Les Yéménites sont plus près que jamais de la fin de la guerre en 2022

Le cessez-le-feu entraîne une baisse importante des combats en dehors de Marib, Taïz et ailleurs (Photo, Reuters/Archives).
Le cessez-le-feu entraîne une baisse importante des combats en dehors de Marib, Taïz et ailleurs (Photo, Reuters/Archives).
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Publié le Dimanche 01 janvier 2023

Les Yéménites sont plus près que jamais de la fin de la guerre en 2022

  • Le cessez-le-feu entraîne une baisse importante des combats en dehors de Marib, Taïz et ailleurs
  • Les avions décollent de l'aéroport de Sanaa, les camions-citernes arrivent en masse dans le port d’Al-Hodeïda

AL-MUKALLÂ : Les Yéménites se souviendront de 2022 comme de l'année qui a acté l'arrêt des hostilités le plus long depuis le début de la guerre, et l'émergence d'une nouvelle instance dirigeante qui a uni les groupes rivaux dans le pays.

L'envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a déclaré le 1er avril que le gouvernement yéménite, reconnu par la communauté internationale, et les Houthis, soutenus par l'Iran, avaient convenu d'un cessez-le-feu de deux mois qui impliquerait la restauration de l'aéroport de Sanaa, l'autorisation pour les camions-citernes d'entrer dans le port d’Al-Hodeïda et l'ouverture des autoroutes dans la ville de Taïz et d'autres provinces.

Cette déclaration est intervenue quelques jours après que la coalition arabe a mis fin à ses bombardements sur le Yémen dans le but d'ouvrir la voie à la paix.

Avant le cessez-le-feu, et alors que Grundberg faisait la navette entre le Yémen et les villes de la région pour négocier la trêve, des centaines de Houthis sont morts à l'extérieur de la ville de Marib lors de violents combats avec les troupes gouvernementales, car les houthis tentaient de prendre le contrôle de la ville afin de renforcer leur position autour de la table des négociations.

Malgré les prédictions selon lesquelles le cessez-le-feu serait de courte durée, la trêve a entraîné une baisse importante de la violence en dehors de Marib, Taïz et d'autres champs de bataille, tandis que les avions commerciaux ont finalement décollé de Sanaa pour la première fois depuis des années et que les camions-citernes de carburant ont commencé à affluer dans le port d’Al-Hodeïda.

Le 2 juin, Grundberg a révélé que les parties avaient accepté de prolonger le cessez-le-feu dans les mêmes conditions, malgré la plainte du gouvernement yéménite selon laquelle les Houthis n'avaient pas accepté de lever le siège de Taïz, une condition essentielle de la trêve.

Deux mois plus tard, Grundberg a fait une déclaration similaire concernant la décision des parties de prolonger le cessez-le-feu de deux mois supplémentaires. Mais en octobre, il a déclaré que les parties n'avaient pas réussi à prolonger la trêve après que les Houthis eurent rejeté une nouvelle proposition concernant l'ouverture des routes à Taïz et le paiement des fonctionnaires publiques.

L'ONU et d'autres organisations internationales ont indiqué qu'entre avril et octobre, le nombre de décès liés à la guerre au Yémen était à son plus bas niveau depuis le début de 2015.

Nouvelle instance dirigeante

L'ancien président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi, qui a pris ses fonctions en 2012 à l'issue d'une élection incontestée, a transféré ses pouvoirs le 7 avril à un Conseil présidentiel composé de huit membres et dirigé par Rachad Al-Alimi, l'ancien ministre de l'Intérieur.

Le conseil a rassemblé des groupes anti-Houthis concurrents, notamment des sudistes indépendantistes, des partisans de l'ancien président Ali Abdellah Saleh, des officiers supérieurs et des gouverneurs.

Dix jours plus tard, le conseil présidentiel est retourné dans la ville d'Aden, dans le sud du pays, a prêté serment devant le parlement et a constitué un comité militaire afin d'unir les groupes armés et les forces militaires opposés sous son autorité.

La formation du conseil est intervenue quelques jours après le début des discussions sur le Yémen à Riyad, qui ont rassemblé un grand nombre de forces politiques, religieuses, militaires, sécuritaires et tribales yéménites afin d'élaborer une feuille de route pour le pays sous les auspices du Conseil de coopération du Golfe.

Combats et assassinats

Malgré le calme relatif qui règne sur le champ de bataille en 2022, des assassinats ont eu lieu à Aden et à Sanaa, ainsi que le bombardement de zones civiles à Taïz par les Houthis, et leurs attaques transfrontalières par drones et missiles contre les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite.

En mars, les Houthis ont lancé des attaques de drones et tiré des missiles contre des installations pétrolières et de dessalement d'eau en Arabie saoudite.

Les Houthis ont également attaqué des infrastructures pétrolières à Abou Dhabi le 17 avril, tuant trois personnes et provoquant la colère du monde entier.

Selon les experts yéménites, les Houthis ont lancé leurs frappes sur les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite dans le but de les persuader de mettre fin à leur soutien militaire au gouvernement yéménite, qui les a évincés de la province méridionale de Chabwa et progresse vers la province de Marib.

En 2022 également, des hommes politiques, des militaires et des journalistes ont été tués dans une série d'attentats à la bombe et de fusillades en voiture, tant à Aden, contrôlée par le gouvernement, qu'à Sanaa, contrôlée par les Houthis.

Le brigadier général Thabet Jawas, l'un des commandants de l'armée pendant les six guerres contre les Houthis, a été tué par une voiture piégée à Aden en mars. En juin, Saber Al-Haidari, un journaliste yéménite, a également été tué dans l'explosion d'une bombe dans la ville.

À Sanaa, des hommes non identifiés ont tué Mohammed Hamran, 63 ans, juge à la Cour suprême, le 1er septembre, quelques jours après son enlèvement de son domicile.

L'ancien ambassadeur du Yémen et commandant militaire à la retraite, le général de division Dirham Noman, a été tué dans son appartement à Sanaa le 16 octobre.

Combattre Al-Qaida

Profitant d'un répit des hostilités avec les Houthis, les forces militaires et sécuritaires yéménites ont lancé en septembre une offensive militaire visant à déloger les combattants d'Al-Qaïda de leurs bastions dans lesquels ils sont installés de longue date dans les provinces méridionales d'Abyan et de Chabwa.

Pour la première fois depuis des années, les troupes yéménites ont remporté un succès dans la montagne d'Omaran, qui a longtemps servi de refuge à Al-Qaida, où les combattants planifiaient des attaques, formaient et recrutaient des membres, et hébergeaient des captifs.

Inquiétude sur la situation sécuritaire

En octobre, les Houthis ont anéanti les espoirs de négocier la paix et de mettre fin au conflit en dirigeant des drones sur les terminaux pétroliers contrôlés par le gouvernement à Hadramaout et à Chabwa.

En conséquence, l'approvisionnement en pétrole a été interrompu et le gouvernement yéménite a dû faire face à l'insolvabilité après avoir perdu sa principale source de revenus.

L'ONU a estimé en décembre que plus de 21 millions de Yéménites, sur une population de 32,6 millions d'habitants, auraient besoin d'une aide humanitaire en 2023.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com