Les enseignants et les avocats manifestent contre l’Autorité palestinienne

Premier jour d’école pour les élèves palestiniens à Ramallah, le 17 août 2021. (AFP)
Premier jour d’école pour les élèves palestiniens à Ramallah, le 17 août 2021. (AFP)
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Publié le Lundi 06 février 2023

Les enseignants et les avocats manifestent contre l’Autorité palestinienne

  • Des sources palestiniennes déclarent à Arab News qu’une grève des médecins pourrait suivre, ce qui déstabiliserait l’Autorité palestinienne
  • Jamel al-Qaddoumi, enseignant, précise que, selon l’accord, le salaire devait être régularisé et qu’un syndicat d’enseignants devait être créé, mais cela ne s’est pas produit

RAMALLAH: Des enseignants et des avocats défilent actuellement dans les rues pour exprimer leurs revendications. 

Des sources palestiniennes déclarent à Arab News qu’une grève des médecins pourrait suivre, ce qui déstabiliserait l’Autorité palestinienne. 

Les enseignants appellent les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école et les élèves à ne plus s’y rendre tant que leurs demandes ne sont pas satisfaites. 

Dimanche matin, des milliers d’élèves sont rentrés chez eux en raison de la grève. 

Omar Muheisen, professeur de sciences à l’école Al-Shafei à Hébron, explique à Arab News que le taux de participation à la grève de dimanche avait atteint 90% dans la ville. 

«Nous faisons face à une situation difficile en tant qu’enseignants», déclare-t-il. «Ce n’est pas notre problème si le Premier ministre n’a pas réussi à trouver une solution aux salaires des enseignants en un an.» 

M. Muheisen affirme que le salaire n’était même pas suffisant pour couvrir les dépenses jusqu’au milieu du mois compte tenu des hausses de prix scandaleuses. 

Il soutient que la grève intervient parce que les autorités n’ont pas mis en œuvre les conditions précédemment établies, qui comprenaient une prime de 15% à compter du premier mois de cette année. Il ajoute que la grève se poursuivra jusqu’à ce que toutes leurs revendications soient satisfaites. 

Jamel al-Qaddoumi, enseignant, précise que, selon l’accord, le salaire devait être régularisé et qu’un syndicat d’enseignants devait être créé, mais cela ne s’est pas produit. 

M. Al-Qaddoumi ajoute que le salaire actuel n’est pas suffisant pour répondre aux besoins des enseignants et qu’il n’est nullement raisonnable que ces derniers travaillent tout le mois pour toucher 85% de leur salaire. La moitié des revenus de M. Al-Qaddoumi sert à rembourser des prêts bancaires et l’autre moitié à payer les factures et les obligations, précise-t-il. 

L’Initiative nationale palestinienne, dirigée par le politicien Moustafa Barghouti, a publié dimanche un communiqué qui exige l’équité pour les enseignants et appelle à ce que leurs revendications soient satisfaites. Il demande en outre que le système éducatif soit sauvé dans l’intérêt des élèves. 

Il souligne que l’éducation et la santé figurent parmi les secteurs les plus importants, ajoutant que les enseignants – femmes et hommes – ont toujours exercé leurs fonctions nationales et professionnelles et que leur rôle est vital pour les générations palestiniennes à venir. 

Le communiqué insiste par ailleurs sur l’importance de revoir le budget public et d’allouer des budgets plus importants aux secteurs de l’éducation, de la santé et de la protection sociale, puisqu’ils concernent le plus grand nombre de personnes qui souffrent de la pauvreté et de la marginalisation. 

Shaker Khalil, le conseiller du Premier ministre pour les affaires économiques, déclare à Arab News que la crise financière qui touche l’Autorité palestinienne est complexe en raison de la baisse du soutien extérieur et du pourcentage élevé de prélèvements que puise l’occupation israélienne dans les fonds palestiniens. 

