L'extradition d'ex-militants italiens devant la justice française mardi

Le premier président de la Cour de cassation, Christophe Soulard, prononce un discours lors de sa cérémonie d'installation au palais de justice de Paris, le 18 juillet 2022. La Cour de cassation est l'une des quatre juridictions de dernier ressort en France. (AFP).
Le premier président de la Cour de cassation, Christophe Soulard, prononce un discours lors de sa cérémonie d'installation au palais de justice de Paris, le 18 juillet 2022. La Cour de cassation est l'une des quatre juridictions de dernier ressort en France. (AFP).
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Publié le Dimanche 05 février 2023

L'extradition d'ex-militants italiens devant la justice française mardi

  • Près de deux ans après l'arrestation de ces dix anciens militants, la Cour doit examiner les pourvois formés par le parquet général de Paris contre le refus de la cour d'appel de les extrader vers l'Italie
  • Ces deux femmes et ces huit hommes, âgés de 62 à 79 ans, ont déjà été condamnés par la justice italienne pour leur implication dans des faits à caractère terroriste commis dans leur pays durant les «années de plomb»

PARIS : La Cour de cassation, plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, se penche mardi sur l'épineuse question de l'extradition de dix ex-militants d'extrême gauche italiens installés en France depuis plusieurs décennies et réclamés par Rome pour des faits de "terrorisme" lors des "années de plomb".

Près de deux ans après l'arrestation de ces dix anciens militants, la Cour doit examiner les pourvois formés par le parquet général de Paris contre le refus de la cour d'appel de les extrader vers l'Italie.

Ces deux femmes et ces huit hommes, âgés de 62 à 79 ans, ont déjà été condamnés par la justice italienne pour leur implication dans des faits à caractère terroriste commis dans leur pays durant les "années de plomb", de la fin des années 60 au début des années 1980.

Tous ont refait leur vie en France depuis trente ou quarante ans et se croyaient protégés par la doctrine Mitterrand: le président socialiste de France entre 1981 et 1995 avait pris l'engagement de ne pas extrader les anciens activistes ayant rompu avec leur passé.

Mais au printemps 2021, après des mois de tractations, le président français Emmanuel Macron avait décidé de favoriser la mise à exécution des demandes d'extradition de ces six ex-Brigades rouges et quatre ex-membres de groupes armés, renouvelées un an auparavant par Rome.

En avril 2021, sept d'entre eux ont été arrêtés et deux autres se sont rendus à la justice dans la foulée. Un dixième a été arrêté en juillet de la même année. Ils ont tous été placés sous contrôle judiciaire dans l'attente d'une décision de la justice française sur leur sort.

En juin 2022, un avis défavorable a finalement été prononcé à leur remise aux autorités italiennes, s'appuyant sur le respect du droit à la vie privée et familiale de ces personnes établies en France ainsi que sur le droit à un procès équitable, prévus par les articles 8 et 6 de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Après cette décision, Emmanuel Macron, qui avait qualifié l'arrestation des anciens activistes de "moment historique", a néanmoins réaffirmé son souhait qu'ils soient "jugés sur le sol italien", arguant qu'ils avaient été "impliqués dans des crimes de sang".

«Acharnement»

Quelques jours plus tard, le procureur général de Paris saisissait la Cour de cassation contre cette décision, suscitant la colère des avocats des anciens militants qui ont dénoncé un "acharnement" et un "dévoiement de l'Etat de droit".

Interrogée par l'AFP, Me Irène Terrel, qui défend sept de ces ex-militants, dont la médiatique Marina Petrella, a toutefois dit être "très sereine" à l'approche de cette audience, soulignant que la cour d'appel avait "fait du droit".

"Il faut prendre en compte la spécificité des infractions commises", observe de son côté Me William Julié, avocat de l'Etat italien, soulignant par ailleurs que si le temps avait passé - un des motifs de la cour d'appel pour refuser les extraditions -, c'était "non pas du fait de l'inaction des autorités italiennes mais de l'absence de coopération des autorités françaises".

La plupart des anciens militants réclamés aujourd'hui par les autorités italiennes ont déjà fait l'objet d'une procédure d'extradition dans les années 1980 ou 1990.

Si la justice avait alors émis un avis favorable pour certains, les autorités françaises n'avaient jamais signé le décret de remise à l'Italie. La présence dans l'Hexagone de ces anciens militants empoisonne les relations entre les deux pays depuis les années 1980.

Epoque de violentes luttes sociales, les "années de plomb" en Italie ont été marquées par une surenchère entre ultradroite et ultragauche et se sont soldées par plus de 360 morts attribués aux deux bords, des milliers de blessés, 10 000 arrestations et 5 000 condamnations.


Guillaume Ancel: Gaza, « un champ de la mort » avec une complaisance internationale

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
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  • Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël
  • Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps

PARIS: L’opération « Chariots de Gédéon » validée il y a presque une semaine par le gouvernement israélien est bel et bien en marche dans Gaza.

L’objectif affiché de l’opération a été précisé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur la plateforme X.

« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza, selon la recommandation du chef d'État-major pour aller vers la défaite du Hamas » écrit-il.

Détruire le Hamas, n’est pas nouveau puisque cet objectif a été brandi par le premier ministre dès le lendemain du 7 octobre, et l'élément nouveau de cette opération est l’occupation pure et simple de l’enclave.

Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël.

Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps.

D’autre part, Israël maintient son blocus hermétique qui affame les habitants de la bande, alors que l’armée israélienne s’adonne au quotidien à des bombardements meurtriers.


Paris et Alger s'enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
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  • Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques
  • Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois

PARIS: La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi Jean-Noël Barrot lors d'un point presse à Pont-L'Evêque (ouest) où il était en déplacement.

"Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts", a-t-il ajouté.

Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie - en l'absence de l'ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations - a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.

"Manquements flagrants" 

Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n'étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l'expulsion sera effective.

"C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a également commenté Jean-Noël Barrot.

A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l'Agence de presse algérienne (APS).

L'Algérie exige "le rapatriement immédiat" de tous les employés français nommés dans des "conditions irrégulières", affirme APS.

"Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie", poursuit l'agence, "sans que ces affectations n'aient fait, au préalable, l'objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d'accréditation appropriées comme l'exigent les procédures en vigueur.

Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois.

Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l'Intérieur. Ils avaient dû quitter l'Algérie en 48 heures.

Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.

La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire - l'expulsion de 12 agents consulaires algériens - et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.

Gravité inédite 

Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait "totalement gelée" depuis mi-avril, lors d'un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.

La récente crise, d'une gravité inédite entre l'Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l'été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L'Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.

A l'automne, l'arrestation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l'Algérie, "atteinte à l'intégrité du territoire", avait fait monter d'un cran les tensions.

Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l'expulsion d'influenceurs algériens, refusée par Alger.

Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d'Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).


Expulsions de fonctionnaires français d'Algérie: la France répondra «de manière immédiate», «ferme» et «proportionnée» 

 La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
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  • La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien
  • "C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest)

PONT-L'EVEQUE: La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest). "Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts (...) C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a-t-il ajouté.