Riyad exhorte l'ONU à agir plus fermement face aux Houthis qui rejettent l'arrêt du conflit

Le représentant permanent de l’Arabie Saoudite auprès de l’ONU, Abdulaziz Alwasil (Photo, ONU).
Le représentant permanent de l’Arabie Saoudite auprès de l’ONU, Abdulaziz Alwasil (Photo, ONU).
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Publié le Mardi 17 janvier 2023

Riyad exhorte l'ONU à agir plus fermement face aux Houthis qui rejettent l'arrêt du conflit

  • Pour Abdulaziz Alwasil, les habitants de la région exigent que la milice soit officiellement désignée comme organisation terroriste
  • L’envoyé de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg a exhorté toutes les parties à ne pas gâcher les possibilités offertes par les pourparlers de paix

NEW YORK: Le représentant permanent de l’Arabie Saoudite auprès de l’ONU a appelé lundi le Conseil de sécurité à prendre de plus fortes mesures contre les Houthis si la milice soutenue par l’Iran continue de «bloquer et de rejeter les solutions pacifiques» au conflit au Yémen.
L’ambassadeur Abdulaziz Alwasil a déclaré que la désignation du groupe comme organisation terroriste est devenue une demande urgente parmi les habitants de la région «qui veulent vivre en paix.»
Il était intervenu lors d’une réunion du Conseil de sécurité pour discuter des derniers développements au Yémen.
Hans Grundberg, l’envoyé spécial de l’ONU dans le pays, qui a mis le conseil au courant depuis Sanaa, a souligné la récente «intensification de l’activité diplomatique régionale et internationale visant à résoudre le conflit» et réitéré son «appréciation pour les efforts de l’Arabie Saoudite et d’Oman à cet égard.»
«Nous assistons actuellement à un potentiel changement radical dans la trajectoire de ce conflit de huit ans» a déclaré Grundberg au Conseil. Il a ajouté que «les dialogues en cours sont une possibilité qui ne doit pas être gaspillée et qui exige des mesures responsables.»
Pourtant, il a averti que «sans un accord incluant une vision partagée de la voie à suivre, l’incertitude persistera et avec elle un risque accru d’escalade militaire et de retour au conflit.»
Le diplomate suédois a exhorté toutes les parties impliquées dans le conflit à tirer le meilleur parti des possibilités de dialogue et à «travailler rapidement vers une visions commune accompagnée de mesures concrètes et réalisables.»
Alwasil a félicité Grundberg pour ses «efforts incessants, uniques et de qualité pour assurer la paix au Yémen.» Il a également réitéré le soutien de son pays aux efforts de Martin Griffiths, «pour alléger les souffrances du peuple frère yéménite.»
L’envoyé saoudien a déclaré au Conseil que bien que les milices houthies aient refusé de prolonger un accord de cessez-le-feu en octobre de l’année dernière, l’ONU – représentée par Grundberg et en coopération avec l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et Oman, et avec le Conseil de leadership présidentiel du Yémen – poursuit ses efforts afin de parvenir à une solution politique globale qui mette fin à la souffrance du peuple yéménite.
«Les milices houthies n’ont pas prolongé la trêve pour des raisons politiques» a déclaré Alwasil. «Ils ont renié leur engagement à la dernière minute et ont annulé la plupart des articles convenus.»
«Ils ont proposé de nouvelles revendications, notamment le paiement des salaires des miliciens en dollars américains. Ils ont refusé de mettre en œuvre leur engagement de déposer les bénéfices du port d’al-Hodeidah à la banque centrale afin qu’ils soient utilisés pour payer les salaires des Yéménites. Ils n’ont pas non plus levé le siège imposé à Taiz depuis le coup d’État.»
En revanche, selon Alwasil, le gouvernement légitime a fait passer les intérêts du peuple yéménite en premier et n’a pas renié ses «nobles engagements humanitaires et nationaux.»
Il a déclaré que le gouvernement «n’a pas renié les concessions» qu’il avait faites et a souligné que «l’aéroport de Sanaa continue de fonctionner ; les vols commerciaux et humanitaires se poursuivent. Les principaux ports fonctionnent de manière fluide et naturelle.»
Or, les Houthis continuent d’enfreindre les lois internationales en «diffusant des idéologies terroristes et extrémistes dans les écoles, en recrutant des enfants et en les envoyant de force au combat, en assiégeant la ville de Taiz, en détenant arbitrairement des militants et journalistes, en tuant des dirigeants de l’opposition, en imposant des taxes sur le travail humanitaire, en pillant l’aide internationale et l’envoyant à ceux qui n’en ont pas besoin – y compris aux Houthis eux-mêmes – et en posant des mines qui blessent et tuent des civils innocents.»
Le mois dernier, le général Michael Beary qui dirige une mission des Nations Unies visant à soutenir l’accord de Hodeidah, a survécu de peu à l’explosion d’une bombe lorsque son convoi blindé a heurté une mine au sol. Ceci s’est produit lors de son voyage avec des membres des milices houthies pour superviser le démantèlement des explosifs.
Alwasil a déclaré que les Houthis imposent également des punitions collectives à la population civile, privant les zones qu’ils ne contrôlent pas des services et commodités de base, et ciblant l’exportation des ressources naturelles, dont les bénéfices devraient être utilisés pour payer les fonctionnaires et les enseignants. É
Il a ajouté que depuis le coup d’État de 2014, les Houthis ont pris en otage la population yéménite et utilisent la situation humanitaire désastreuse dans le pays afin de faire chanter la communauté internationale, tout en menaçant la sécurité de la région et du monde.
«Ils ciblent également les pays voisins (et) empêchent délibérément les observateurs de l’ONU d’effectuer des inspections» a déclaré Alwasil.
«Il y a beaucoup de mines à Hodeidah. Le port est donc une menace pour la paix et la sécurité internationales.»
Alwasil a remercié les États-Unis dont la marine a saisi la semaine dernière sur un navire dans le golfe d’Oman plus de 2100 fusils qui, selon les responsables, provenaient d’Iran et étaient destinés aux Houthis.
Alwasil a conclu en réitérant que «les États de la coalition n’épargneront aucun effort pour se défendre au cas où de tels actes malveillants cibleraient notre sécurité et nos intérêts de n’importe quelle manière. Nous répondrons fermement et fortement.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Israël reprend ses attaques contre les bastions du Hezbollah au sud et au nord du fleuve Litani