M. Khalil indique que l’aide étrangère pour l’année écoulée était inférieure à 200 millions de dollars (1 dollar = 0,93 euro) et que les prélèvements totaux de l’occupation israélienne sur les allocations de martyrs et de prisonniers s’élevaient à 584 millions de dollars depuis 2019. 

Cela exacerbe la crise financière du gouvernement et se reflète dans le budget général, poursuit-il. 

Parallèlement, l’Association du barreau palestinien a interrompu son travail dimanche pendant quatre jours, ce qui a affecté toutes les branches du pouvoir judiciaire, en opposition à la modification de la grille tarifaire ordinaire de la justice. 

L’avocat Alaa Khaseeb, qui travaille à Ramallah, explique à Arab News que le fait de multiplier par cinq les frais de justice par l’Autorité palestinienne rendra difficile le recours à la justice pour les citoyens, qui, compte tenu de la crise financière qu’ils traversent, préfèrent suivre eux-mêmes le cours des choses. Cela aura des répercussions négatives sur le travail des avocats, qui sont environ douze mille en Cisjordanie. 

M. Khaseeb indique que les frais de dossier standard, qui étaient de 700 dollars, devraient monter à 3 500 dollars, une somme que de nombreux citoyens sont incapables de payer. 

L’avocat et militant des droits de l’homme Amer Hamdane, de Naplouse, déclare à Arab News que la base du problème de l’Autorité palestinienne avec les enseignants et les avocats est une mauvaise prise de décision politique. Il suppose que cette entité politique a augmenté les frais de justice pour obtenir directement de l’argent des citoyens. C’est une mesure qui forcerait les gens à se présenter devant le système de justice tribal ou à exiger leurs droits par la force. 

«L’Autorité palestinienne a décidé de puiser dans les poches des citoyens pour résoudre son problème financier», lance M. Hamdane à Arab News

Le conseil du barreau souligne également que le système judiciaire est en crise en raison des politiques de l’autorité exécutive et de son désaveu des exigences des réformes judiciaires. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le Croissant-Rouge des Émirats fournit des fauteuils roulants électriques à des Syriens touchés par le séisme

L'équipe de terrain du Croissant-Rouge des Émirats aux côtés de bénéficiaires syriens dans le gouvernorat de Lattaquié (Photo, WAM).
L'équipe de terrain du Croissant-Rouge des Émirats aux côtés de bénéficiaires syriens dans le gouvernorat de Lattaquié (Photo, WAM).
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  • Le Croissant-Rouge des Émirats (CRE) a également distribué des médicaments et assuré un soutien psychologique
  • Le CRE a coordonné la mise en œuvre de ses actions avec ses homologues syriens

DUBAÏ: Le Croissant-Rouge des Émirats (CRE) continue d'offrir de l'aide médicale, y compris des fauteuils roulants électriques, aux personnes touchées par les séismes qui ont secoué la Syrie en février.

Selon l'agence de presse des Émirats, l'aide comprend des médicaments et des compléments nutritionnels destinés à des personnes âgées en maison de retraite, ainsi qu'une « assistance psychologique et matérielle » à de nombreuses familles. 

Le CRE a coordonné la mise en œuvre de ses actions avec ses homologues syriens.

Les fauteuils roulants ont été distribués dans le gouvernorat de Lattaquié. Les bénéficiaires ont remercié les Émirats arabes unis pour leur soutien à la population syrienne.

« Ce fauteuil roulant est pour moi comme deux nouveaux pieds », a déclaré Zain al-Abidin. « Il me permet d'aller où je veux et de me déplacer plus rapidement. Merci aux Émirats arabes unis et au Croissant-Rouge des Émirats. »

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le CCG interpelle les États-Unis à la suite des propos d'un ministre israélien

