La directrice générale de l'OMC souhaite moins de concentration des industries clés

La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala (Photo, AFP).
La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 décembre 2022

La directrice générale de l'OMC souhaite moins de concentration des industries clés

  • «Les chaînes d'approvisionnement pour certains produits sont aujourd'hui extrêmement concentrées», a affirmé Ngozi Okonjo-Iweala
  • «Nous devons adapter les règles commerciales de manière à faire avancer l'idée que l'on peut aussi produire dans les pays en développement»

WASHINGTON: La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, s'est prononcée mardi, lors d'une table ronde organisée par le FMI, en faveur d'une "déconcentration" des industries afin de construire des "chaînes d'approvisionnement plus résistantes".

Prenant le cas de l'Afrique, la patronne de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a souligné que le continent devait importer "99% de ses vaccins et 95% de ses produits pharmaceutiques", faute d'une industrie basée sur le continent.

Or, durant la pandémie de Covid, "lorsque Covax (initiative visant à assurer un accès équitable au vaccin, NDLR) a eu l'argent pour importer des vaccins, ce n'était pas possible à causes des restrictions à l'exportation" imposées par les pays producteurs, a rappelé Mme Okonjo-Iweala.

"Pourquoi ne pouvons-nous pas déconcentrer et diversifier la fabrication (de produits essentiels, NDLR) vers ces pays? Nous aurions des chaînes d'approvisionnement réellement mondiales, diversifiées et plus résistantes", a insisté la directrice générale de l'OMC.

"Les chaînes d'approvisionnement pour certains produits sont aujourd'hui extrêmement concentrées", a ajouté Ngozi Okonjo-Iweala, rappelant que "80% des vaccins sont exportés par dix pays", une situation que l'on retrouve concernant les panneaux solaires ou les microprocesseurs.

"Nous devons adapter les règles commerciales de manière à faire avancer l'idée que l'on peut aussi produire dans les pays en développement. Nous n'avons pas à être uniquement des exportateurs de matières premières", a appuyé l'ancienne ministère nigériane des Finances.

La responsable internationale a cependant prévenu du risque de "fragmentation" et de "découplage" de l'économie mondiale, conséquences "des nombreuses tensions géopolitiques actuelles".

"Si nous nous retrouvons avec des blocs commerciaux rivaux nous ne pourrons pas, j'insiste sur ce point, régler les problèmes auxquels nous faisons face actuellement et qui nécessitent une pleine coopération", a-t-elle prévenu.

"Mon message est que nous devons appréhender le réchauffement climatique, mais aussi d'autres défis comme la prochaine pandémie, de manière collaborative", a martelé Mme Okonjo-Iweala, "en la matière le commerce peut être un facilitateur".


IA: ChatGPT va parler et interpréter les images

Le succès de ChatGPT depuis la fin 2022 a entraîné une course majeure à l'IA générative entre les géants des technologies (Photo, Stefani Reynolds/AFP).
Le succès de ChatGPT depuis la fin 2022 a entraîné une course majeure à l'IA générative entre les géants des technologies (Photo, Stefani Reynolds/AFP).
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  • OpenAI a indiqué lundi qu'elle avait doté son programme d'intelligence artificielle ChatGPT de la parole et de la vision pour le rendre «plus intuitif»
  • Ces nouveaux outils seront déployés dans les deux prochaines semaines pour les abonnés à ChatGPT Plus, la version payante du chatbot

SAN FRANCISCO: OpenAI a indiqué lundi qu'elle avait doté son programme d'intelligence artificielle (IA) ChatGPT de la parole et de la vision pour le rendre "plus intuitif".

L'interface qui a rendu populaire l'IA générative (capable de produire du texte, des images et d'autres contenus sur simple demande en langage courant) va ainsi bientôt pouvoir traiter des requêtes contenant des images et aussi discuter oralement avec ses utilisateurs.

Ils pourront, par exemple, prendre une photo d'un monument et "avoir une conversation avec ChatGPT" sur l'histoire du bâtiment, ou encore montrer au logiciel ce qu'il y a dans leur frigo pour qu'il leur propose une recette, suggère OpenAI dans un communiqué.

Autres cas d'usages possibles selon la start-up: aider ses enfants à faire leurs devoirs (en prenant une photo d'un problème de maths par exemple) ou encore demander au chatbot de leur raconter une histoire avant de dormir.

Ces nouveaux outils seront déployés dans les deux prochaines semaines pour les abonnés à ChatGPT Plus, la version payante du chatbot, ou les organisations clientes du service.

