Rugby: Christophe Dominici, les Blacks en firmament, le désespoir en filigrane

Christophe Dominici court avec le ballon lors du match de rugby à XV Paris-Toulouse au Parc des Princes à Paris. (AFP)
Christophe Dominici court avec le ballon lors du match de rugby à XV Paris-Toulouse au Parc des Princes à Paris. (AFP)
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Publié le Mercredi 25 novembre 2020

Rugby: Christophe Dominici, les Blacks en firmament, le désespoir en filigrane

  • «La vie est bien faite. Dans les drames que tu vis, quand tu décides d'aller chercher les choses, tu les atteins. Quand tu n'as plus envie d'aller les chercher, tu es fini.» 
  • Mardi, celui qui avait tenté en vain en début d'année de racheter le club de Béziers (2e division de rugby), a été vu monter sur le toit d'un bâtiment désaffecté à l'entrée du parc de Saint-Cloud, aux portes de Paris, en début d'après-midi avant de sauter

PARIS : La carrière de l'ex-international français de rugby Christophe Dominici, retrouvé mort mardi à 48 ans près de Paris, a épousé la trajectoire sinueuse de sa vie, du sublime essai face aux All Blacks lors du Mondial-99, jusqu'au désespoir le plus sombre, qui le hantait.

«La vie est bien faite. Dans les drames que tu vis, quand tu décides d'aller chercher les choses, tu les atteins. Quand tu n'as plus envie d'aller les chercher, tu es fini». 

Ainsi parlait Dominici, au soir de sa riche carrière avec le XV de France (67 sélections, 25 essais, 4 victoires dans le Tournoi dont deux Grand Chelem, finaliste de la Coupe du monde 1999).

Mardi, celui qui avait tenté en vain en début d'année de racheter le club de Béziers (2e division de rugby), a été vu monter sur le toit d'un bâtiment désaffecté à l'entrée du parc de Saint-Cloud, aux portes de Paris, en début d'après-midi avant de sauter.

Visage connu du grand public, Dominici a fait rentrer une certaine idée du «French flair» dans les foyers français un après-midi de 1999, en réussissant une percée puis un essai d'anthologie, après rebond favorable, pour renverser les All Blacks, le match et mener les Bleus en finale de Coupe du monde (43-31).

Une finale perdue une semaine plus tard contre l'Australie (12-35).

Dominici connaîtra peu après un épisode dépressif, puis une éclipse en sélection entre novembre 2001 et juin 2003. 

Le quintuple champion de France s'y est ensuite refait une place -certains disent à la faveur de ses bonnes relations avec Bernard Laporte, alors sélectionneur après avoir été son entraîneur au Stade français- pour en devenir un des cadres.

L'insouciance du jeune natif de Toulon (Sud-Est) peroxydé aux crochets déroutants avait laissé la place à la réflexion d'un homme de 35 ans, mûrie au gré d'épreuves personnelles (décès de sa sœur, rupture avec sa femme, dépression) relatées dans son autobiographie-thérapie «Bleu à l'âme», parue au printemps 2007.

«Ca m'a permis d'évacuer beaucoup de choses, expliquait-il alors, quelques mois avant le Mondial. J'ai joué deux Coupes du monde avec des élastiques dans le dos et je n'ai jamais gagné. Je les ai enlevés. J'espère que ça me permettra de courir plus vite».

Lors du Mondial-2007, il n'est titularisé que trois fois en 7 matches, mais entre dans l'histoire du XV de France avec ses deux derniers essais en Bleu, inscrits contre la Géorgie, qui ont fait de lui le meilleur marqueur français en Coupe du monde avec huit essais.

«Injustice»

Dominici connaîtra toutefois une nouvelle déception avec les Bleus, en terminant 4e de cette Coupe du monde à domicile.

Après sa carrière, Dominici a multiplié les expériences: bref entraîneur des lignes arrières au sein du Stade Français, dont il était devenu actionnaire (1%), il a également été consultant rugby sur différents médias français, acteur, mais aussi participant à l'émission «Danse avec les stars».

Ces derniers mois, Dominici était revenu sur le devant de l'actualité avec le projet de rachat de Béziers, porté par des Emiratis, finalement tombé à l'eau. 

Lui qui voulait faire de cet ancien géant du rugby français «le plus grand d'Europe» avait alors évoqué «une injustice, une offense»... 

Il avait récemment eu maille à partir avec la justice après un incident cet été dans un commerce de la station huppée de Saint-Tropez (Sud-Est), qui lui avait valu d'être visé par une plainte pour vol et violences. 

Rapidement, mardi, les hommages se sont multipliés.

A l'Assemblée nationale, les députés ont salué «une légende du XV de France».

Le vice-président de la FFR Serge Simon, qui fut son équipier au Stade français, s'est dit «effondré». «Le rugby français perd une étoile, le XV de France un mythe, le Stade Français une légende et beaucoup d'entre nous un ami», a-t-il tweeté.

Le manager du XV de France, Raphaël Ibañez a salué «une légende» et le sélectionneur Fabien Galthié, qui a comme le talonneur côtoyé Dominici en Bleu, a promis de lui «rendre hommage» ce week-end face à l'Italie, en Coupe d'automne des nations.

Un hommage lui sera également «rendu ce week-end lors de matches de Top 14 et Pro D2», selon la Ligue nationale de rugby. 

«Il laisse un grand vide dans notre grande famille», a réagi le Stade Français.

 

 


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com