Pap Ndiaye annonce de premières mesures pour le collège, «une priorité»

Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, à Paris, le 2 décembre 2022. (Photo,AFP)
Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, à Paris, le 2 décembre 2022. (Photo,AFP)
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Publié le Mercredi 04 janvier 2023

Pap Ndiaye annonce de premières mesures pour le collège, «une priorité»

  • Principale annonce : le ministre de l'Education nationale a décidé la création d'une heure hebdomadaire de renforcement ou d'approfondissement en français ou en mathématiques, dès la rentrée
  • Les performances en orthographe des élèves de fin d'école élémentaire n'ont cessé de chuter, selon une étude menée depuis 1987 par le ministère

PARIS: Agir sur la 6e et renforcer le lien avec le primaire: Pap Ndiaye a annoncé mercredi de premières mesures pour le collège, "homme malade" du système selon lui, sans lever cependant les interrogations des syndicats enseignants.

Principale annonce : le ministre de l'Education nationale a décidé la création d'une heure hebdomadaire de renforcement ou d'approfondissement en français ou en mathématiques, dès la rentrée, "par petits groupes, selon le niveau des élèves", et assurée "par des professeurs des écoles, qui viennent de l'école élémentaire".

Cela va permettre "un agrafage meilleur entre le primaire et le secondaire, parce qu'on sait que la marche d'entrée en 6e, en particulier pour les élèves les plus tangents, est très difficile", a-t-il indiqué sur BFMTV.

Chaque élève bénéficiera de cette heure hebdomadaire, a souligné le ministère. Elle est notamment inspirée d'un dispositif de "6e tremplin" expérimenté depuis septembre dans plusieurs collèges de l'académie d'Amiens, où des enseignants de primaire vont aider des élèves de 6e en difficulté.

Reste à préciser comment se fera la répartition entre français et mathématiques et si cette heure s'ajoutera ou ou non aux enseignements existants.

M. Ndiaye a aussi annoncé que le dispositif "Devoirs faits", qui permet aux élèves de faire leur travail scolaire au collège, serait rendu obligatoire en 6e. Un collégien sur trois bénéficie de ce dispositif, mis en place en 2017 pour ceux qui le souhaitent, selon des chiffres publiés cet été par le ministère.

Le collège "est la priorité, parce que nous avons des évaluations à l'entrée en 6e qui sont problématiques", a dit mercredi M. Ndiaye, en s'appuyant notamment sur les dernières évaluations nationales en début de 6e.

Selon celles-ci, 27% des élèves n'ont pas le niveau attendu en français et près d'un tiers en mathématiques.

Les performances en orthographe des élèves de fin d'école élémentaire n'ont cessé de chuter, selon une étude menée depuis 1987 par le ministère: le nombre moyen d'erreurs pour la même dictée est passé en 34 ans de 10,7 erreurs à 19,4 en 2021.

Le ministre avait déjà fait part à plusieurs reprises de sa volonté de réformer le collège, "homme malade du système" scolaire avec un niveau "faible", selon ses propres mots en septembre. L'annonce de cette réforme de la 6e, inspirée de l'expérimentation d'Amiens, était attendue depuis novembre.

 "Cosmétique"

Ces annonces ont cependant laissé les enseignants dubitatifs.

"Tout ça pour ça", a réagi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, qualifiant ces mesures de "cosmétiques".

"Pour nous, l'urgence sur la classe de 6e est la diminution des effectifs en classe, qui implique évidemment un recrutement d'enseignants", au lieu de la suppression d'environ 1.500 postes prévue par le budget, dont 500 dans le second degré, ajoute-t-elle.

"Cela reste une mesure superficielle compte tenu des besoins de nos élèves, et on a de gros doutes sur le fait qu'elle soit opérationnelle et soutenable dans la durée", a renchéri Stéphane Crochet, du SE-Unsa.

"On voit mal comment on arriverait à avoir les professeurs volontaires en nombre suffisant", s'interroge aussi Catherine Nave-Bekhti, du Sgen-CFDT. "Dans certains territoires, ça impliquerait des déplacements conséquents pour les professeurs des écoles, et dans d'autres territoires, on est quand même en grand manque" d'enseignants, ajoute-t-elle.

Pour faire face aux difficultés des élèves à leur entrée au collège, Pap Ndiaye a aussi affiché sa volonté de mettre l'accent sur les classes de CM1 et CM2.

Des recommandations pédagogiques seront notamment adressées dès janvier aux enseignants de CM1 et CM2 concernant la pratique régulière de la dictée, la pratique quotidienne de la rédaction ou la régularité du calcul mental.

Des recommandations "vues moult fois depuis longtemps", estime cependant Stéphane Crochet.

Ces annonces devraient aussi être suivies d'autres réflexions pour le collège. Selon le ministère, une concertation sera engagée dans les prochaines semaines avec l'ensemble de la communauté éducative sur les classes de 5e, 4e et 3e, qui pourra "porter sur les modalités d'évaluation".


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.