Retraites: appel à la grève jeudi, les syndicats menacent de paralyser la France

La manifestation de samedi a attiré entre 963.000 et 2,5 millions de manifestants selon les sources (Photo, AFP).
La manifestation de samedi a attiré entre 963.000 et 2,5 millions de manifestants selon les sources (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 février 2023

Retraites: appel à la grève jeudi, les syndicats menacent de paralyser la France

  • Une des principales confédérations syndicales, la CGT, a appelé cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre à faire grève jeudi, lors de la 5e journée de mobilisation nationale contre cette réforme
  • Et l'Union syndicale Solidaires a lancé un appel à la «grève reconductible» à partir du 7 mars (après les congés scolaires), «dans l'ensemble des secteurs», contre le projet du gouvernement

PARIS:Les syndicats français ont appelé lundi à la mobilisation contre la réforme des retraites, avec une grève jeudi et une "grève reconductible" à partir du 7 mars, sur fond de débats houleux au Parlement.

Une des principales confédérations syndicales, la CGT, a appelé cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre à faire grève jeudi, lors de la 5e journée de mobilisation nationale contre cette réforme voulue par le président Emmanuel Macron.

Et l'Union syndicale Solidaires a lancé un appel à la "grève reconductible" à partir du 7 mars (après les congés scolaires), "dans l'ensemble des secteurs", contre le projet du gouvernement.

Au Parlement, les débats reprennent lundi dans l'après-midi après une première semaine au ralenti secouée par les invectives et les accès de tension dans l'hémicycle, jusqu'à l'exclusion pour quinze jours d'un député pour un tweet polémique sur le ministre du Travail Olivier Dussopt, porteur de la réforme.

"Les Fédérations nationales CGT des ports et docks, des cheminots, des industries chimiques, du verre et céramique et des Mines Energie appellent à 24 heures d'arrêt de travail pour la journée de grève et de mobilisation interprofessionnelle du 16 février 2023", ont indiqué lundi les fédérations concernées dans un communiqué conjoint.

Un durcissement du conflit est toujours une option pour les syndicats, mais ne se matérialise pas encore. Les cinq fédérations précisent qu'elles "recherchent" encore "ensemble les conditions de l'élévation et de l'élargissement du rapport de forces, notamment par la grève reconductible".

Elles pointent une fois de plus du doigt "une réforme injuste et injustifiée", et notamment le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Les fédérations mettent aussi l'accent sur les conséquences pour les femmes, aux carrières hachées, pour les jeunes dont les années d'étude ne sont pas comptabilisées pour le calcul de la retraite, et pour les travailleurs usés, qui n'auraient pas de compensation pour la pénibilité subie.

Pour sa part Solidaires a proposé "à l'ensemble des travailleuses et travailleurs, du privé comme du public, de mettre en débat en assemblées générales la possibilité de reconduire la grève à partir du 7 mars selon les modalités propres à chaque secteur, avec inventivité et détermination".

Samedi, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avait appelé à faire du mardi 7 mars une journée "France à l'arrêt".

"Pour nous concrètement il s'agit d'une journée de grève générale qui doit permettre le soutien de l'ensemble de la population à la mobilisation", selon un communiqué de Solidaires

"Nous considérons que nous pouvons gagner la bataille des retraites", ajoute le syndicat, estimant que pour cela il faut "augmenter le rapport de force pour contraindre le gouvernement" à "retirer le plus vite possible" le projet de loi.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.