Emmanuel Macron, seul dirigeant occidental à la conférence franco-arabe sur l’Irak à Amman

Le président irakien Barham Saleh (à droite) partage un moment de détente avec son homologue français Emmanuel Macron lors de leur conférence de presse conjointe après leur rencontre du 28 août 2021 à Bagdad. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le président irakien Barham Saleh (à droite) partage un moment de détente avec son homologue français Emmanuel Macron lors de leur conférence de presse conjointe après leur rencontre du 28 août 2021 à Bagdad. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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Publié le Vendredi 09 décembre 2022

Emmanuel Macron, seul dirigeant occidental à la conférence franco-arabe sur l’Irak à Amman

  • L’objectif de la conférence est de réunir autour d’une même table les pays voisins de l’Irak
  • En ce qui concerne la France et son président, la conférence a lieu à un moment de grande dégradation des relations avec l’Iran

PARIS: Accaparé tout au long des derniers mois par la guerre en Ukraine, le président français, Emmanuel Macron, a choisi de clôturer son année diplomatique par un voyage au Moyen-Orient.
À la suite d’un entretien téléphonique entre le président et le Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Soudani, le palais de l’Élysée a confirmé le 4 décembre la préparation d’une prochaine conférence pour la coopération et le partenariat entre les pays limitrophes de l’Irak.

Cette conférence en format dit «de Bagdad» se tiendra pourtant à Amman pour des raisons liées à la faible sécurité qui règne dans la capitale irakienne.
La conférence réunira, selon des sources diplomatiques françaises, «les principaux dirigeants de la région avant la fin de l’année» en présence de M. Macron, seul chef d’État occidental présent parmi les participants.

Aucun autre détail n’a été dévoilé, étant donné que le sommet est à ce stade au centre de tractations intenses entre les parties prenantes.
Des sources parisiennes informées avancent toutefois la date du 20 décembre pour la tenue de la conférence, avec la participation à haut niveau de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, de la Turquie, de l'Iran, des Émirats arabes unis (EAU), du Qatar, du Koweït ainsi que de la France, et de la Jordanie en tant que pays hôte.

L’objectif de cette conférence est de réunir autour d’une même table les pays voisins de l’Irak pour débattre dans un cadre informel des conflits qui les opposent et de faire évoluer la paix et la stabilité dans la région.
Dans le cadre de cette initiative, lancée par l’ancien Premier ministre irakien, Moustapha al-Kadhimi, et adoubée par le président français, une première réunion s’est tenue à Bagdad en août 2021.
Malgré l’ombre provoquée par la chute de Kaboul aux mains des talibans et la débâcle suscitée par le retrait américain d’Afghanistan, la conférence s’était tenue dans un climat apaisé.

Dialogue et portes ouvertes

Le président Macron l’avait lui-même concédé, lors de la conférence de presse qu’il avait tenue à l’issue de la réunion, affirmant qu’il y avait eu auparavant un vrai travail «d’approche et d’engagement» de la part de l’Irak et de la France «à l’égard de l’ensemble des parties prenantes».
Il avait également estimé qu’il y avait eu «une prise de conscience de toutes les puissances de la région que le contexte de l’époque imposait de réengager des discussions et de coopérer».

C’est ainsi qu’on avait vu lors de cette conférence le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, Faisal ben Farhane, et l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Iran, Mohammed Jawad Zarif, réunis pour la première fois depuis longtemps autour d’une même table pour parler et échanger.

Ce genre d’exercice ne pouvait que séduire Emmanuel Macron, qui est lui-même un dirigeant qui privilégie la voie du dialogue et des portes ouvertes.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard qu’il soit le seul dirigeant occidental à maintenir des contacts suivis avec le président russe, Vladimir Poutine, malgré la guerre que mène la Russie en Ukraine.
Il est par conséquent logique qu’il cherche à perpétuer l’esprit de la conférence de Bagdad, précisément dans le contexte particulièrement tendu qui règne dans la région.
Il est également important pour lui de montrer que la guerre en Ukraine n’entrave pas sa capacité à s’occuper des problèmes du Moyen-Orient.

Les prémices de cette volonté ont été exprimées publiquement au mois de septembre dernier, à l’issue des entretiens que M. Macron a eus avec le roi Abdallah II de Jordanie.
L’Élysée avait annoncé que les deux dirigeants appelaient à la tenue dans «les meilleurs délais» d’une nouvelle conférence sur les enjeux au Moyen-Orient dans le format de «Bagdad».
C’est chose faite ou presque, car la tension régionale et les menaces sont telles qu’il n’est pas impossible qu’un incident vienne torpiller la conférence, d’où l’extrême réserve des sources officielles françaises à s’exprimer sur le sujet.

