Amertume chez celui qui incarna Émile Ajar, créé par Romain Gary

L'écrivain, éditeur et journaliste français Paul Pavlowitch pose avec un masque du romancier Romain Gary lors d'une séance photo à Paris le 1er février 2023. (Photo de Joel Saget / AFP)
L'écrivain, éditeur et journaliste français Paul Pavlowitch pose avec un masque du romancier Romain Gary lors d'une séance photo à Paris le 1er février 2023. (Photo de Joel Saget / AFP)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Amertume chez celui qui incarna Émile Ajar, créé par Romain Gary

  • Le livre de souvenirs que M. Pavlowitch fait paraître à 80 ans «Tous immortels» (éditions Buchet-Chastel), est essentiellement consacré à Gary et son épouse, l'actrice Jean Seberg
  • Il fallait quelqu'un pour jouer le double de Romain Gary, Emile Ajar, ne serait-ce que pour signer en 1973 le premier contrat d'édition, et ce fut celui que Gary appelait son neveu, en réalité son petit-cousin, Paul Pavlowitch

PARIS : Paul Pavlowitch, auquel l'écrivain Romain Gary avait demandé d'incarner l'auteur de ses romans signés Émile Ajar, garde de l'amertume des suites de cette mystification, près d'un demi-siècle après cette affaire rocambolesque.

Cet épisode qui marqua l'histoire du prix Goncourt est le sujet de la fin d'un livre de souvenirs que M. Pavlowitch fait paraître à 80 ans. «Tous immortels» (éditions Buchet-Chastel) est essentiellement consacré à Gary et son épouse, l'actrice Jean Seberg.

Gary, né Roman Kacew à Vilnius en 1914, prix Goncourt 1956 pour «Les Racines du ciel», avait perdu de sa superbe auprès de la critique littéraire dans les années 1970. Lus à la va-vite, ses livres étaient mal accueillis.

«Lui qui avait quitté le service diplomatique, qu'on avait prié de prendre sa retraite, il n'avait plus cette carte de visite de consul. Il s'habillait comme il voulait, il devenait de plus en plus folklorique, le cigare au bec. Les gens ne comprenaient pas», raconte Paul Pavlowitch à l'AFP.

Il recommence à zéro sous un hétéronyme: Hamil Raja, alias Émile Ajar, un Nord-Africain ayant des démêlés judiciaires pour une sombre histoire d'avortements. Personne ne doit savoir, pas même son éditeur, Gallimard.

Paul Pavlowitch se confectionne un faux permis de conduire au nom de Raja.

- «C'était assez drôle» -

Gary réussit plusieurs coups de génie.

Avec le deuxième roman d'Ajar, «La Vie devant soi», il décroche une deuxième fois le Goncourt, en 1975, ce qui est normalement interdit.

Avec le troisième, «Pseudo», il convainc ceux qui avaient découvert le lien de parenté entre Raja et Gary que dans cette étrange entreprise, Gary n'est pas l'auteur.

Et juste avant de se suicider en décembre 1980, il envoie aux éditions Gallimard «Vie et mort d'Émile Ajar», court récit publié de manière posthume en juillet 1981, où il signe son forfait. «Il y eut des moments comiques (...) Je me suis bien amusé. Au revoir et merci», écrit-il dans les dernières lignes.

Il fallait quelqu'un pour jouer le personnage, ne serait-ce que pour signer en 1973 le premier contrat d'édition, avec les éditions Mercure de France, pour «Gros-Câlin». Ce fut celui que Gary appelait son neveu, en réalité son petit-cousin, Paul Pavlowitch.

«Il m'a demandé quelques services. Je les lui ai rendus. Je voyais bien que je devenais acteur, mais c'était assez drôle», explique-t-il. Même si dans «Tous immortels», il se souvient avoir été un piètre comédien devant la première journaliste qui avait vu le soi-disant Ajar, à Copenhague.

L'accueil enthousiaste d'un côté et la commisération de l'autre pour un Romain Gary passé de mode, isolé, même s'il continuait à publier, ne fit qu'aggraver sa dépression.

- «Paranoïa» -

«Pseudo» d'Ajar, en 1976, est «un livre que moi j'ai beaucoup de mal à digérer, que lui a écrit dans un état de paranoïa quasi irréel (...) Ce livre nous a séparés», estime Paul Pavlowitch.

Quant aux éditions Gallimard, elles «ne voyaient pas» le mal-être de Gary. L'écrivain se plaignait, d'après son alter ego, que ses manuscrits paraissent sans travail d'édition: «il se demandait simplement ce qu'ils voulaient».