L'entreprise avait annoncé l'ajout à venir de telles fonctionnalités en mars dernier, au moment de la présentation de GPT-4, la dernière version de son modèle de langage, la technologie qui sous-tend chatGPT.

GPT-4 est multimédia, au sens où il peut traiter des données autres que du texte ou du code informatique.

«Hallucinations»

Le succès de ChatGPT depuis la fin 2022 a entraîné une course majeure à l'IA générative entre les géants des technologies, Google et Microsoft en tête.

Mais le déploiement à toute vitesse de ces programmes encore très peu régulés suscite aussi beaucoup d'inquiétudes, d'autant qu'ils ont tendance à "halluciner", c'est-à-dire à inventer des réponses de toutes pièces.

"Les modèles dotés de la vision présentent de nouveaux défis, des hallucinations au fait que des personnes puissent se fonder sur l'interprétation des images par le programme dans des domaines à enjeux élevés", reconnaît OpenAI dans son communiqué lundi.

La start-up assure avoir "testé le modèle" sur des sujets tels que l'extrémisme et les connaissances scientifiques et compte sur les usages dans la vie réelle et les retours des utilisateurs pour s'améliorer.

Elle a en outre limité les capacités de ChatGPT à "analyser les personnes", car l'interface "n'est pas toujours précise et ces systèmes doivent respecter la confidentialité des individus".

La plateforme de streaming Spotify a par ailleurs annoncé lundi un partenariat avec OpenAI pour traduire les podcasts directement avec de l'IA.

Des émissions enregistrées en anglais seront désormais disponibles dans d'autres langues "tout en conservant les caractéristiques vocales distinctives du locuteur", a indiqué le service dans un communiqué.

L'entreprise suédoise assure que la nouvelle technologie de génération de voix d'OpenAI "reproduit le style de l'orateur d'origine, ce qui permet une expérience d'écoute plus authentique, plus personnelle et plus naturelle que le doublage traditionnel".


Air France-KLM va commander 50 long-courriers Airbus A350

 Air France-KLM va passer une «importante commande» de 50 avions long-courriers Airbus A350 afin de "poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte" avec des appareils plus économes en carburant et émettant moins de CO2, a annoncé lundi le groupe franco-néerlandais (Photo, AFP).
Air France-KLM va passer une «importante commande» de 50 avions long-courriers Airbus A350 afin de "poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte" avec des appareils plus économes en carburant et émettant moins de CO2, a annoncé lundi le groupe franco-néerlandais (Photo, AFP).
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  • Cette commande, assortie de droits d'acquisition pour 40 appareils supplémentaires, représente plus de 16 milliards de dollars au prix catalogue d'Airbus
  • Cette commande vise à remplacer les 33 Boeing 777-200 et A330 d'ancienne génération des deux compagnies

PARIS: Air France-KLM va passer une "importante commande" de 50 avions long-courriers Airbus A350 afin de "poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte" avec des appareils plus économes en carburant et émettant moins de CO2, a annoncé lundi le groupe franco-néerlandais.

Cette commande, assortie de droits d'acquisition pour 40 appareils supplémentaires, représente plus de 16 milliards de dollars au prix catalogue d'Airbus, jamais appliqué dans les faits en raison des rabais consentis. Les livraisons s'échelonneront entre 2026 et 2030.

Cette commande vise à remplacer les 33 Boeing 777-200 et A330 d'ancienne génération des deux compagnies. Elle portera tant sur des A350-900 que sur des A350-1000, dont la répartition n'est pas arrêtée.

"Il s'agira d'une commande évolutive, offrant au Groupe la flexibilité d'attribuer les appareils à ses différentes compagnies en fonction des dynamiques du marché et du cadre réglementaire local", précise Air France-KLM dans un communiqué.

Ces appareils, capables selon la version d'embarquer jusqu'à 410 passagers sur 16 000 kilomètres, permettent une réduction de 25% de la consommation de carburant par rapport aux avions de génération précédente et de 40% de leur empreinte sonore.

L'A350 "jouera un rôle clé dans l'atteinte de nos objectifs ambitieux en matière de décarbonation, dont celui d'atteindre -30 % d'émissions de CO2 par passager/km d'ici 2030", par rapport à 2019, selon le directeur général du groupe Benjamin Smith, cité dans le communiqué.

Air France-KLM estime que l'interdiction de l'espace aérien russe depuis le début de la guerre en Ukraine va durer. Cela a eu un rôle dans la sélection de l'A350 au dépens du Boeing 787, dont le groupe exploite 25 exemplaires, a confié Benjamin Smith lors d'une conférence téléphonique.

