Washington et Séoul renforcent leur coopération militaire face à la Corée du Nord

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (à gauche) serre la main du ministre sud-coréen de la Défense Lee Jong-sup (à droite) après une conférence de presse conjointe au ministère de la Défense à Séoul, le 31 janvier 2023. (AFP).
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (à gauche) serre la main du ministre sud-coréen de la Défense Lee Jong-sup (à droite) après une conférence de presse conjointe au ministère de la Défense à Séoul, le 31 janvier 2023. (AFP).
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et son homologue sud-coréen Lee Jong-sup (à droite) assistent à une cérémonie d'accueil au ministère de la Défense à Séoul, le 31 janvier 2023. (AFP).
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et son homologue sud-coréen Lee Jong-sup (à droite) assistent à une cérémonie d'accueil au ministère de la Défense à Séoul, le 31 janvier 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 31 janvier 2023

Washington et Séoul renforcent leur coopération militaire face à la Corée du Nord

  • Le renforcement de la coopération entre Washington et Séoul est nécessaire au vu des «changements de l'environnement en matière de sécurité»
  • Les opérations conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud rendent furieux le Nord, qui les juge annonciatrices d'une invasion prochaine et a souvent riposté avec des menaces et des manoeuvres militaires

SEOUL : Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin et son homologue sud-coréen Lee Jong-sup ont annoncé mardi à Séoul le renforcement de leur coopération militaire et sécuritaire face aux velléités de la Corée du Nord, dotée de l'arme atomique.

Les deux pays sont convenus d'"étendre et de renforcer le niveau et l'ampleur" de leurs exercices militaires conjoints face aux "provocations continues" de Pyongyang, ont expliqué les deux représentants dans une déclaration commune.

Séoul cherchait à rassurer une opinion publique plutôt inquiète quant aux engagements américains en matière de dissuasion, après que Pyongyang a déclaré son statut de puissance nucléaire "irréversible" en 2022.

Les tensions militaires dans la péninsule se sont nettement accrues l'année dernière: la Corée du Nord a mené un nombre record de tests d'armements, dont celui de son missile balistique intercontinental (ICBM) le plus avancé à ce jour, en dépit des sanctions internationales. Et le 26 décembre, cinq drones nord-coréens se sont introduits dans le territoire de la Corée du Sud, un incident inédit en cinq ans qui a poussé Séoul à envoyer des chasseurs aériens en réplique.

Le renforcement de la coopération entre Washington et Séoul est nécessaire au vu des "changements de l'environnement en matière de sécurité", a estimé Lee Jong-sup en conférence de presse, mentionnant les "récentes tentatives de la Corée du Nord de renforcer ses programmes nucléaires et de missiles".

Les deux alliés vont organiser un "exercice de simulation" en février pour améliorer leur communication, notamment au niveau des "options de dissuasion et de réponse" aux menaces nucléaires que fait peser Pyongyang sur la péninsule.

Les opérations conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud rendent furieux le Nord, qui les juge annonciatrices d'une invasion prochaine et a souvent riposté avec des menaces et des manoeuvres militaires.

Dissuasion

C'est la troisième fois que Lloyd Austin se rend à Séoul en tant que secrétaire américain à la Défense. Il a rencontré mardi, outre son homologue, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol.

Ce dernier a laissé entendre ce mois-ci que son pays envisageait de développer ses propres armes nucléaires. C'était la première fois depuis des décennies qu'un dirigeant sud-coréen soulevait l'idée, signe que les préoccupations quant à l'engagement américain grandissent.

L'administration Yoon a depuis fait marche arrière, mettant l'accent sur le fait que la Corée du Sud est contre la prolifération des armes atomiques.

Cité par son cabinet mardi, M. Yoon a toutefois sollicité de nouvelles réunions avec M. Austin, dans l'optique de "mettre au point un système fort et efficace de dissuasion élargie qui puisse calmer les inquiétudes des Sud-coréens face aux menaces nucléaires croissantes de la Corée du Nord".

Selon le chercheur à l'Institut coréen pour l'unification nationale, Hong Min, la visite de Lloyd Austin avec un "plan détaillé des moyens qu'il a été convenu de déployer" traduit justement la volonté de Washington d'"apaiser" ces craintes.

M. Austin a aussi réitéré à Séoul l'engagement des Etats-Unis, affirmant que l'arsenal américain "dans son intégralité", mais en particulier ses armes nucléaires, dissuadait les attaques contre leurs alliés.

Au Nord, Kim Jong-un a récemment appelé à l'augmentation "exponentielle" de l'armement nucléaire de Pyongyang et à "renforcer massivement sa puissance militaire" de manière générale en 2023, face à ce qu'il considère être des menaces des Etats-Unis et de son voisin sur la péninsule.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.