L'armée israélienne a demandé aux habitants de plusieurs régions du Sud-Liban d'évacuer les lieux avant des frappes aériennes imminentes sur des cibles du Hezbollah. (Dossier)
L'armée israélienne a demandé aux habitants de plusieurs régions du Sud-Liban d'évacuer les lieux avant des frappes aériennes imminentes sur des cibles du Hezbollah. (Dossier)
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  • Nawaf Salam : « Comment est-il possible qu’Israël continue à pratiquer l’intimidation et les attaques ? »
  • Le Commandement de l’armée libanaise affirme avoir enregistré « plus de 4 500 violations de la souveraineté libanaise par voie terrestre, aérienne et maritime depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessation des hostilités »

BEYROUTH : L’armée israélienne a lancé jeudi soir une série de frappes aériennes visant des zones situées au sud et au nord du fleuve Litani, après avoir émis des avertissements urgents demandant aux habitants de s’éloigner de six sites désignés.

Cette tactique rappelle celle employée lors de la guerre israélienne contre le Hezbollah commencée en octobre 2023, et qui s’est conclue par un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024.

Les frappes ont ciblé les environs de la ville de Dibbin ainsi que trois localités à Mays Al-Jabal. Des rapports initiaux indiquent qu’un ressortissant syrien aurait été blessé. Une maison à Kfar Tibnit a également été visée.

Une seconde vague de frappes a touché la région du district de Tyr, notamment Burj Qalāya et Al-Shahabīya.

