Au Canada, la plus grande patinoire du monde reste fermée, faute de glace

Bruce Devine, directeur principal des installations et des programmes de la Commission de la capitale nationale, vérifie les conditions de glace sur le canal Rideau le 8 février 2023 à Ottawa, Canada. (Photo, AFP)
Bruce Devine, directeur principal des installations et des programmes de la Commission de la capitale nationale, vérifie les conditions de glace sur le canal Rideau le 8 février 2023 à Ottawa, Canada. (Photo, AFP)
Une porte fermée à un escalier menant au canal Rideau le 8 février 2023 à Ottawa, Canada. (Photo, AFP)
Une porte fermée à un escalier menant au canal Rideau le 8 février 2023 à Ottawa, Canada. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 février 2023

Au Canada, la plus grande patinoire du monde reste fermée, faute de glace

  • Avec des températures anormalement hautes en décembre et janvier - parfois à peine négatives -, Ottawa devrait enregistrer son troisième hiver le plus chaud, rapportent les autorités
  • Habituellement accessible dès la fin du mois de décembre pour 30 à 60 jours, l'ouverture du canal se réduit progressivement ces dernières années

OTTAWA: C'est l'un des lieux emblématiques du Canada. Pourtant le canal Rideau, la plus grande patinoire du monde et patrimoine mondial de l'Unesco, risque pour la première fois de son histoire de ne pas pouvoir ouvrir. En cause: un hiver bien trop doux. 

Avec des températures anormalement hautes en décembre et janvier - parfois à peine négatives -, Ottawa devrait enregistrer son troisième hiver le plus chaud, rapportent les autorités. 

"Cette année, Mère Nature nous envoie un défi: avec la température clémente, on a du mal à bâtir une bonne glace solide", lance Bruce Devine, gestionnaire de la patinoire pour Ottawa. 

Pour que ce canal, qui s'étale en contre-bas des grands monuments de la capitale canadienne (parlement, sénat, université...) soit praticable, le mercure doit se maintenir entre -10 et -20 degrés pendant près de deux semaines. 

"Actuellement, à plusieurs endroits, la glace est poreuse et de mauvaise qualité", déplore le gestionnaire, alors qu'il inspecte un segment de la patinoire qu'il espère encore pouvoir ouvrir. 

Habituellement accessible dès la fin du mois de décembre pour 30 à 60 jours, l'ouverture du canal se réduit progressivement ces dernières années. 

En 2002, il avait fallu attendre le 2 février pour y patiner. 

"De toute évidence, nous constatons de plus en plus les effets du changement climatique" au Canada et le canal est "exemple de la façon dont notre climat évolue", a déploré mardi le ministre de l'Environnement canadien, Steven Guilbeault. 

« Partie de l'ADN » 

"J'ai tellement entendu parler du canal", partage Lani Simmons, 46 ans, en visite des Bermudes. "J'aurais aimé pouvoir patiner dessus mais le mieux que je puisse faire maintenant c'est de simplement l'observer", dit-elle se tournant vers le canal déserté. 

Traversant le cœur d'Ottawa sur plus de 7,8 kilomètres, le canal Rideau, véritable symbole de l'histoire canadienne, attire en moyenne 22.000 visiteurs par jour. "Ca fait partie de l'ADN des résidents", raconte Bruce Devine. 

Chaque hiver s'y croisent en principe touristes et habitants qui s'en servent parfois, mallette à la main, pour se rendre au travail. 

Pour tenter de préserver encore quelques années son trésor hivernal, la ville d'Ottawa a lancé il y a deux ans une série d'études pour "mieux comprendre la formation de la glace", explique Shawn Kenny, professeur à l'Université Carleton d'Ottawa. 

"L'objectif n'est pas nécessairement de rallonger la saison, souligne l'expert, mais d'essayer de favoriser la formation de la glace afin qu'à l'avenir, lorsque les effets du changement climatique se feront sentir, nous puissions profiter de ce lieu emblématique." 

Pour y parvenir, avec son équipe, il teste l'effet des canons à neige ou encore de thermosiphons, un outil utilisé dans le Grand Nord pour empêcher le dégel du permafrost sous les routes et bâtiments. 

Malgré ces innovations technologiques, le professeur reconnaît que "nous finirons par arriver à un stade où il ne sera peut-être plus possible d'ouvrir la patinoire". 

Nouvel hiver morose 

"Je pense que personne n'a jamais connu une telle situation", lance Davey Wright, gérant des célèbres kiosques du canal où l'on peut déguster une queue de castor, une pâtisserie traditionnelle canadienne. 

Après la pandémie et la crise des camionneurs qui a paralysé Ottawa durant plusieurs semaines l'hiver dernier, les commerces du centre-ville accusent le coup. 

"Patiner sur le canal, c'est notre plus grande attraction. Ce dont les gens parlent, la raison pour laquelle ils reviennent", explique Steve Ball, président de l'Association des hôtels d'Ottawa-Gatineau. 

"On s'attend généralement à être complet", ajoute-t-il. "Mais cela reste à voir. Sans le canal, ça pourrait être difficile d'y arriver." 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.