Espagne: Deux femmes rapatriées de Syrie placées en détention provisoire

Une femme marche dans le camp d'al-Hol, géré par les Kurdes, qui accueille des proches de personnes suspectées d'appartenir au groupe État islamique (Photo d'illustration/AFP).
Une femme marche dans le camp d'al-Hol, géré par les Kurdes, qui accueille des proches de personnes suspectées d'appartenir au groupe État islamique (Photo d'illustration/AFP).
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

Espagne: Deux femmes rapatriées de Syrie placées en détention provisoire

  • Luna Fernández Grande et Yolanda Martínez Cobos vont être placées en détention provisoire pour «un délit d'appartenance à une organisation terroriste»
  • Ces deux Espagnoles ont été rapatriées dans la nuit de lundi à mardi avec treize enfants qui ont été, pour leur part, pris en charge par les services sociaux

MADRID: La justice espagnole a décidé mercredi de placer en détention provisoire deux femmes rapatriées en début de semaine en Espagne après avoir été détenues dans un camp de prisonniers djihadistes en Syrie.

Luna Fernández Grande et Yolanda Martínez Cobos vont être placées en détention provisoire pour "délit d'appartenance à une organisation terroriste", selon un document judiciaire transmis à la presse après leur comparution devant un juge.

Le magistrat en charge du dossier "considère qu'il existe dans leurs deux cas un risque concret de fuite, étant donné la gravité du délit et le risque évident de récidive", indique un communiqué des autorités judiciaires espagnoles.

Le juge a en revanche décidé de ne pas les priver de leur autorité parentale, jugeant que leur incarcération écartera le "risque potentiel (...) d'un possible endoctrinement de leurs enfants", selon ce communiqué.

Ces deux Espagnoles ont été rapatriées dans la nuit de lundi à mardi avec 13 enfants. Ces derniers ont été pour leur part pris en charge par les services sociaux.

Selon les médias espagnols, Yolanda Martínez Cobos est mariée à un membre de l'organisation Etat Islamique (EI) détenu en Syrie, tandis que Luna Fernández est la veuve d'un autre djihadiste.

Selon le quotidien El País, ces femmes affirment ne pas avoir participé à des actes de violence et s'être rendues dans les territoires contrôlés jusqu'à 2019 par l'EI en zone irako-syrienne uniquement parce qu'elles avaient été dupées par leurs maris.

Mais selon les autorités judiciaires, elles "auraient participé à des activités en faveur de Daesh (acronyme arabe de l'EI) aussi bien avant de se déplacer dans la zone irako-syrienne qu'après être parties avec leurs maris mi-2014 dans ces zones de conflit".

Leurs maris étaient, selon la justice, membres d'un groupe appelé "Brigade Al Andalus". Basé à Madrid, il était chargé notamment de recruter des djihadistes pour les envoyer en zone irako-syrienne.

Vision «radicale et extrémiste» de l'Islam

Le magistrat fait par ailleurs référence à une vidéo publiée en 2019 par El Pais dans laquelle Yolanda Martínez Cobos dit disposer d'un logement attribué par l'EI. Ce qui prouverait, selon lui, qu'elle et son mari étaient affiliés à l'EI "car un logement n'était donné qu'aux membres de cette organisation".

Dans cette vidéo, Luna Fernández Grande montrait pour sa part une vision "radicale et extrémiste de l'Islam", selon le juge.

Le gouvernement espagnol, qui s'était auparavant refusé à les rapatrier malgré leurs demandes et celles de leurs familles, avait finalement donné son accord fin novembre.

Il avait aussi accepté le rapatriement d'une troisième femme, mais celle-ci n'a pas pu être localisée, selon la presse.

"Avec cette opération (...), l'Espagne rejoint ses voisins européens (Allemagne, Belgique, Norvège, Irlande, Suède, Italie, Finlande, Pays-Bas entre autres)" ayant déjà rapatrié des femmes et enfants de djihadistes, a souligné mardi le ministère espagnol des Affaires étrangères, expliquant que l'Espagne se mettait ainsi "en conformité avec ses obligations légales".

