Liban: Le Hezbollah, accusé d’empiètement, renonce à une implantation à Rmeich

Le Hezbollah va retirer les structures qu'il construisait près de la ville de Rmeich dans le sud du Liban (Photo, Shutterstock).
Le Hezbollah va retirer les structures qu'il construisait près de la ville de Rmeich dans le sud du Liban (Photo, Shutterstock).
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

Liban: Le Hezbollah, accusé d’empiètement, renonce à une implantation à Rmeich

  • Le parti cède à la pression de la population locale et du patriarche maronite
  • L'armée libanaise arrête des suspects liés à l'attaque mortelle contre un véhicule de la Finul

BEYROUTH: Le Hezbollah va retirer les structures qu'il construisait près de la ville de Rmeich, dans le sud du Liban, suite à la pression des résidents et du patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi, qui l'a accusé d'empiéter sur le territoire.

L'organisation environnementale Green Without Borders du parti a été priée de retirer toutes les installations, qui empiétaient sur des propriétés appartenant aux familles Al-Ameel, Al-Alam et Al-Hajj. Ces aménagements avaient suscité la colère de la population locale, des autorités municipales et des chefs religieux.

Rmeich est située à l'extrême sud du Liban, à environ 135 km de Beyrouth, dans le district de Bint Jbeil. Elle constitue la plus grande paroisse du diocèse maronite de Tyr.

Le père Najib al-Ameel de Rmeich a déclaré: «Puisque l’empiètement a eu lieu sur des propriétés situées à la périphérie de la ville, je me suis rendu avec une délégation d'habitants à ces endroits et j'ai exigé que ces violations cessent. Cependant, les personnes présentes nous ont insultés et ont refusé nos demandes, et ont même menacé certains d'entre nous.»

En début de semaine, les habitants ont accusé «les forces de facto de la région d'empiéter sur les terres appartenant à la population de Rmeich et de menacer certains des propriétaires».

«Ces forces ont rasé au bulldozer de vastes étendues de terre, déraciné des arbres, dressé des structures et utilisé des équipements lourds pour creuser dans des forêts appartenant à la population de Rmeich», ont déclaré les habitants.

«Tout cela se déroule sous les yeux de l'armée libanaise qui opère dans une zone soumise à la résolution 1701 au sud.»

Le patriarche maronite s'est joint à l'appel pour mettre fin aux empiètements et à toutes les pratiques similaires qui nuisent à la coexistence et pourraient conduire à une escalade des tensions.

Il est inhabituel pour le Hezbollah de céder à de telles pressions, en particulier dans le sud, qui est considéré comme un incubateur pour le parti.

Rmeich est située dans la zone d'opération de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et elle est soumise à la résolution 1701 des Nations unies, publiée en 2006 à la suite de l'agression israélienne contre le Liban.

Cette résolution appelle à «des arrangements de sécurité pour empêcher la reprise des hostilités, en particulier l'établissement d'une zone libre de tout personnel armé, de tous biens et armes autres que ceux du gouvernement libanais et de la Finul, entre la Ligne bleue et le fleuve Litani».

Elle appelle également à une «application intégrale des dispositions pertinentes des accords de Taëf et des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006), qui exigent le désarmement de tous les groupes armés au Liban».

Le législateur Saeed al-Asmar, du district de Jezzine (sud), a déclaré espérer «que de tels actes ne se répéteront pas parce qu’ils auront des conséquences dévastatrices. Nous n'accepterons jamais d'être affaiblis ou insultés.»

Il a qualifié les empiètements à Rmeich d'«inacceptables».

«Nous comptons sur l'intervention des services de sécurité pour faire face à ces violations flagrantes, même si nous savons qu'ils ne pourront pas affronter le petit État compte tenu de l'impuissance totale de l'État libanais», a-t-il indiqué.

Le bureau de presse du Hezbollah a rétorqué que «ce qui s'est passé était un petit problème, pas une grosse affaire. Il a été immédiatement résolu. Les médias ont exagéré les faits.»

Entre-temps, des enquêtes sont en cours sur l'attaque d'un véhicule de la Finul et la mort d'un Casque bleu irlandais dans la ville côtière méridionale d'Al-Aqabiya, qui se trouve en dehors du champ d'action de la Finul.

Une source de sécurité libanaise a déclaré à Arab News que les suspects étaient des citoyens libanais qui se sont cachés après l'incident mais ont été arrêtés par la suite.

Le Hezbollah a été pointé du doigt puisque ses partisans ont une longue histoire d'attaques contre les patrouilles de la Finul

La Finul et la Direction des renseignements de l'armée libanaise enquêtent sur cet incident.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
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  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
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  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.


Hajj: arrivée des premiers pèlerins turcs en Arabie saoudite

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
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  • Les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée
  • Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne

Médine: Les premiers vols transportant des pèlerins du Hajj en provenance de Turquie ont atterri mercredi à l’aéroport international Prince Mohammed ben Abdelaziz de Médine. Le grand pèlerinage islamique se déroulera cette année du 4 au 9 juin.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée. Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne.

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com