Dégradation des relations avec l’Iran

Un rapide tour d’horizon suffit pour constater le sérieux de la menace militaire qui plane sur la région.
L’Irak a récemment essuyé des raids aériens turcs contre des positions de combattants kurdes, ainsi qu’une série de frappes iraniennes contre des groupes d’opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan irakien.
Par ailleurs, les dernières élections législatives ont donné lieu à une véritable modification du pouvoir irakien.
Contrairement à M. Al-Kadhimi qui avait pour objectif de ramener l’Irak dans son giron arabe, M. Al-Soudani est connu pour son alignement et sa proximité avec l’Iran dont l’influence s’est notamment renforcée avec sa désignation à la tête du gouvernement.

En ce qui concerne la France et son président, la conférence a lieu à un moment de grande dégradation des relations avec l’Iran.
Les raisons à cela sont multiples et elles relèvent en premier lieu de l’attitude de l’Iran dans les négociations sur le dossier nucléaire. Emmanuel Macron n’a eu de cesse de fustiger ce comportement.
S’ajoute à cela la détention arbitraire par l’Iran de sept ressortissants français, une situation qui a poussé le président français à dénoncer des «mensonges» d’État pour justifier leur arrestation.

Pour sa part, Téhéran n’a pas hésité à qualifier M. Macron de «clown de l’Élysée», exprimant ainsi son indignation face au soutien de la France aux manifestations hostiles au pouvoir iranien.
Dans un tel climat, peut-on s’attendre à des échanges apaisés lors de la prochaine conférence à Amman?


Paris "regrette vivement" la condamnation d'un journaliste français en Algérie

(Photo (AFP)
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  • « La France regrette vivement la lourde condamnation à une peine de sept ans de prison ferme du journaliste français Christophe Gleizes », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
  • Journaliste indépendant spécialiste du football, Christophe Gleizes écrivait depuis une décennie pour les magazines So Foot et Society. Il est également coauteur d’un ouvrage sur « l’esclavage moderne » des footballeurs africains.

PARIS : La France a exprimé lundi son profond regret face à la lourde condamnation à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, tout en s’abstenant d’appeler directement à sa libération. Cette affaire, révélée dimanche par Reporters sans frontières (RSF) et le groupe So Press, s’inscrit dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Paris et Alger.

« La France regrette vivement la lourde condamnation à une peine de sept ans de prison ferme du journaliste français Christophe Gleizes », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, assurant suivre « de près » la situation depuis son arrestation en mai 2024. Le Quai d’Orsay a précisé lui avoir fourni « aide et protection consulaire tout au long de son contrôle judiciaire » et rester en contact régulier avec lui, ses proches et ses avocats.

Journaliste indépendant spécialiste du football, Christophe Gleizes écrivait depuis une décennie pour les magazines So Foot et Society. Il est également coauteur d’un ouvrage sur « l’esclavage moderne » des footballeurs africains. Selon Franck Annese, fondateur de So Press, « il est reconnu pour toujours travailler sans arrière-pensée politique. Cette condamnation est injuste et personne ne pouvait l’envisager ».

Le journaliste s’était rendu en Algérie pour enquêter sur l’un des plus grands clubs de football du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basée à Tizi Ouzou. Il a été arrêté le 28 mai 2024, puis placé sous contrôle judiciaire pendant 13 mois avec interdiction de quitter le territoire.

Dimanche, il a été condamné notamment pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ». La justice algérienne lui reproche des échanges avec un responsable du club JSK, également cadre du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par l’Algérie depuis 2021. Ses soutiens affirment qu’un seul de ces échanges a eu lieu après cette date, dans le cadre de son reportage.

Une affaire qui s’ajoute à une crise diplomatique profonde

Cette condamnation intervient alors que l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal doit connaître mardi le verdict en appel de son procès. Il avait été condamné à cinq ans de prison pour avoir tenu en France des propos jugés attentatoires à « l’unité nationale » algérienne. Selon lui, certains territoires algériens actuels auraient été hérités de la colonisation française au détriment du Maroc.

L’arrestation de Sansal a exacerbé une crise déjà vive entre les deux pays. Celle-ci avait éclaté à l’été 2023 après la reconnaissance par Emmanuel Macron du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, en contradiction avec la position d’Alger qui soutient le Front Polisario. Depuis, les relations sont gelées, marquées par des expulsions réciproques de diplomates et la suspension de coopérations migratoire et judiciaire.