Depuis la disparition en 2019 du "califat" mis en place par l'EI, le rapatriement des femmes et des enfants de djihadistes ayant rejoint les rangs de l'EI est une question très sensible dans plusieurs pays européens, notamment en France, frappée à plusieurs reprises par des attentats.

Face à l'hostilité de l'opinion publique, Paris a longtemps procédé à des rapatriements au cas par cas. Condamnée en septembre par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour son refus de rapatrier de Syrie des familles de djihadistes français, la France a procédé en octobre au rapatriement de quinze femmes et 40 enfants.

Défendant la politique des rapatriements comme meilleure solution à long terme, Washington s'est déclaré mercredi "reconnaissant" envers Madrid.

"Nous incitons tous les Etats à suivre l'exemple de l'Espagne et à rapatrier leurs ressortissants, en particulier les femmes et les enfants", a déclaré Ned Price, porte-parole de la diplomatie américaine.


Un séisme de magnitude 4,2 ressenti à la frontière franco-suisse

Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse. (Photo, AFP)
Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse. (Photo, AFP)
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  • La profondeur a été évaluée à 13 km et l'épicentre détecté du côté suisse dans la chaîne du Jura, à quelques centaines de mètres de la frontière
  • Le Service sismologique suisse a pour sa part évalué la magnitude du tremblement de terre à 4,3, précisant qu'il avait été « largement ressenti» dans la ville de Porrentruy

BELFORT: Un séisme, de magnitude 4,2 selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass), a été ressenti mercredi dans la région de Belfort ainsi que dans le nord-ouest de la Suisse.

La secousse, détectée à 15H50 à 30 km de Belfort, a "fait bouger ma bibliothèque et mon bureau", a déclaré à l'AFP un habitant de la région installé au pied du massif des Vosges.

La profondeur a été évaluée à 13 km et l'épicentre détecté du côté suisse dans la chaîne du Jura, à quelques centaines de mètres de la frontière.

Le Service sismologique suisse a pour sa part évalué la magnitude du tremblement de terre à 4,3, précisant qu'il avait été "largement ressenti" dans la ville de Porrentruy.

Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse.

"Je l'ai ressenti vraiment fortement, comme une grosse secousse, j'ai eu peur. Ca a duré deux secondes, pas plus, mais c'est la première fois que je sens un tremblement de terre aussi fort", a déclaré Géraldine Sponem, 57 ans, une habitante de Valentigney (Doubs). "Toute ma maison a tremblé, ça a fait bouger mon lit, mon armoire. Ca n'a pas fait tomber d'objets, mais ça a oscillé de gauche à droite."

Les secousses sismiques ne sont pas rares à la frontière franco-suisse, où un séisme de magnitude 4,8 a été ressenti en septembre, sans faire de dégâts significatifs.

Les historiens rappellent régulièrement qu'un important séisme de magnitude 6,6 environ avait détruit la ville de Bâle et provoqué d'importants dégâts dans la région en 1356.


Russie: le comité du Nobel de la paix condamne les poursuites contre le colauréat Memorial

Oleg Orlov, membre du conseil d'administration de l'International Historical Educational Charitable and Human Rights Society 'Memorial', à gauche, et Jan Rachinsky, président du conseil d'administration, quittent un tribunal après avoir été entendus à Moscou, en Russie, le 7 octobre 2022. (AP)
Oleg Orlov, membre du conseil d'administration de l'International Historical Educational Charitable and Human Rights Society 'Memorial', à gauche, et Jan Rachinsky, président du conseil d'administration, quittent un tribunal après avoir été entendus à Moscou, en Russie, le 7 octobre 2022. (AP)
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  • Le comité norvégien « déplore l'arrestation et les poursuites» visant le président de l'ONG Ian Ratchinski et d'autres figures de Memorial, a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen
  • En octobre dernier, Memorial s'était vu décerner le prix Nobel de la Paix, aux côtés du Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et du militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays

OSLO: Le comité remettant le Nobel de la paix a condamné mercredi les perquisitions et les arrestations "infondées" menées la veille en Russie contre l'ONG Memorial, colauréate du prix 2022.

