Nucléaire: autorisation demandée pour le centre d'enfouissement à Bure

Cette photo prise le 14 décembre 2022 montre un panneau indiquant "zone déchets nucléaires" à l'usine de retraitement Orano la Hague, à La Hague, dans le nord-ouest de la France. (AFP).
Cette photo prise le 14 décembre 2022 montre un panneau indiquant "zone déchets nucléaires" à l'usine de retraitement Orano la Hague, à La Hague, dans le nord-ouest de la France. (AFP).
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Publié le Mardi 17 janvier 2023

Nucléaire: autorisation demandée pour le centre d'enfouissement à Bure

  • L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a officiellement déposé auprès du gouvernement sa demande d’autorisation de création, lançant ainsi une longue phase d'instruction par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
  • Le projet vise à enfouir, à 500 mètres sous terre, au moins 83.000 m3 des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, d'ici 2035-2040

PARIS : Une demande formelle d'autorisation a été déposée pour la création à Bure (Meuse) du centre Cigéo de stockage des déchets les plus radioactifs, une nouvelle étape importante pour ce projet contesté qui ne pourra toutefois pas obtenir son feu vert avant encore plusieurs années.

L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a officiellement déposé auprès du gouvernement sa demande d’autorisation de création, lançant ainsi une longue phase d'instruction par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a-t-elle annoncé mardi.

Le projet vise à enfouir, à 500 mètres sous terre, au moins 83 000 m3 des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, d'ici 2035-2040. En cas de feu vert, la construction devrait démarrer vers 2027.

"C'est une étape importante", a salué Pierre-Marie Abadie, directeur général de l'Andra, auprès de l'AFP. "Maintenant on va rentrer dans les enjeux de la démonstration de sûreté et de l'autorisation de création proprement dite".

La déclaration d'utilité publique (DUP) de Cigéo, qui fait l'objet d'un recours d'opposants devant le Conseil d'Etat, avait déjà été prononcée en juillet pour valider le principe du stockage géologique et l'importance d'un projet évalué à 25 milliards d'euros sur 150 ans.

Le dossier de 10 000 pages de la demande de création doit répondre à divers risques: incendie, chutes de colis, défaillance de la couche argileuse censée emprisonner les radionucléides...

Le processus d'instruction complet devrait durer "de l'ordre de 5 ans": une trentaine de mois pour la partie technique, suivie de consultations puis d'une enquête publique vers 2026, avant le décret de création l'année suivante.

Pour l'instant, le site est à l'état expérimental, avec un laboratoire creusé lui aussi à 500 m de la surface depuis une vingtaine d'années.

Différents collectifs écologistes et anti-nucléaires s'opposent toutefois au projet et combinent occupation, manifestations et batailles juridiques.

"Cacher ces déchets dangereux, sans réversibilité ni contrôle à long terme, n’est pas du tout une solution", affirme Greenpeace, qui prône de les conserver à faible profondeur. Ils pourraient ainsi être extraits à tout moment dans l’éventualité d’une solution technique.

Mais, objecte Pierre-Marie Abadie, un tel "entreposage de longue durée n’apporte pas une protection passive indépendante de la réintervention régulière de nos sociétés, et donc cela fait courir un risque aux générations futures".

Six EPR en plus

L'idée de s'en remettre à la géologie - une couche de roche argileuse - repose au contraire sur une protection passive sur des millénaires, indépendamment de l'évolution des sociétés humaines, avancent les promoteurs de cette solution, qui a été retenue par d'autres pays comme la Finlande ou la Suède.

"Les sociétés futures peuvent être moins riches, plus chaotiques et moins en capacité de contrôler des entreposages de long terme: il est plus sûr d’avoir un stockage profond", avance M. Abadie. "Engager Cigéo, c’est apporter une assurance aux générations futures qu'on ne les laisse pas sans option dans un contexte d'incertitudes de toutes natures", selon lui.

Cigéo doit par ailleurs être conçu pour être réversible tout au long de son exploitation, pendant au moins 100 ans, avant sa fermeture, ce qui doit permettre notamment de sortir les déchets si une nouvelle solution technique se profile. Ce sera à l'horizon 2150 que le stockage devrait être fermé définitivement.

Lancé en 1991, le projet Cigéo a d'abord été pensé pour les déchets du parc actuel et ne prend donc pas en compte les six nouveaux réacteurs EPR dont le gouvernement soutient la construction.

Mais l'exécutif a déjà estimé qu'il n'y avait pas "d’éléments rédhibitoires" empêchant l'accueil à Bure de ces déchets supplémentaires.

"En termes de quantité, l’impact est assez limité, et en termes de sûreté et d'exploitation cela ne change rien, car ce sont les mêmes déchets", souligne Pierre-Marie Abadie.

"Forcément, il y a un peu plus d’emprise que le projet initial, mais comme on a beaucoup d’argile et beaucoup de place, il n’y a pas de point rédhibitoire" même si la durée d'exploitation du site devrait être allongée de "quelques dizaines d’années".

Ces six réacteurs se traduiraient selon lui par un volume de 18 à 20% de déchets en plus pour une augmentation de 20 à 40% de l’emprise.


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».