Israël étend la déchéance de nationalité à des condamnés pour «terrorisme»

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu préside la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 12 février 2023. (Photo, AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu préside la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 12 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 février 2023

Israël étend la déchéance de nationalité à des condamnés pour «terrorisme»

  • Cette nouvelle loi, qui étend les possibilités de déchoir quelqu'un de sa nationalité, permet au gouvernement israélien de révoquer pour les mêmes motifs les permis de résidence permanente accordés aux Palestiniens de Jérusalem-Est
  • «Notre réponse au terrorisme est de le frapper avec force», a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur Twitter après le vote de la loi

JÉRUSALEM: Le Parlement israélien a adopté mercredi une loi permettant de priver de leur nationalité des "personnes reconnues coupables de terrorisme" qui recevraient des fonds de l'Autorité palestinienne "en récompense" pour les actes ayant conduit à leur condamnation.

Cette nouvelle loi, qui étend les possibilités de déchoir quelqu'un de sa nationalité, permet au gouvernement israélien de révoquer pour les mêmes motifs les permis de résidence permanente accordés aux Palestiniens de Jérusalem-Est, partie orientale de la Ville sainte occupée et annexée par Israël.

Cette loi pourrait concerner plusieurs dizaines d'Arabes israéliens (Palestiniens ayant la nationalité israélienne) et des centaines de résidents de Jérusalem-Est condamnés en Israël, selon l'ONG israélienne de défense des droits civiques HaMoked.

« Frapper avec force »

Le texte avait été introduit au Parlement en décembre par une trentaine de députés, membres aussi bien de la coalition au pouvoir autour du Premier ministre Benjamin Netanyahu (droite) que de partis du centre.

M. Netanyahu, qui détient le record de longévité pour un Premier ministre en exercice, est revenu au pouvoir fin décembre à la faveur d'un accord de coalition liant son parti, le Likoud, à des partis d'extrême droite et des formations ultra-orthodoxes juives.

Adopté par 94 voix contre 10, le texte autorise "la déchéance de la nationalité [israélienne] et la révocation du permis de résidence d'une personne condamnée pour activités terroristes et qui reçoit des indemnités pour ses actes de terrorisme [...] de l'Autorité palestinienne", indique un communiqué du Parlement.

L'Autorité palestinienne verse chaque mois des allocations aux familles de Palestiniens emprisonnés en Israël pour des attaques anti-israéliennes.

En vertu des dispositions existantes en cas de déchéance de la nationalité israélienne, les personnes qui seraient frappées par ces mesures pourront être expulsées vers les territoires sous contrôle de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie ou vers la bande de Gaza, sous le contrôle du mouvement islamiste palestinien Hamas depuis 2007.

Pour la déchéance de la nationalité, une procédure judiciaire est prévue, à la demande du gouvernement, tandis que le retrait du permis de résidence dépend d'une décision ministérielle.

"Notre réponse au terrorisme est de le frapper avec force", a déclaré M. Netanyahu sur Twitter après le vote de la loi.

« Citoyen sous conditions » 

"Quand un Arabe commet un crime, il est citoyen sous conditions alors que si un Juif commet un crime, même plus grave, on n'envisage pas de lui retirer sa nationalité", a dénoncé pendant le débat le député arabe israélien Ahmed Tibi pour dénoncer cette loi.

Le Parlement a également voté en lecture préliminaire un projet de loi visant à autoriser l'expulsion de membres de la famille d'un "terroriste" dans le cas où ces membres auraient soutenu ses actes ou s'ils avaient été tenus au courant avant et n'avaient pas dénoncé leur proche aux autorités.

En 2017, un tribunal a révoqué la nationalité d'un Arabe israélien auteur d'un attentat à la voiture bélier et d'attaques au couteau, dans une première application d'un amendement à la loi sur la nationalité voté en 2008.

Cet amendement fait en sorte que la demande de déchéance présentée par le ministère de l'Intérieur contre une personne impliquée dans des activités "terroristes" soit validée par une décision de justice.

A l'époque, l'organisation américaine de défense des droits humains Human Rights Watch avait indiqué qu'Israël avait privé de permis de résidence 15 000 Palestiniens de Jérusalem-Est depuis 1967 et prévenu que cette pratique pouvait relever du "crime de guerre".

Israël avait aussi décidé en 2017 de déchoir de leur nationalité une vingtaine d'Israéliens ayant rejoint l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

En décembre 2022, Israël a expulsé l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, soupçonné par Israël de liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée "terroriste" par Israël et l'Union européenne, après que la justice israélienne eut révoqué son statut de résident de Jérusalem-Est.

