«2020 est la pire en termes d’impact et de dégâts», déclare le PDG d’Omnicom

Elie Khouri est le PDG d’Omnicom Media Group (Photo fournie)
Elie Khouri est le PDG d’Omnicom Media Group (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 19 novembre 2020

«2020 est la pire en termes d’impact et de dégâts», déclare le PDG d’Omnicom

  • Elie Khouri : «Nous avons connu les guerres du Golfe et la récession de 2008-2009, mais je n’ai jamais rien vu d’aussi dramatique en termes de confusion et de repli chez les clients»
  • Elie Khouri : «Nous investissons énormément dans la technologie et les données. Ceci nous permet de nous positionner comme des consultants, plutôt que comme de simples experts en communication marketing»

DUBAÏ : Omnicom Media Group est l'une des organisations médiatiques les plus performantes et prolifiques dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) et dans le monde. Elle est la société mère de trois agences, OMD, PHD et Hearts and Science. Arab News s’est entretenu avec le PDG du groupe, Elie Khouri, afin de discuter des défis et des changements de 2020, année sans précédent pour l’industrie, ainsi que des prévisions pour 2021.

Parlez-nous du début de 2020, avant l’apparition de la Covid-19.

Nous nous attendions à ce que 2020 soit exceptionnelle. L’année dernière était excellente, et nous avions anticipé que 2020 allait surpasser les attentes.

Je suis dans le domaine depuis trente-deux ans, et, historiquement, c’est la pire année en termes d’impact et de dégâts. Nous avons connu les guerres du Golfe et la récession de 2008-2009, mais je n’ai jamais rien vu d'aussi dramatique en termes de confusion et de repli chez les clients et d'aussi spectaculaire en termes d’investissement dans les communications marketing.

L’impact n’est pas le même pour toutes les industries, car certaines, telles que l’industrie des biens de grande consommation (CPG) et l’e-commerce, ont eu une très bonne performance.

Les secteurs dont la performance reste mauvaise sont ceux du tourisme, de la vente au détail, de l’automobile, et des produits de luxe. Nous prévoyons une chute de 18 à 20 % du total des investissements marketing sur le marché d’ici la fin de l’année.

Comment le groupe a-t-il géré la crise de la Covid-19? Y a-t-il eu des réductions de salaire ou d’effectifs?

Chaque entreprise de l’industrie a dû prendre des mesures telles que des mises à pied, des congés et des réductions de salaire. Mais cette tendance a changé en octobre, et je pense que le dernier trimestre avant 2021 connaît une forte dynamique.

Pouvez-vous nous parler du départ d’employés comme par exemple celui de Nadim Samara, PDG d’Omnicom Media Group Mena, après dix-sept ans, et de Waseem Afzal, vice-directeur général d’OMD aux Émirats arabes unis (EAU) et qui a passé plus de dix ans dans les rangs de l’entreprise?

Les organisations agiles évoluent grâce à leur capacité de se reconfigurer et de se rééquiper face à des défis, et la pandémie a créé un défi sans précédent pour l'ensemble de l’industrie. La restructuration est un processus toujours désagréable. Lorsque vous envisagez une restructuration, vous pensez à la meilleure structure pour faire avancer l'entreprise, puis vous faites le nécessaire.

Nous avons remercié des personnes et des talents formidables cette année dont la contribution au développement de notre groupe ne saurait être surestimée.

À quoi ressemble cette restructuration? Y a-t-il des domaines sur lesquels vous vous focalisez plus que d’autres?

Quand votre entreprise est saine, en pleine croissance et à pleine capacité, elle est évidemment entièrement structurée et dotée de toutes les ressources nécessaires ; lorsque les revenus chutent, vous devez penser différemment et voir comment vous pouvez créer des synergies dans l'entreprise et essayer de regrouper les départements ou de déplacer certaines sources de revenus sous différentes directions.

Vous restructurez pour mettre en œuvre des mesures de réduction des coûts, pour devenir plus flexible et plus adaptable à la prochaine phase de développement.

En ce qui concerne la numérisation et l’e-commerce, quelles ont été les réactions et les exigences des clients et, en tant que groupe, comment avez-vous soutenu cela?

Au niveau international, nous avons lancé des services de commerce en ligne ou e-commerce, et elle est dirigée, dans la région Mena, par notre directrice générale régionale pour l’e-commerce, Stefanie Cunningham.

Nos consultants conseillent les clients sur les stratégies et leur mise en œuvre. C’est en effet là que nous observons le plus de croissance.

Comment les explosions au Liban et l’impact économique qui en a résulté ont-ils affecté l’entreprise?

Le Liban est le pays idéal pour acquérir des talents ; ce marché est cependant minuscule et ne représente que 2 % de nos investissements totaux dans la région Mena. Que le Liban traverse cette phase de souffrance financière et économique n'a pas d’impact sur nos activités en termes de résultats.

Comment pensez-vous que l'accord de paix EAU-Israël affectera l’entreprise? Avez-vous déjà des bureaux en Israël?

Je ne veux pas me mêler de politique, mais, d’un point de vue économique, cet accord contribuera certainement, dans une large mesure, à la croissance de l’économie des Émirats arabes unis.

Nous observons déjà un afflux d’investissements entre les deux pays, mais ce qui nous intéresse évidemment, c'est la situation aux Émirats arabes unis. Nous avons un bureau qui opère à partir de l’Europe dans le cadre de notre stratégie globale, c’est le cas depuis longtemps. Il est trop tôt pour parler de les introduire au Moyen-Orient.

Que prévoyez-vous pour l’industrie?