« Le timing de ces attaques est significatif, car il coïncide avec les préparatifs du Hezbollah pour commémorer le premier anniversaire des assassinats de ses deux secrétaires généraux, Hassan Nasrallah et Hashem Safieddine », a déclaré une source sécuritaire libanaise au Arab News. « C’est une manière pour Israël de rappeler au parti qu’il reste une cible. »

La source s’attend à une intensification des attaques israéliennes à l’approche du 27 septembre, date marquant un an depuis la mort de Nasrallah.

Le Premier ministre Nawaf Salam a été informé des menaces israéliennes, puis des attaques, lors d’une session du Cabinet. Il a déclaré : « La position du gouvernement libanais reste l’engagement envers la cessation des hostilités et la participation aux réunions du mécanisme. »

Il a poursuivi : « La question légitime aujourd’hui est : Où est l’engagement d’Israël envers ces mécanismes ?
Comment est-il possible de continuer à pratiquer l’intimidation et les attaques alors que ces réunions sont censées garantir la mise en œuvre complète de la Résolution 1701 et la cessation des hostilités ? »

Le Cabinet a appelé la communauté internationale — en particulier les signataires de l’accord de cessation des hostilités — à exercer une pression maximale sur Israël pour qu’il cesse immédiatement ses attaques et reprenne les négociations diplomatiques. En vertu des termes de l’accord et du mécanisme de surveillance, Israël s’était engagé à plusieurs obligations, dont le retrait des territoires libanais occupés, la fin des attaques, et la libération des prisonniers.

L’armée israélienne a confirmé les frappes au Liban dans un communiqué, affirmant avoir visé « des cibles militaires appartenant au Hezbollah ».

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a publié une vidéo sur les réseaux sociaux affirmant que ces frappes étaient « en réponse aux tentatives interdites du Hezbollah de reconstruire ses activités dans la région ».

Avant les frappes, Adraee s’est adressé aux habitants des zones ciblées : « Vous vous trouvez dans des bâtiments utilisés par le groupe terroriste Hezbollah. Pour votre propre sécurité, vous devez quitter immédiatement ces bâtiments ainsi que ceux qui les entourent et vous éloigner d’au moins 500 mètres. Rester sur place vous expose à un danger mortel. »

La route de Kfar Tibnit-Nabatiyeh Al-Fawqa a été fortement embouteillée en direction de Nabatiyeh et des villes voisines, en raison du déplacement de résidents menacés. L’accès à Kfar Tibnit a été fermé pour des raisons de sécurité publique.

L’armée israélienne a également ciblé la région de Baalbek dans la nuit de mercredi, tuant Hussein Saifo Sharif et blessant plusieurs autres personnes. L’armée israélienne affirme que Sharif était « un important trafiquant d’armes opérant depuis le Liban et fournissant des cellules en Syrie planifiant des attaques contre Israël ». Elle ajoute : « Ses activités constituent une violation des accords entre Israël et le Liban. »

Le Commandement de l’armée libanaise affirme avoir enregistré « plus de 4 500 violations de la souveraineté libanaise par voie terrestre, aérienne et maritime depuis l’entrée en vigueur de l’accord… y compris des lancers de cocktails Molotov et le bombardement de maisons. »

Il a précisé que les attaques de jeudi « sur les villages du sud et les civils dans des zones peuplées ont fait des morts et des blessés », et a mis en garde : « Ces attaques et violations entravent le déploiement de l’armée dans le sud, et leur poursuite compromettra la mise en œuvre de son plan, à partir de la zone située au sud du Litani. »

Il a ajouté que « le Commandement de l’armée surveille ces violations en coordination avec le Comité de surveillance de la cessation des hostilités et les forces de la FINUL ».

Le commandement a également révélé qu’au cours des « opérations de surveillance technique dans les régions du sud, une unité militaire spécialisée a découvert et démantelé un dispositif d’espionnage camouflé installé par l’ennemi israélien dans la zone de Labbouné-Tyr ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.