Procès lundi de deux journalistes soupçonnés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc

Le roi Mohammed VI (Photo, AFP / Palais royal du Maroc).
Le roi Mohammed VI (Photo, AFP / Palais royal du Maroc).
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Publié le Samedi 14 janvier 2023

Procès lundi de deux journalistes soupçonnés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc

  • Rendez-vous discrets dans des hôtels, enregistrements clandestins, surveillance policière et enveloppes de billets: cette rocambolesque affaire remonte à l'été 2015
  • Les deux prévenus encourent cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende

PARIS: Ont-ils voulu faire chanter le roi du Maroc ou sont-ils tombés dans un "traquenard" ? Deux journalistes français sont jugés lundi à Paris, soupçonnés d'avoir voulu obtenir deux millions d'euros en 2015 en menaçant de publier un livre explosif.

Rendez-vous discrets dans des hôtels, enregistrements clandestins, surveillance policière et enveloppes de billets: cette rocambolesque affaire remonte à l'été 2015.

Déjà auteurs en 2012 d'un précédent ouvrage sur Mohammed VI interdit au Maroc, "Le roi prédateur", Eric Laurent et Catherine Graciet ont à l'époque signé, quelques mois auparavant, un nouveau contrat d'édition avec Le Seuil pour un livre sur le même sujet.

Le 23 juillet 2015, Eric Laurent contacte le secrétariat particulier du roi du Maroc en vue d'obtenir un rendez-vous, finalement organisé le 11 août avec un émissaire de la monarchie, l'avocat Hicham Naciri, au bar d'un palace parisien.

Lors de cette rencontre, M. Laurent annonce la publication prévue début 2016 du livre, contenant des informations embarrassantes pour la monarchie.

Mais les versions divergent ensuite: selon le journaliste, c'est Me Naciri qui lui propose un accord financier en vue de la non-publication de l'ouvrage.

Au contraire, le Royaume, défendu au début de la procédure par l'actuel garde des Sceaux et ancien avocat Eric Dupond-Moretti, assure que la proposition émanait du journaliste, qui réclamait trois millions d'euros.

Après cette première rencontre, le Maroc porte plainte à Paris: une enquête est immédiatement ouverte.

Cette fois sous la surveillance de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), un autre rendez-vous entre l'émissaire et Eric Laurent a lieu le 21 août dans le même hôtel.

«Piège»

Une troisième entrevue se déroule le 27 août, dans un autre hôtel, cette fois en présence aussi de Catherine Graciet.

Les deux journalistes signent alors un accord financier à hauteur de 2 millions d'euros pour retirer le projet de livre. Avant d'être interpellés avec deux enveloppes contenant chacune 40 000 euros en liquide.

Ils apprendront alors que les trois rencontres ont été enregistrées en cachette par l'émissaire du roi, qui a remis des copies aux enquêteurs.

Ces captations, jugées illégales par la défense des deux journalistes, ont été au cœur d'une bataille procédurale pendant l'instruction. La Cour de cassation a finalement rejeté leurs recours en novembre 2017.

Ces enregistrements, qui comprennent de nombreux passages inaudibles, seront vivement débattus à l'audience.

Initialement mis en examen aussi pour extorsion, Eric Laurent, 75 ans, et Catherine Graciet, 48 ans, ont bénéficié d'un non-lieu pour ce chef à l'issue de l'information judiciaire, qui a duré près de six ans.

Le premier est un ancien reporter de Radio France et du Figaro Magazine, chroniqueur à France Culture, auteur de nombreux ouvrages dont l'un controversé sur le 11 septembre 2001. La seconde a travaillé au Maroc et publié des livres sur le Maghreb ainsi que sur la Libye.

Pendant l'instruction, ils ont reconnu avoir accepté un contrat pour se "défaire" du livre dont les conséquences géopolitiques les "inquiétaient", mais ils ont contesté toute menace et tout chantage.

"Mme Graciet n'a pas exercé le moindre chantage dans cette affaire et elle considère avoir été victime d'un traquenard en bonne et due forme", a estimé auprès de l'AFP Me Eric Moutet, son avocat.

"Les deux prévenus sont tombés dans un piège, un traquenard tendu par les services marocains", a abondé Me Serge Portelli, conseil de M. Laurent.

L'avocat du royaume du Maroc, Me Antoine Vey, n'a pas souhaité faire de déclaration.

Les deux prévenus encourent cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.