"Les Boeing 787-8 et 787-9 ont un excellent rayon d'action mais sont plus petits, l'A350-900 a la même taille que le 787-10 mais a le même rayon d'action que le 787-9", a-t-il expliqué, disant avoir "besoin des plus gros avions" disponibles.

Quant au Boeing 777X, qui doit encore être certifié, "il n'y a pas de créneau disponible avant au moins 5 ou 6 ans" mais l'appareil sera "candidat" pour le remplacement des Boeing 777-300 à la fin de la décennie, a-t-il estimé.

Air France utilise déjà 22 A350-900 et doit encore en recevoir 19, quand KLM dispose de 33 Boeing 787 comme avions de dernière génération.

Le groupe franco-néerlandais a par ailleurs en commande 8 A350 dans sa future version cargo.


L'Arabie saoudite réaffirme s’engager en faveur de l’énergie nucléaire lors d’une conférence de l’AIEA

Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane. (SPA)
Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane. (SPA)
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  • Le ministre saoudien de l’Énergie a affirmé que le Royaume s’employait activement à développer les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire dans divers domaines, en coopération avec l’AIEA
  • Le prince Abdelaziz ben Salmane a également souligné l’importance de la lutte contre la prolifération nucléaire à des fins militaires au Moyen-Orient

RIYAD: L’Arabie saoudite va inscrire son programme d’énergie nucléaire dans un cadre international de garanties global, conformément aux principes de transparence, de fiabilité et de sécurité du Royaume.

Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a fait cette annonce lors de la 67e conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui se tient en Autriche. Il s’est dit convaincu de la contribution positive de cette source d’énergie à la sécurité énergétique, ainsi que de ses avantages sociaux et économiques.

Il a affirmé que le Royaume s’employait activement à développer les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire dans divers domaines, en étroite coopération avec l’AIEA, en adhérant aux meilleures pratiques et expériences internationales. Le projet national d’énergie atomique de l’Arabie saoudite, qui comprend la construction de la première centrale nucléaire du pays, en fait partie.

«Le Royaume a récemment pris la décision d’annuler son protocole relatif aux petites quantités de matières et de passer à la mise en œuvre d’un accord de garanties généralisées à part entière», a déclaré le ministre.

Il a révélé que l’Arabie saoudite avait l’intention de mettre en place un centre de coopération régionale en partenariat avec l’AIEA afin d’améliorer sa préparation aux situations d’urgence nucléaire.

Dans son discours, le prince Abdelaziz a assuré que le centre s’efforcera d’améliorer les capacités humaines en matière de préparation et de réponse aux situations d’urgence radiologique, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le centre traitera également des aspects réglementaires aux niveaux national, régional et international.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’engagement du Royaume en faveur des efforts déployés au niveau mondial pour faire respecter le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Le prince Abdelaziz a souligné l’importance de la lutte contre la prolifération nucléaire au Moyen-Orient, qui passe par la mise en œuvre intégrale d’une résolution visant à créer une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.

En outre, le ministre de l’Énergie a annoncé le soutien de l’Arabie saoudite à l’initiative «Rayons d’espoir» de l’AIEA, contribuant à hauteur de 2,5 millions de dollars (1 dollar = 0,94 euro). Cette initiative vise à utiliser les technologies nucléaires pour lutter contre le cancer et sauver des vies.

Par ailleurs, le prince Abdelaziz a félicité l’AIEA et ses États membres pour l’inauguration prochaine du centre de formation à la sécurité nucléaire à Seibersdorf, prévue pour le mois d’octobre.

Il a rappelé le rôle du Royaume dans le lancement de l’idée et dans l’apport d’un soutien financier en collaboration avec d’autres pays.

Le ministre a salué l’engagement de l’agence en faveur de la neutralité et les efforts qu’elle déploie pour répondre aux préoccupations en matière de non-prolifération. Il a réaffirmé le droit fondamental des États à utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques, y compris la participation au cycle du combustible nucléaire et l’utilisation commerciale des ressources naturelles d’uranium, conformément aux traités et accords internationaux.

Le prince Abdelaziz a réitéré le soutien de l’Arabie saoudite à l’AIEA dans l’utilisation de la technologie nucléaire pour l’amélioration de l’humanité. Il a appelé la communauté internationale à s’engager dans une coopération constructive pour la faire progresser, tout en s’attaquant fermement à tout cas d’utilisation non pacifique et dangereuse des technologies nucléaires.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com