Le comité norvégien "déplore l'arrestation et les poursuites" visant le président de l'ONG Ian Ratchinski et d'autres figures de Memorial, a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen.

"Les accusations à leur encontre sont infondées et doivent être abandonnées", affirme le comité, dont les réactions à l'actualité sont rares.

En octobre dernier, Memorial s'était vu décerner le prix Nobel de la Paix, aux côtés du Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et du militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays.

Memorial, officiellement visée par un ordre de dissolution des autorités russes, avait annoncé mardi l'ouverture d'une affaire criminelle contre Oleg Orlov, l'une des figures de l'ONG.

Plus tôt dans la journée, la police russe avait mené des perquisitions aux domiciles d'au moins neuf employés ou de leurs proches, dont MM. Orlov et Ratchinski, ainsi qu'au bureau de Memorial à Moscou.

Ces mesures font suite à l'ouverture début mars d'une affaire pour "réhabilitation du nazisme" contre Memorial, a indiqué l'ONG spécialisée dans la défense des droits humains et les enquêtes sur les crimes de l'ère soviétique.

D'après Memorial, les autorités l'accusent d'avoir inclus dans sa liste des victimes des répressions soviétiques les noms de trois personnes qui auraient été condamnées pour "trahison" ou collaboration avec le régime nazi.

L'ONG, fondée en 1989 sous Mikhaïl Gorbatchev, avait auparavant qualifié ces poursuites d'absurdes.

Elle a documenté pendant plus de 30 ans les crimes de l'URSS, en rassemblant des archives, en montant des expositions et en faisant pression sur l'Etat pour qu'il reconnaisse sa responsabilité.

Lors de l'annonce de son prix Nobel, Oleg Orlov avait critiqué l'invasion de l'Ukraine par son pays, disant ressentir une "une douleur permanente et une honte face aux horreurs" commises par l'armée russe.


Roumanie: nouvelle prolongation de la détention de l'influenceur controversé Andrew Tate

Andrew Tate et son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme. (Photo, AFP)
Andrew Tate et son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme. (Photo, AFP)
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  • En vertu du système judiciaire roumain, cette détention préventive peut être prolongée pour atteindre un maximum de 180 jours, avant une éventuelle inculpation
  • Les deux trentenaires continuent de nier les accusations portées contre eux

BUCAREST: La justice roumaine a prolongé mercredi à la demande du parquet la détention provisoire de l'influenceur américano-britannique Andrew Tate et de son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme.

"Nous sommes sans voix", a expliqué à un groupe de journalistes Mateea Petrescu, une porte-parole des deux hommes confirmant la décision, valable pour 30 jours supplémentaires.

En vertu du système judiciaire roumain, cette détention préventive peut être prolongée pour atteindre un maximum de 180 jours, avant une éventuelle inculpation.

Les deux trentenaires continuent de nier les accusations portées contre eux.

Ils sont notamment soupçonnés d'avoir recruté "plusieurs victimes dont des mineures" à des fins "d'exploitation sexuelle", selon le parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (DIICOT).

Andrew Tate, ancien kickboxeur britannico-américain qui compte des millions d'abonnés en ligne et qui promeut des thèses masculinistes, a été suspendu par le passé de plusieurs réseaux sociaux pour des propos misogynes.

Son compte Twitter, qui compte désormais 5,4 millions d'abonnés, a été rétabli lors du rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk. Il y monnaie ses conseils aux hommes pour les aider à devenir riches.