Nous estimons que l’économie connaîtra une croissance d’environ 2,5 %, avec l’Arabie saoudite en tête de file, et que les investissements dans le domaine de la communication marketing augmenteront de 10%.

Nous espérons croître de 10 % supplémentaires en 2022, ce qui nous ramènerait plus ou moins aux niveaux de 2019. Bien sûr, cette croissance sera menée par l’Arabie saoudite et son plan de réforme, Vision 2030. De nombreux évènements et investissements sont prévus dans le Royaume, tels que les courses de Formule 1 et les tournois de golf. L’Expo 2020 de Dubaï aura lieu l’année prochaine, et bien que ce ne soit pas l’événement que nous espérions, elle attirera beaucoup d’investissements.

L’Égypte n’a pas été trop touchée par les retombées de la Covid-19 et ses implications, alors je crois qu’elle continuera sur cette trajectoire l’année prochaine. Nous pensons, malgré l’incertitude autour de la Covid-19, du vaccin et du prix du pétrole, que 2021 sera une excellente année.

En termes d’impact sur l’industrie, il est important d’évoquer la numérisation croissante. Avec l’arrivée de la 5G, nous estimons que les investissements numériques passeront de 55 % à 60 %. L’e-commerce continuera également de prospérer et de se développer.

Comment vous adaptez-vous, en tant que groupe, à ces tendances et ces changements?

Nous évoluons de plus en plus vers le domaine du conseil, et nos campagnes sont réputées pour leur exécution.

Nous investissons énormément dans la technologie et les données. Ceci nous permet de nous positionner comme des consultants, plutôt que comme de simples experts en communication marketing.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite enregistre une hausse de 26% de l’IDE net, selon Gastat

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
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  •  Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s’est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril
  • Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif

RIYAD: Les investissements directs étrangers nets en Arabie saoudite ont atteint 22,1 milliards de riyals saoudiens (5,89 milliards de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) au quatrième trimestre 2024, soit une hausse de 26% par rapport aux trois mois précédents, selon des données officielles récemment publiées.

Selon l'Autorité générale des statistiques, ce chiffre est le plus élevé de l'année, dépassant les 15,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours des trois premiers mois de 2024, les 19 milliards de riyals saoudiens enregistrés au cours du deuxième trimestre et les 17,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours du troisième trimestre.

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici la fin de la décennie, car elle cherche à faire des progrès significatifs dans la diversification de son économie et à réduire sa dépendance aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En ce qui concerne les entrées, Gastat a révélé que 23,8 milliards de riyals saoudiens ont été reçus au cours des trois derniers mois de 2024, marquant une augmentation de 17 pour cent par rapport au troisième trimestre.

La valeur des sorties d'IDE s'est élevée à 1,8 milliard de riyals saoudie,s au cours du quatrième trimestre, soit une baisse de 39% par rapport aux trois mois précédents.

Comparaison avec 2023

La valeur nette totale de l'IDE au quatrième trimestre a diminué de 13 pour cent par rapport à la même période de 2023, où le chiffre s'élevait à 25,5 milliards de riyals saoudiens.

Par rapport au dernier trimestre de 2023, la valeur des entrées a diminué de 11% au cours des trois derniers mois de 2024.

Gastat a ajouté que la valeur des flux sortants a enregistré un taux de croissance de 20 pour cent par rapport à la même période de 2023.

Les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'IDE prennent de l'ampleur

Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s'est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril.

Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif, ce qui témoigne d'une confiance mondiale continue dans sa stratégie de transformation.

Kearney a déclaré que la progression de l'Arabie saoudite dans le classement reflète l'approche audacieuse et réformatrice du pays pour construire une économie compétitive à l'échelle internationale et prête pour l'avenir.

En octobre, le Royaume a également approuvé une loi sur l'investissement actualisée afin d'accroître les flux d'IDE, le ministère de l'Investissement déclarant que cette loi renforcerait la transparence et simplifierait le processus d'investissement.

La règle promet également des protections accrues pour les investisseurs, y compris l'adhésion à l'État de droit, le traitement équitable et les droits de propriété, ainsi que des garanties solides pour la propriété intellectuelle et les transferts de fonds en continu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Oman: pose de la première pierre d'une usine de GNL de TotalEnergies

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
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  • "La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais
  • Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat

PARIS: La première pierre de l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) Marsa LNG a été posée jeudi à Oman, un site qui doit notamment servir à alimenter le transport maritime, ont annoncé TotalEnergies et son partenaire local, la compagnie OQEP.

"La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais.

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration.

Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat.

L'installation est construite par une coentreprise de TotalEnergies (80%), qui revendique la place de troisième acteur mondial du GNL, et OQEP (20%).

"Bénéficiant d’un emplacement idéal à l’entrée du Golfe, le site de Marsa LNG a été choisi pour établir le premier hub de soutage de GNL marin du Moyen-Orient", soulignent les deux partenaires.

Selon eux, l'utilisation du GNL pour le transport maritime permet de réduire d'environ 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au fioul.

L'utilisation de ce gaz est toutefois contestée par certains experts et défenseurs de l'environnement. L'ONG européenne Transport et environnement estime ainsi que les entreprises ont "mis sous le tapis un énorme problème, à savoir les fuites de méthane", puissant gaz à effet de serre, qui "concernent les navires utilisant le GNL et les infrastructures terrestres associées à la production, au transport et au stockage".

TotalEnergies et OQEP affirment par ailleurs que Marsa LNG, fonctionnant à l'électricité et associée à un parc solaire, sera "l’une des usines de GNL ayant la plus faible intensité carbone au monde".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.