans, Sergio et Javier Torres ont élaboré un plan: devenir cuisiniers et atteindre les sommets. Pari réussi, plus de quarante ans plus tard, pour ces jumeaux barcelonais qui viennent d'obtenir leur troisième étoile au Michelin.

"C'était le plan parfait", sourit Javier, 51 ans, dans un entretien à l'AFP.

Pour atteindre le Graal, les deux frères, dont le choix de carrière surprend alors leur famille, décident de se former chacun de leur côté afin d'emmagasiner le plus de connaissances.

"Quand nous sommes partis de Barcelone, l'idée était que Sergio suive un chemin, moi un autre et de nous retrouver que lorsque nous serions prêts", poursuit-il.

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Sur cette photo prise le 1er décembre 2022, deux chefs jumeaux espagnols, Javier (à gauche) et Sergio Torres, posent dans la cuisine de leur restaurant "Cocina Hermanos Torres" après avoir reçu la distinction des trois étoiles du guide Michelin, à Barcelone. (AFP). 

Leurs années de formation les amènent dans différents restaurants étoilés en Espagne, en Suisse ou en France.

Avant de poser ses valises à Paris, où il a travaillé chez Alain Ducasse, Sergio a notamment passé deux ans au Jardin des Sens à Montpellier (Sud de la France) auprès de deux autres jumeaux triplement étoilés, Jacques et Laurent Pourcel.

"Nous étions séparés mais tous les mois, nous nous retrouvions dans un restaurant, nous mangions bien, nous dépensions le peu que nous avions gagné et nous mettions au point les prochaines étapes de notre stratégie: toi les viandes, les légumes et le gibier, moi les poissons, le pain et les mets froids", poursuit Sergio, assis à côté de son frère dans leur restaurant "Cocina Hermanos Torres" (la cuisine des frères Torres) à Barcelone.

Initiés par leur grand-mère

Ouvert en 2018, ce restaurant est l'aboutissement du rêve de ces deux enfants d'un quartier populaire de Barcelone, initiés à la cuisine par leur grand-mère, venue, comme tant d'autres, du sud de l'Espagne chercher un avenir meilleur en Catalogne (Nord-Est) après la Guerre civile (1936-1939).

"Notre grand-mère nous gardait et comme elle passait la journée dans la cuisine, nous avons grandi dans une cuisine. Au sens propre du terme", explique Sergio.

Une ambiance chaleureuse qu'ils ont voulu reproduire lorsqu'ils ont fait le pas, il y a quatre ans, d'ouvrir leur lieu après avoir déjà décroché deux étoiles dans un premier projet au sein d'un grand hôtel barcelonais ("Dos cielos").

Ils visitèrent alors plus de 200 lieux avant de porter leur choix sur cet ancien entrepôt industriel où 50 clients mangent à chaque service sur des tables disposées autour de trois îlots centraux où les cuisiniers travaillent devant eux.

Une expérience dont le prix atteint 255 euros pour le menu dégustation, auxquels il faut rajouter 160 euros de plus pour un accord mets et vins. Une somme très élevée pour beaucoup d'Espagnols alors que le salaire minimum est d'environ 1.000 euros dans le pays.

Mais la haute gastronomie, et ses coûts élevés, n'est pas si lucrative qu'on voudrait le penser, assurent les frères Torres.

Afin de pouvoir financer ce projet, "nous avons fait beaucoup de choses en parallèle" comme des programmes de télévision ou des livres de recettes car "c'est un investissement de près de trois millions d'euros de Sergio et de moi, sans autre investisseur", souligne Javier.

Il est midi et les 50 personnes en cuisine et en salle peaufinent les derniers détails avant l'arrivée des clients. Beaucoup sont jeunes et désireux de réussir dans une profession dont on oublie parfois le côté ingrat.

"On a l'impression que la figure du chef est aujourd'hui celle d'une super star" qui passe à la télévision, reconnaît Sergio, alors que "c'est une voie très difficile, aux horaires à rallonge, dans laquelle il est très dur de réussir. Il faut avoir une constance incroyable."

Mais "il faut prendre des risques, tout donner car sinon, on ne vit pas", conclut-il, dans un sourire.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com