La 155e session du conseil ministériel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui s'est tenue le 22 mars à Riyad, a affirmé le soutien du CCG à la souveraineté du peuple palestinien (Photo, Twitter/@GCCSG).
La 155e session du conseil ministériel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui s'est tenue le 22 mars à Riyad, a affirmé le soutien du CCG à la souveraineté du peuple palestinien (Photo, Twitter/@GCCSG).
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  • Le département d'État américain a qualifié les commentaires de M. Smotrich d’« inexacts » et de « dangereux »
  • Le CCG demande aux États-Unis « d'assumer ses responsabilités en répondant à toutes les mesures et déclarations qui visent le peuple palestinien »

LONDRES: Le Conseil de coopération du Golfe a déclaré dimanche avoir adressé une lettre au secrétaire d'État américain Antony Blinken pour dénoncer les propos controversés du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, selon lesquels il nie l'existence d'un peuple palestinien.

Le secrétaire général du CCG, Jassem Mohamed Albudaiwi, a indiqué que les ministres des Affaires étrangères du CCG avaient transmis la lettre conjointe, qui exprime la position des dirigeants des pays du CCG au sujet de la cause palestinienne, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Dans cette lettre, le CCG demande aux États-Unis « d'assumer ses responsabilités en répondant à toutes les mesures et déclarations qui visent le peuple palestinien » et de « jouer leur rôle dans l'élaboration d'une solution juste, globale et durable » au conflit israélo-palestinien.

Selon M. Albudaiwi, la lettre salue le rejet par les États-Unis des déclarations du ministre israélien d'extrême-droite, Bezalel Smotrich.

Le secrétaire général a indiqué que la 155e session du conseil ministériel du CCG, qui s'est tenue le 22 mars à Riyad, a affirmé le soutien du CCG à la souveraineté du peuple palestinien sur tous les territoires palestiniens occupés depuis juin 1967 et à la création d'un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, qui garantit tous les droits légitimes du peuple palestinien frère et rejette les colonies dans les territoires palestiniens occupés.

Le département d'État américain a déclaré que les commentaires de M. Smotrich « sont non seulement inexacts, mais aussi extrêmement préoccupants et dangereux ».

M. Smotrich fait partie du gouvernement de droite dure du leader israélien Benjamin Netanyahou, qui a pris ses fonctions en décembre.

(Avec AFP)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Réforme de la justice en Israël: Netanyahu renvoie le ministre de la Défense

Le ministre sortant de la Défense, Yoav Gallant, ancien général de l'armée (Photo, Reuters).
Le ministre sortant de la Défense, Yoav Gallant, ancien général de l'armée (Photo, Reuters).
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  • Benjamin Netanyahou a limogé dimanche son ministre de la Défense au lendemain de son appel à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire
  • M. Galant, a dit craindre qu'une poursuite des divisions au sein de la population sur ce dossier engendre une «vraie menace pour la sécurité d'Israël»

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a limogé dimanche son ministre de la Défense au lendemain de son appel à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a décidé de démettre de ses fonctions le ministre de la Défense Yoav Galant", a indiqué le bureau du Premier ministre dans un bref un communiqué.

Dans un discours samedi soir, M. Galant, pourtant du même parti de droite que M. Netanyahu, le Likoud, a dit craindre qu'une poursuite des divisions au sein de la population sur ce dossier engendre une "vraie menace pour la sécurité d'Israël".

Les manifestations se succèdent chaque semaine depuis la présentation en janvier par le gouvernement de Benjamin Netanyahou, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, d'un projet de réforme qui divise le pays.

Suscitant l'inquiétude dans le pays mais aussi à l'étranger, la réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.

M. Netanyahu et ses alliés d'extrême droite et ultra-orthodoxes estiment nécessaire ce projet de réforme pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

"Nous devons arrêter le processus législatif" pendant un mois, a déclaré samedi soir M. Galant, avant une semaine cruciale qui devrait être marquée par d'autres dispositions législatives et de nouvelles manifestations de masse.

"Je suis attaché aux valeurs du Likoud (...) mais les changements majeurs au niveau national doivent se faire par le biais de la concertation et du dialogue", a-t-il ajouté.

Le ministre de la Défense a appelé dans le même temps à l'arrêt des manifestations.