Le dossier Gleizes risque de compliquer davantage un réchauffement fragile entre Paris et Alger, amorcé brièvement au printemp 

Vers un nouveau procès en appel

D’après des sources judiciaires algériennes citées par l’AFP, Christophe Gleizes a été transféré à la prison de Tizi Ouzou après sa condamnation. Une procédure d’appel est en cours, mais son nouveau procès ne devrait pas avoir lieu avant octobre, lors de la prochaine session criminelle.

Pour Franck Annese, « il est important que tout soit mis en œuvre, y compris sur les plans politique et diplomatique, pour que la justice prévale et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa rédaction ».

Les dates cles de l'affaire Christophe Gleizes

  • 28 mai 2024 : Arrestation de Christophe Gleizes à Tizi Ouzou, alors qu’il enquête sur la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK).

  • Mai 2024 – juin 2025 : Le journaliste est placé sous contrôle judiciaire pendant 13 mois, avec interdiction de quitter le territoire algérien.

  • 30 juin 2025 : Il est condamné à sept ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme » et « propagande portant atteinte à l’intérêt national ».

  • 1er juillet 2025 : Le ministère français des Affaires étrangères exprime son « profond regret », sans toutefois demander sa libération.

  • Juillet 2025 : Christophe Gleizes est incarcéré à la prison de Tizi Ouzou. Un appel est déposé.

  • Octobre 2025 (prévision) : Son procès en appel devrait se tenir lors de la prochaine session criminelle.


Migrants: 9 passeurs condamnés à 7 et 8 ans de prison pour un naufrage mortel dans la Manche

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  • Durant le procès, la procureure avait souligné le "trafic extrêmement lucratif" de cette "organisation criminelle", avec un paiement moyen de 3.500 euros par passager
  • Elle avait aussi relevé les conditions à haut risque pour un bateau "complètement inadapté à la navigation en haute mer"

LILLE: Neuf passeurs kurdes et afghans ont été condamnés lundi à Lille à 7 et 8 ans de prison pour un naufrage qui avait coûté la vie à huit candidats à l'exil dans la Manche en décembre 2022.

Trois des prévenus, dont un Afghan en fuite jugé par défaut et désigné par les autres comme le cerveau de toute l'organisation, ont été condamnés à 8 ans de prison. Les six autres ont écopé de 7 ans de prison.

Le tribunal est allé un peu plus loin que ce qu'avait demandé le parquet, qui avait requis des peines comprises entre 6 et 8 ans de prison.

Ces peines ont été assorties d'amendes individuelles allant de 50.000 à 100.000 euros et d'une interdiction du territoire français pour chacun, à l'issue de leur détention.

Les prévenus, sept Afghans et deux Kurdes irakiens, étaient jugés pour "traite d'êtres humains", "homicide involontaire", mise en danger d'autrui, ou encore aide au séjour irrégulier.

Le tribunal correctionnel de Lille a dit les avoir condamnés en tenant compte de la "gravité des faits" et du "caractère particulier" du contexte de ce naufrage, relevant également que tous les prévenus avaient continué leurs activités illégales après ce désastre.

Ce naufrage est l'un des plus meurtriers survenu ces dernières années dans la Manche, après celui qui avait fait 27 morts le 24 novembre 2021 au large de Calais, une affaire qui n'a pas encore été jugée. Un autre naufrage avait provoqué la mort de douze personnes en septembre 2024.

L'embarcation clandestine surchargée avait pris la mer à Ambleteuse (Pas-de-Calais) dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, en dépit d'une mer très agitée et glaciale et des craintes de passagers qui ont entendu une détonation, synonyme de crevaison, en gonflant ce canot pneumatique.

"Trafic extrêmement lucratif" 

Durant le procès, qui s'est tenu du 16 au 20 juin devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille, l'un des prévenus avait reconnu avoir convoyé, sous la menace selon lui, des migrants depuis le camp de Loon-Plage près de Dunkerque.

Un autre était mis en cause pour avoir apporté le moteur du bateau. Deux frères afghans ont été condamnés chacun à 7 ans de prison et 100.000 euros d'amende pour avoir été les financiers occultes de ce réseau de passeurs.

Le pilote du bateau, un mineur sénégalais, a été condamné à neuf ans de prison récemment en Grande-Bretagne, selon le parquet.

Un dixième membre présumé de ce réseau de passeurs, détenu en Belgique, sera jugé ultérieurement.

Durant le procès, la procureure avait souligné le "trafic extrêmement lucratif" de cette "organisation criminelle", avec un paiement moyen de 3.500 euros par passager.

Elle avait aussi relevé les conditions à haut risque pour un bateau "complètement inadapté à la navigation en haute mer".

