Environnement: l'Allemagne promet 200 millions d'euros au Brésil

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ( à droite ) serre la main du chancelier allemand Olaf Scholz ( à gauche ) lors d'une réunion au palais du Planalto à Brasilia, le 30 janvier 2023. (AFP)
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ( à droite ) serre la main du chancelier allemand Olaf Scholz ( à gauche ) lors d'une réunion au palais du Planalto à Brasilia, le 30 janvier 2023. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 31 janvier 2023

Environnement: l'Allemagne promet 200 millions d'euros au Brésil

  • L'Allemagne veut «contribuer» avec le Brésil à la préservation des forêts «après ces années difficiles»
  • L'Allemagne a déjà annoncé au début de l'année qu'elle allait de nouveau abonder le Fonds Amazonie, à hauteur de 35 millions d'euros, après le gel du fonds en 2019 en raison des polémiques sur l'environnement du mandat de Bolsonaro

BRASILIA : L'Allemagne a annoncé lundi être prête à engager un total de 200 millions d'euros dans la préservation de l'environnement au Brésil, Amazonie comprise, en marge de la visite à Brasilia du chancelier Olaf Scholz, premier dirigeant occidental reçu par le nouveau président Lula.

M. Scholz est arrivé dans l'après-midi à Brasilia et s'est entretenu avec le président Luiz Inacio Lula da Silva entré en fonctions seulement le 1er janvier, pour cette dernière étape d'une tournée latino-américaine l'ayant conduit en Argentine et au Chili.

"C'est une somme importante" et "nous continuerons (à coopérer) dans ce sens", a déclaré M. Scholz en conférence de presse après sa rencontre avec le président brésilien, selon la traduction officielle en portugais.

"Nous avons un grand objectif en commun, qui est de faire progresser la protection du climat, de protéger la forêt amazonienne, et cela n'est possible que par la coopération", a ajouté le chancelier allemand.

L'Allemagne veut "contribuer" avec le Brésil à la préservation des forêts "après ces années difficiles", avait dit plus tôt la ministre de la Coopération économique Svenja Schulze. Elle faisait référence aux quatre années de mandat du président Jair Bolsonaro (2019-2022) lors desquelles la déforestation en Amazonie a battu des records.

L'Allemagne a déjà annoncé au début de l'année qu'elle allait de nouveau abonder le Fonds Amazonie, à hauteur de 35 millions d'euros, après le gel du fonds en 2019 en raison des polémiques sur l'environnement du mandat de Bolsonaro.

Berlin va également octroyer 31 millions d'euros aux Etats amazoniens du Brésil pour "des projets de protection et d'utilisation durable des forêts", a ajouté la ministre, annonçant également un prêt à faible taux d'intérêt de 80 millions d'euros d'aide au reboisement de leurs terres par les agriculteurs.

"Le Brésil est le poumon du monde. S'il a des problèmes, nous devons tous l'aider", a dit Mme Schulze.

Parmi les autres projets annoncés figurent une contribution allemande à un fonds de "garantie d'efficacité énergétique" pour les petites et moyennes entreprises et deux projets de "chaîne d'approvisionnement durable".

Berlin veut également financer un projet de "développement des énergies renouvelables, dans l'industrie et les transports" et, enfin, un programme de "reforestation de zones dégradées".

Tous ces projets, y compris la contribution au Fonds Amazonie déjà connue, totalisent quelque 200 millions d'euros, a précisé l'ambassadeur d'Allemagne au Brésil sur Twitter.

Liens étroits

La nouvelle ministre brésilienne de l'Environnement, Marina Silva, a de son côté estimé que l'Allemagne était également prête à "l'ouverture de marchés pour les produits de base produits de manière durable" en Amazonie.

Une partie du Fonds Amazonie, créé en 2008, pourrait être allouée à des "actions d'urgence" auprès de communautés indigènes, a-t-elle dit, tels les Yanomami, qui souffrent de la dénutrition et de maladies infectieuses en raison de la progression des activités d'orpaillages illégales sur leurs terres.

"Nous cherchons des communautés qui aident le Brésil à remplir son engagement, dans le cadre des Accords de Paris, d'une déforestation zéro en 2030, en expulsant les envahisseurs des terres indigènes (....) pour parvenir à un développement durable", a dit l'égérie brésilienne de la lutte pour l'environnement.

M. Scholz a été reçu en milieu d'après-midi au Palais présidentiel du Planalto par Lula. Son parti social-démocrate, le SPD, entretient de longue date des liens étroits avec le Parti des travailleurs (PT) cofondé par Lula au début des années 1980.

Berlin, comme les autres capitales européennes, espère tourner la page des relations orageuses avec Bolsonaro à la faveur du retour au pouvoir de Lula.

Au menu des discussions devaient figurer notamment une remise sur les rails du traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur - toujours non-ratifié depuis sa signature en 2019 - et, outre la préservation de l'Amazonie, la guerre en Ukraine.

M. Scholz est accompagné d'une douzaine de chefs d'entreprise pour cette visite dans la première économie d'Amérique latine, et a rencontré des grands patrons brésiliens dans l'après-midi.

L'accord de libre-échange UE-Mercosur n'a jamais été ratifié en raison notamment d'inquiétudes sur la politique environnementale de Jair Bolsonaro.

"Notre objectif est d'arriver enfin à une conclusion rapide" de l'accord avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), avait déclaré M. Scholz à Buenos Aires.

"J'espère que nous pourrons" signer un accord "avant le prochain sommet avec l'Amérique latine qui aura lieu les 17 et 18 juillet à Bruxelles", a abondé le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, au dernier jour d'une tournée au Brésil, en Colombie et au Mexique.

Pas de munitions

En ce qui concerne l'invasion de l'Ukraine, le Brésil n'enverra pas de munitions à l'Ukraine, a affirmé le président Luiz Inacio Lula da Silva. Il est "très important" de "démonter la propagande russe", avait-on affirmé à Berlin.

"Ma suggestion est de créer un groupe de pays (qui se réuniront) autour de la table avec l'Ukraine et la Russie pour essayer" d'atteindre la paix, a déclaré Lula.

Brasilia a condamné l'invasion russe de l'Ukraine à l'ONU mais sans adopter de sanctions économiques contre Moscou.

Lula s'était même attiré les critiques en déclarant en décembre que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était "autant responsable" du conflit que Vladimir Poutine.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Short Url
  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Short Url
  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.