Le régime syrien coupable de l'attaque chimique de Douma, selon l'OIAC

Une capture d'image d'une vidéo publiée par la défense civile syrienne à Douma montre un volontaire tenant un masque à oxygène sur le visage d'un enfant (Photo, AFP).
Une capture d'image d'une vidéo publiée par la défense civile syrienne à Douma montre un volontaire tenant un masque à oxygène sur le visage d'un enfant (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 28 janvier 2023

Le régime syrien coupable de l'attaque chimique de Douma, selon l'OIAC

  • L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a déclaré que la communauté internationale doit prendre des mesures à la suite de l'attaque de 2018
  • Stéphane Dujarric a une nouvelle fois appelé le gouvernement syrien à se conformer pleinement à la résolution 2118 du Conseil de sécurité

NEW YORK: Il existe des «motifs raisonnables» de croire que l'armée de l'air syrienne est responsable d'une attaque aux armes chimiques à Douma il y a près de cinq ans, a déclaré vendredi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Son l’équipe d'enquête et d'identification de l’OIAC, chargée d'identifier les auteurs de telles attaques en Syrie, a conclu que dans la soirée du 7 avril 2018, au moins un hélicoptère appartenant à l'unité d'élite syrienne des «Forces du Tigre» a largué deux cylindres jaunes remplis de gaz de chlore toxique sur deux immeubles résidentiels de la ville.

Fernando Arias, le directeur général de l'OIAC, a déclaré: «Le monde connaît désormais les faits — il appartient à la communauté internationale de prendre des mesures, au sein de l'OIAC et au-delà.»

L'attaque de Douma a entraîné la mort confirmée de 43 civils identifiés. Certaines estimations font état d'un bilan réel de 50 morts. Au moins 100 personnes ont été blessées.

L'équipe d'enquête et d'identification a déclaré qu'elle était parvenue à sa conclusion sur la base de «motifs raisonnables», ce qui est la norme de preuve systématiquement adoptée par les organismes internationaux d'établissement des faits et les commissions d'enquête.

Le rapport de l'équipe d'enquête et d'identification, le troisième du même équipe, indique que les enquêteurs, les analystes et plusieurs experts indépendants externes ont examiné minutieusement les preuves matérielles de l'attaque, qui comprennent des échantillons environnementaux et biomédicaux, des déclarations de témoins et d'autres données vérifiées, telles que des analyses médico-légales et des images satellite.

L'OIAC a déclaré: «L'équipe d'enquête et d'identification a envisagé une série de scénarios possibles et a testé leur validité par rapport aux preuves que ses membres ont recueillies et analysées afin de parvenir à leur conclusion: Les forces aériennes arabes syriennes sont les auteurs de cette attaque.»

Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a déclaré à Arab News: «Il est triste qu'au XXIe siècle, nous devions répéter cela, mais l'utilisation d'armes chimiques, où que ce soit, par qui que ce soit et en toutes circonstances, est intolérable.»

«L'impunité pour l'utilisation d'armes chimiques est également inacceptable et il est impératif que ceux qui ont utilisé des armes chimiques soient identifiés et tenus pour responsables», a-t-il ajouté.

Dujarric a réitéré les appels à la pleine application de la résolution 2118 du Conseil de sécurité, adoptée à l'unanimité en septembre 2013 après qu'une enquête de l'ONU a confirmé l'utilisation d'armes chimiques contre des civils dans une banlieue de Damas le mois précédent. Les images des victimes, dont des enfants, suffoquant après avoir respiré un agent neurotoxique ont suscité l'indignation dans le monde entier.

La résolution de l’ONU a appelé le régime syrien à détruire ses stocks d'armes chimiques avant la mi-2014 et a défini des mesures punitives en cas de non-respect. Elle a également interdit aux autorités syriennes d'utiliser, de mettre au point, de fabriquer, d'acquérir, de stocker ou de conserver des armes chimiques ou de les transférer à d'autres États ou à des acteurs non étatiques. 

En octobre 2013, le régime syrien a soumis à l'OIAC une déclaration initiale officielle de son programme d'armes chimiques, notamment un plan de destruction des stocks.

Près de 10 ans plus tard, la responsable du désarmement des Nations unies, Izumi Nakamitsu, continue d'affirmer que la déclaration du régime ne peut être considérée comme exacte ou complète. Elle a indiqué avoir relevé des «lacunes, des incohérences et des divergences» qui continuent de semer le doute sur l'ampleur réelle de la destruction des armes chimiques par le régime.

Dujarric a appelé le gouvernement syrien à coopérer pleinement avec l'OIAC. L'organisation se plaint depuis des mois que ses tentatives pour organiser des discussions à Damas sur la question ont été bloquées par le «refus persistant» des autorités syriennes de délivrer un visa d'entrée à un membre de l’équipe d'évaluation de la déclaration. Le gouvernement syrien accuse l'équipe d'être partiale et non professionnelle.

Dujarric a réitéré le soutien total de l'ONU à «l'intégrité, le professionnalisme, l'impartialité, l'objectivité et l'indépendance du travail de l'OIAC.»

L'équipe d'enquête et d'identification est une entité chargée d'établir les faits et non un organe judiciaire ou de poursuite et ne formule pas de recommandations pour une action future, ce qui relève des organes de décision de l'OIAC.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.