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation. Paniqués, les passagers ont fait ployer le fond du canot et tous se sont retrouvés à l'eau, certains sans gilet de sauvetage, dans une mer à 10-11 degrés.

Quatre ont été portés disparus, et quatre autres sont morts, dont un seul a été identifié, un Afghan.

En outre, 39 personnes originaires d'Afghanistan, Inde ou Albanie avaient été repêchées in extremis par les secours français et anglais.

La plupart des prévenus sont restés impassibles lundi à l'énoncé de leur condamnation, dont ils ont pris connaissance via des interprètes. Ils ont dix jours pour faire appel.

 


Paris condamne « fermement » les menaces contre le chef de l'AIEA

 La France a "fermement" condamné lundi les menaces de l'Iran contre le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), soulignant "la responsabilité du gouvernement iranien pour assurer la sûreté et la sécurité des personnels" de l'organisation en Iran. (AFP)
La France a "fermement" condamné lundi les menaces de l'Iran contre le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), soulignant "la responsabilité du gouvernement iranien pour assurer la sûreté et la sécurité des personnels" de l'organisation en Iran. (AFP)
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  • Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait dénoncé vendredi les "intentions malveillantes" du patron de l'AIEA Rafael Grossi, qui juge nécessaire de visiter les sites nucléaires iraniens bombardés par les Etats-Unis
  • "L'insistance de @rafaelgrossi à visiter les sites bombardés (...) n'a pas de sens et peut même cacher des intentions malveillantes"

PARIS: La France a "fermement" condamné lundi les menaces de l'Iran contre le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), soulignant "la responsabilité du gouvernement iranien pour assurer la sûreté et la sécurité des personnels" de l'organisation en Iran.

Paris a en outre fait part de "sa grande préoccupation face à toute remise en cause de la coopération" de Téhéran avec l'AIEA, appelant les autorités iraniennes "à la mise en œuvre pleine, entière et immédiate de leurs obligations internationales", selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait dénoncé vendredi les "intentions malveillantes" du patron de l'AIEA Rafael Grossi, qui juge nécessaire de visiter les sites nucléaires iraniens bombardés par les Etats-Unis.

"L'insistance de @rafaelgrossi à visiter les sites bombardés (...) n'a pas de sens et peut même cacher des intentions malveillantes", avait écrit sur X Abbas Araghchi, qui reproche notamment au chef de l'AIEA de ne pas avoir condamné les frappes israéliennes et américaines contre des installations nucléaires.

Dès samedi, Berlin avait apporté son soutien à Rafael Grossi.

Et dimanche, l'Iran avait démenti avoir menacé le directeur après qu'un journal iranien a appelé à "exécuter" le chef de l'AIEA.

"Non, il n'y a aucune menace" contre les inspecteurs ou le directeur général de l'AIEA, a déclaré l'ambassadeur d'Iran auprès de l'ONU, Amir Saeid Iravani à la chaîne américaine CBS qui l'interrogeait sur les menaces de mort du journal conservateur Kayhan. Les inspecteurs en Iran "sont en sécurité", a assuré l'ambassadeur.

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique -- une ambition maintes fois démentie par Téhéran -- Israël avait lancé le 13 juin des frappes ciblant les installations nucléaires et militaires iraniennes et entraîné la mort de commandants militaires de haut rang ainsi que de scientifiques développant le programme nucléaire.

Le président américain Donald Trump avait, lui, envoyé deux jours plus tard ses bombardiers frapper le site souterrain d'enrichissement d'uranium à Fordo, au sud de Téhéran, et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre).

Le Pentagone affirme avoir "dévasté le programme nucléaire iranien" mais les experts soulignent qu'il est difficile à ce stade d'évaluer l'étendue des destructions, notamment dans les installations souterraines de Fordo, où se trouvent des milliers de centrifugeuses utilisées pour enrichir l'uranium.

Le directeur général de l'AIEA avait réclamé la semaine dernière un accès aux sites nucléaires iraniens afin de pouvoir établir ce qu'il est advenu du stock d'uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d'une bombe atomique dont dispose l'Iran.

Le Conseil des Gardiens, organe chargé d'examiner la législation en Iran, a annoncé jeudi dernier l'approbation d'un projet de loi en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA.

Le texte doit encore être transmis à la présidence pour ratification finale.

Outre la non-condamnation des frappes, la diplomatie iranienne blâme en outre l'agence onusienne pour avoir adopté le 12 juin une résolution accusant l'Iran de non-respect de ses obligations nucléaires. Téhéran considère que cette décision a servi d'"excuses" aux Etats-Unis et à Israël pour lancer leurs attaques.