Accès aux vaccins: Merkel «inquiète», malgré les promesses du G20

La chancelière allemande Angela Merkel, au pouvoir depuis exactement 15 ans « inquiète »de la lenteur des avancées pour assurer la vaccination dans les pays pauvres (Photo, AFP)
La chancelière allemande Angela Merkel, au pouvoir depuis exactement 15 ans « inquiète »de la lenteur des avancées pour assurer la vaccination dans les pays pauvres (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 23 novembre 2020

Accès aux vaccins: Merkel «inquiète», malgré les promesses du G20

  • La chancelière allemande Angela Merkel, au pouvoir depuis exactement 15 ans dimanche, s'est dite « inquiète que rien n'ait été encore fait » concrètement
  • Les dirigeants du G20 « promettent de mettre en œuvre » une initiative de suspension du service de la dette déjà adoptée

RYAD : Les dirigeants du G20 ont promis dimanche de « ne reculer devant aucun effort » pour garantir un accès équitable aux vaccins contre le Covid-19, un volontarisme toutefois tempéré par des déclarations d'Angela Merkel notamment, « inquiète » de la lenteur des avancées en la matière.

« Nous ne reculerons devant aucun effort pour assurer l'accès abordable et équitable (aux vaccins, tests et traitements, NDLR) de tous », écrivent-ils dans leur déclaration finale.

Le sommet des 20 plus grandes puissances économiques mondiales s'est tenu sous un format virtuel qui lui enlève beaucoup de son éclat, et sous la présidence de l'Arabie saoudite, ce qui a suscité de vives critiques des organisations de défense des droits humains. 

Alors que la pandémie a tué près d'1,4 million de personnes dans le monde, les présidents ou chefs de gouvernement promettent de « combler les besoins de financement encore existants » pour assurer que les vaccins ne bénéficient pas qu'aux pays les plus riches, au moment où eux-mêmes mettent déjà sur les rails des campagnes de vaccination à grande échelle. 

Les Etats-Unis ont annoncé dimanche qu'ils espéraient commencer la leur avant la mi-décembre. 

4 milliards de dollars en urgence

Le Center for Global Development a calculé que les pays riches avaient déjà réservé 1,1 milliard de doses du futur vaccin de Pfizer/BionTceh, l'un des plus avancés, sur un total annoncé de 1,3 milliard de doses produites l'an prochain.

Les Nations unies, redoutant l'apparition d'un « nationalisme vaccinal », appellent à trouver en urgence 4,2 milliards de dollars pour garantir, sous la conduite de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un accès équitable au vaccin. Un montant sur lequel le G20 ne s'est pas expressément engagé.

La chancelière allemande Angela Merkel, au pouvoir depuis exactement 15 ans dimanche, s'est dite « inquiète que rien n'ait été encore fait » concrètement pour assurer la vaccination dans les pays pauvres.

« Il faut plus de financements », a souligné après le sommet la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. 

Le président français Emmanuel Macron a lui appelé ses homologues à « aller plus loin plus vite », selon l'Elysée, en faisant don de doses, en nouant des partenariats industriels ou encore en partageant la propriété intellectuelle.

L'ONG Oxfam a elle critiqué un « décalage total entre les appels (des Européens notamment) à faire du vaccin un +bien public mondial+ et la course au vaccin qu'ils entretiennent ».

Dette

Autre sujet sur lequel le G20 était attendu: la dette des pays pauvres, qui flambe en raison du cataclysme économique engendré par la pandémie.

Les dirigeants du G20 « promettent de mettre en œuvre » une initiative de suspension du service de la dette déjà adoptée, qui permet aux pays pauvres de différer jusqu'en juin 2021 le paiement des intérêts.

Mais alors que les Nations unies espéraient que ce délai soit étendu jusqu'à la fin 2021, le G20 s'en remet à ses ministres des Finances pour « examiner » cette question au printemps prochain.

Au-delà de la pandémie, « on s'est mis d'accord sur un langage commun sur le climat, le commerce, les investissements. C'est très important car, lors des derniers sommets, on n'arrivait pas à produire un communiqué final qui soit soutenu par tout le monde », s'est réjoui le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria.

Climat

Sur l'environnement, exit notamment le paragraphe séparé que les Etats-Unis avaient fait insérer dans le texte concluant le sommet du G20 d'Osaka l'an dernier, pour bien marquer leur différence en la matière.

Dans celui qui conclut le G20 sous présidence saoudienne, les grandes puissances promettent de « faire face aux défis environnementaux les plus pressants ».

Mais le reste de la déclaration fait soigneusement la différence entre les signataires de l'Accord de Paris et les autres, les Etats-Unis donc -même si le président élu Joe Biden a promis de faire revenir son pays dans le dispositif.

Et des tensions sont malgré tout apparues. 

Donald Trump a fustigé une nouvelle fois dimanche l'Accord de Paris qui, selon lui, « a été conçu pour tuer l'économie américaine ». Il a par ailleurs loué dans un communiqué les « succès » historiques de son administration et dit avoir hâte de travailler avec la prochaine présidence italienne du G20, alors qu'il refuse toujours de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle. 

Le président brésilien Jair Bolsonaro, climatosceptique notoire, a lui balayé les critiques sur l'augmentation de la déforestation au Brésil, des « attaques démagogiques » selon lui, qui émanent de pays « moins compétitifs ».


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.