Quand la vérité est révélée par un communiqué à l'AFP en juin 1981 puis un livre publié chez Fayard en juillet, «L'Homme que l'on croyait», Paul Pavlowitch va sur le plateau de l'émission littéraire Apostrophes de Bernard Pivot.

«Les éditions Gallimard ont envoyé tout un bataillon d'auteurs Gallimard. Et j'ai eu le sentiment que j'étais devant un tribunal, coupable de quelque chose», se rappelle-t-il. «Les gens qui ont courtisé l'auteur que j'étais censé être étaient assez minables, vils (...) Ils sont devenus aussi agressifs qu'ils avaient été courtisans».

Sa carrière d'écrivain ne décollera jamais. Il sera éditeur.

Paul Pavlowitch reste marqué par les manœuvres d'avocats pour que, de son rôle dans le succès d'Ajar, il ne reste rien. Surtout pas la part des droits d'auteur que Gary avait concédée. Ces avocats «ont organisé mon exclusion», dit-il


Sarah Taibah termine l'année 2025 avec 2 films

 L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
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  • Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah
  • Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique

DUBAI: L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première.

L'actrice a récemment assisté à la première du thriller psychologique "Hoba" à Abu Dhabi, quelques jours après s'être envolée pour Londres pour une projection du même film au BFI London Film Festival.

Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah.

Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique.

Elle a déclaré : J'étais très enthousiaste à l'idée de jouer dans "Hoba" pour deux raisons : Premièrement, j'aime bien le réalisateur - je me souviens avoir vu son premier film et j'ai trouvé qu'il faisait les choses différemment. Deuxièmement, j'ai vraiment apprécié qu'il ne m'ait pas cataloguée. Les réalisateurs me confient toujours des rôles très similaires à celui de Sarah, mais Majid a vu autre chose. Le personnage ne pouvait pas être plus différent de moi. Je n'ai jamais été confrontée à un tel défi, non seulement parce qu'elle est la méchante du film, mais aussi parce que cela m'a permis d'expérimenter différentes techniques, de puiser dans quelque chose d'un peu surnaturel, quelque chose dont je n'ai aucune idée de la manière de s'y prendre.

"Hoba" raconte l'histoire d'une femme et d'une mère dévouée, Amani, interprétée par Bdoor Mohammed, dont la vie commence à s'effriter lorsque son mari revient à la maison avec une seconde épouse, Zahra (Taibah), et qu'une force obscure invisible s'infiltre dans son foyer.  

Taibah présentera sa polyvalence au RSIFF, où elle assistera à la première de "A Matter of Life and Death".

Présenté comme une histoire d'amour excentrique, le film se déroule à Djeddah. Il suit la superstitieuse Hayat, interprétée par Taibah, qui est "convaincue qu'une malédiction générationnelle la tuera le jour de son 30e anniversaire".

En outre, l'intrigue met en scène "le brillant mais timide chirurgien cardiaque Yousef (qui) souffre d'un rythme cardiaque lent et ne trouve son seul plaisir que lorsqu'il tient un scalpel. Il est aux prises avec un besoin caché de tuer, qu'il réprime jusqu'à ce qu'il rencontre Hayat.

"Le destin associe la femme qui veut mourir et l'homme qui veut tuer, mettant en œuvre un plan tragique. Tout se met en place jusqu'à ce qu'un amour qui confirme la vie intervienne.

La publicité du film ajoute : "Cette histoire exceptionnelle, animée par un scénario et une distribution pleins d'esprit, utilise les magnifiques paysages de la mer Rouge pour explorer la beauté imprévisible de la vie et des liens.


AlUla lance un projet de documentation des inscriptions

Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
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  • La RCU crée un registre numérique complet de plus de 25 000 inscriptions d’AlUla, mettant en lumière 10 langues et écritures issues de différentes périodes historiques
  • Le projet, accompagné de programmes de formation et de publications scientifiques, renforce la préservation et l’étude d’un patrimoine culturel vieux de 3 000 ans

RIYAD : La Commission royale pour AlUla a lancé un projet visant à analyser et documenter plus de 25 000 inscriptions découvertes sur divers sites de la région, datant de l’âge du fer jusqu’à la fin de la période islamique.

La RCU souhaite protéger le patrimoine culturel et faire progresser la recherche sur l’histoire de l’écriture dans le nord-ouest de l’Arabie, a-t-elle annoncé récemment dans un communiqué de presse.

Le projet vise à établir un registre numérique complet des inscriptions d’AlUla grâce à une analyse linguistique et à la numérisation 3D, tout en reliant chaque découverte à son contexte historique et culturel.

