JÉRUSALEM: L'économie palestinienne devrait se contracter d'environ 8% en 2020, alors qu'elle fait face aux effets désastreux de la pandémie du coronavirus, d'une économie déjà en difficulté et d'une impasse politique avec Israël, a déclaré mardi la Banque mondiale dans un rapport.
Le rapport explique aussi comment la pandémie a accéléré les tendances vers une faible croissance et un taux de chômage élevé qui sévissent dans l'économie palestinienne ces dernières années. Après s'être heurtés à l'administration Trump, qui a coupé des centaines de millions de dollars d'aide, les Palestiniens espèrent que l'amélioration des liens avec la nouvelle administration Biden contribuera à donner un coup de pouce à leur économie.
Dans son rapport, la Banque mondiale a affirmé que l'économie s'était contractée de 3,4% au premier trimestre de l'année, avant la pandémie, par rapport à la même période en 2019. Les choses n'ont empiré qu'après que l'Autorité palestinienne, soutenue par la communauté internationale, ait imposé un confinement de deux mois en Cisjordanie occupée en mars. À Gaza, dont l'économie est frappée par un blocus israélo-égyptien depuis que le groupe militant islamique Hamas a pris le pouvoir en 2007, les autorités sont également aux prises avec une épidémie du coronavirus qui a débuté seulement en août.
La banque prévoit, en outre, une contraction d'environ 8% pour l'ensemble de l'économie palestinienne, avec un taux de pauvreté de 27,5%. Bien que ces chiffres n'incluent certainement pas les ventilations entre les deux zones, le rapport indique que le chômage en Cisjordanie est de 18,2% et de 48,5% dans la bande de Gaza durement touchée.
La situation s’est empirée davantage lorsque l'Autorité palestinienne a refusé d'accepter les transferts mensuels de taxes d'Israël à partir du mois de mai, en guise de protestation contre les intentions israéliennes d'annexer le territoire occupé de la Cisjordanie. Israël a ensuite suspendu ces projets dans le cadre d’un accord diplomatique avec les Émirats arabes unis, et l'Autorité palestinienne a donc accepté la semaine dernière de recevoir de nouveau les transferts. Ce manque à gagner a contraint l’Autorité palestinienne de réduire les salaires de dizaines de milliers d’employés.
La Banque mondiale a, néanmoins, souligné que la restauration de ces transferts devrait donner un coup de pouce à l'économie palestinienne, mais qu’elle prévoit quand même, un déficit budgétaire de 760 millions de dollars pour l'année en cours. La Banque mondiale a proposé qu’Israël et les pays donateurs travaillent conjointement avec les Palestiniens pour combler ce fossé. Sinon, l'Autorité palestinienne à court d'argent encore réduire davantage ses dépenses, ce qui pourrait aggraver davantage la contraction économique.