Paris avait condamné cette décision d'expulsion, la déclarant "contraire au droit". Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait qualifié de son côté le procédé de "crime de guerre".


L'armée israélienne annonce qu'un de ses drones a été abattu en Iran

De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • « Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.
  • L'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé mercredi pour la première fois depuis le début de sa campagne de frappes sur l'Iran qu'un de ses drones était tombé en territoire iranien après avoir été visé par un tir de missile.

« Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.

« Aucun blessé n'a été signalé et il n'y a aucun risque de fuite d'informations », ajoute le texte.

L'armée israélienne ne précise pas le type de l'appareil abattu (drone de surveillance, d'attaque, etc.).

Plus tôt, l'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Selon le dernier bilan officiel iranien publié dimanche, les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran.

Depuis vendredi, les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien.


Gaza: la Défense civile fait état de 30 personnes tuées par des tirs israéliens

Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
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  • Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus
  • « Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

JERUSALEM : La Défense civile de Gaza a indiqué que 30 personnes, dont 11 venues chercher de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine selon l'ONU.

Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures du matin sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.

« Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

Mercredi également, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, ajoutant que l'armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun.

Mardi, la Défense civile avait fait état d'au moins 53 personnes tuées et de plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre d'aide dans le sud de la bande de Gaza.

Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la Défense civile rapporte des morts en marge des centres d'aide presque tous les jours.
 


Israël - Iran: Les Émirats arabes unis mettent en garde contre les «actions mal calculées»

Des membres des forces de sécurité israéliennes se déploient sur le site d'impact d'un missile iranien dans un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel Aviv, le 17 juin 2025. (AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes se déploient sur le site d'impact d'un missile iranien dans un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel Aviv, le 17 juin 2025. (AFP)
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  • Le ministre des affaires étrangères, Sheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, déclare que les dirigeants émiratis se consacrent à la promotion de la stabilité, de la prospérité et de la justice
  • Il souligne "les risques d'actions imprudentes et mal calculées qui pourraient s'étendre au-delà des frontières" d'Israël et de l'Iran

LONDRES : Alors que les échanges militaires entre Israël et l'Iran se poursuivaient mardi pour la cinquième journée consécutive, le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, le cheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, a mis en garde contre la menace plus large que représente la poursuite du conflit et a appelé à un cessez-le-feu immédiat.

"Il n'y a pas d'alternative aux solutions politiques et diplomatiques", a-t-il déclaré, appelant les Nations unies et son Conseil de sécurité à intervenir pour mettre fin à l'escalade de la violence.

Il a également souligné "les risques d'actions imprudentes et mal calculées qui pourraient s'étendre au-delà des frontières" d'Israël et de l'Iran, a rapporté l'Agence de presse des Émirats arabes unis.

Les Émirats arabes unis estiment qu'"une approche diplomatique est nécessaire de toute urgence pour amener les deux parties à une désescalade, mettre fin aux hostilités et empêcher que la situation ne dégénère en conséquences graves et profondes", a-t-il ajouté.

L'objectif de la diplomatie internationale, a-t-il dit, doit être de mettre fin immédiatement aux hostilités, d'empêcher que le conflit ne devienne incontrôlable et d'atténuer ses effets sur la paix et la sécurité mondiales.

Les Émirats arabes unis ont condamné les frappes aériennes israéliennes sur l'Iran qui ont commencé vendredi et qui ont visé des sites nucléaires, des chefs militaires, des chefs des services de renseignement et des scientifiques atomiques. L'Iran a réagi en tirant des missiles balistiques sur des villes israéliennes situées le long de la Méditerranée, notamment Tel Aviv, Rishon LeZion et Haïfa.

Le cheikh Abdullah a déclaré que les dirigeants émiratis se consacraient à la promotion de la stabilité, de la prospérité et de la justice, et il a souligné le besoin urgent de sagesse dans une région depuis longtemps en proie à des conflits.

"Les Émirats arabes unis estiment que la promotion du dialogue, l'adhésion au droit international et le respect de la souveraineté des États sont des principes essentiels pour résoudre les crises actuelles", a-t-il ajouté.

"Les Émirats arabes unis appellent les Nations unies et le Conseil de sécurité à assumer pleinement leurs responsabilités en empêchant une nouvelle escalade et en prenant les mesures urgentes et nécessaires pour parvenir à un cessez-le-feu et renforcer la paix et la sécurité internationales.