La diversité des langues et des écritures — au nombre de 10 — souligne le rôle historique d’AlUla en tant que carrefour des civilisations et centre d’échanges culturels.

Parmi les sites les plus remarquables figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanitiques et d’autres inscriptions nord-arabiques anciennes, reconnues par le Registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2023 pour leur valeur documentaire.

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Plusieurs vallées, dont celle de Wadi Abu Oud, recèlent des inscriptions rupestres et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et des symboles tribaux. (SPA)

Jabal Al-Aqra présente également une collection d’inscriptions arabo-islamiques anciennes associées aux routes de pèlerinage, tandis que les chemins reliant Dadan et Hegra comptent parmi les plus anciennes inscriptions arabes liées au commerce et aux voyages.

Plusieurs vallées, dont Wadi Abu Oud, renferment des inscriptions lihyanites et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et les symboles tribaux, offrant un aperçu des interactions humaines avec l’environnement naturel à travers différentes époques.

Parmi les exemples les plus remarquables figure l’inscription de Zuhayr, datant de la 24ᵉ année après l’Hégire. Elle fournit une preuve précieuse de la contribution d’AlUla à la diffusion précoce de l’écriture arabe et de son rôle dans l’enregistrement des transformations historiques qui ont façonné la région.

Le projet inclut également des programmes de formation pour les étudiants en archéologie et les personnes intéressées par le patrimoine documentaire, ainsi que des initiatives de sensibilisation du public.

Les résultats seront publiés dans une série de revues scientifiques spécialisées afin de soutenir la recherche et l’éducation dans les domaines de la langue, de l’histoire et de l’archéologie.

Par cette initiative, indique le communiqué, la RCU réaffirme son engagement à protéger un patrimoine culturel couvrant plus de 3 000 ans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tea Trunk, la nouvelle culture du thé haut de gamme signée AVANTCHA

Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
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  • Le Tea Trunk d’AVANTCHA allie design, fonctionnalité et savoir-faire pour transformer la dégustation du thé en expérience d’exception
  • Fabriqué à la main et proposé avec une sélection de thés et accessoires exclusifs, il symbolise l’élégance contemporaine du rituel du thé

DUBAÏ : Le concept de dégustation du thé prend une nouvelle dimension.

Le Tea Trunk incarne l’évolution ultime de la volonté d’AVANTCHA de créer des pièces intemporelles capables de transformer les rituels du quotidien en expériences extraordinaires.

Conçu pour les connaisseurs et les collectionneurs, le Tea Trunk allie un artisanat d’exception à une fonctionnalité sans égale, offrant une expérience unique qui redéfinit le rituel moderne du thé.

Le Tea Trunk est bien plus qu’un objet de luxe : c’est une déclaration de goût raffiné. Chaque détail – du noyau en bois massif enveloppé de cuir véritable aux fermoirs en acier inoxydable poli et aux finitions appliquées à la main – reflète l’engagement d’AVANTCHA envers l’art et la perfection.

Cette pièce exclusive est autant une œuvre de design qu’un objet utilitaire, chaque malle étant fabriquée individuellement pour garantir qu’aucune ne soit identique.

À l’ouverture, le Tea Trunk révèle une sélection soigneusement choisie des meilleurs thés et accessoires AVANTCHA. Il comprend une gamme sophistiquée d’essentiels du thé : six verres à double paroi, une théière Kata, deux théières Solo, et bien plus encore, offrant une expérience complète à ceux qui apprécient le rituel du thé. Le plateau supérieur sert de surface de préparation raffinée, avec une balance intégrée pour un dosage précis, tandis que des roulettes dissimulées facilitent son déplacement dans les résidences, les espaces événementiels et les hôtels de luxe.

« Chaque élément du Tea Trunk a été pensé pour sublimer l’expérience du thé, alliant art, fonctionnalité et raffinement », explique Marina Rabei, cofondatrice d’AVANTCHA. « Il ne s’agit pas seulement de thé, mais de créer des moments riches de sens, ancrés dans la tradition et magnifiés par le design contemporain. »

L’héritage d’AVANTCHA en matière d’artisanat et de luxe s’étend aux destinations et marques les plus prestigieuses au monde, avec des expériences de thé sur mesure pour Cartier, Gucci et Fendi, ainsi que des collaborations avec des résidences royales et des hôtels emblématiques tels que The Royal Atlantis, Emirates Palace et Four Seasons.

En savoir plus: avantcha.com/pages/tea-trunk

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp