Les enfants syriens ont l'impression que le monde entier «tourne sans eux», selon l'Unicef

La communauté internationale ne doit pas abandonner les 4 millions d'enfants en Syrie pour qui les tremblements de terre du 6 février ont été «un traumatisme en plus d’un autre traumatisme», a averti l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Photo AFP).
La communauté internationale ne doit pas abandonner les 4 millions d'enfants en Syrie pour qui les tremblements de terre du 6 février ont été «un traumatisme en plus d’un autre traumatisme», a averti l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Photo AFP).
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Les enfants syriens ont l'impression que le monde entier «tourne sans eux», selon l'Unicef

  • La directrice régionale de l’Unicef, Adele Khodr, a déclaré à Arab News que la priorité est désormais d'aider les victimes du tremblement de terre dans les endroits où les organisations d'aide n’ont pas été en mesure de les atteindre
  • À la suite de cette catastrophe, des millions d'enfants syriens dorment dehors dans des conditions hivernales difficiles. Leur santé mentale et les risques de maladie sont préoccupants

NEW YORK: La communauté internationale ne doit pas abandonner les 4 millions d'enfants syriens pour qui les tremblements de terre du 6 février ont été «un traumatisme en plus d’un autre traumatisme», a averti l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance.
«Il est de notre devoir de nous assurer que nous ne les oublions pas», a affirmé Adele Khodr, directrice régionale de l'organisation pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
«Il est de notre devoir, également, de faire en sorte que ce tremblement de terre ne rende pas leurs conditions encore pires que ce qu'elles étaient, et nous devrions laisser de côté tout aspect politique afin de nous concentrer uniquement sur notre rôle humanitaire.»
Dix jours après qu'un violent tremblement de terre et d'importantes répliques ont dévasté une partie du sud de la Turquie et du nord-ouest de la Syrie, le bilan confirmé dépasse 41 000 morts et continue de s'alourdir. L'Unicef craint que des milliers d'enfants ne figurent parmi les morts, tandis que des millions de jeunes ayant survécu ont un besoin urgent d'aide humanitaire.
On estime que 7 millions d'enfants ont été directement touchés par le séisme dans les deux pays, dont 2,5 millions en Syrie. Khodr a révélé à Arab News que ce qui l'inquiète le plus est le nombre inconnu de jeunes dans les villages éloignés que les organisations d'aide internationale n’ont pas été en mesure d’atteindre et qui n'ont pas encore reçu d'aide humanitaire.
«Nous pouvons répondre à des situations dont nous avons connaissance», a-t-elle indiqué. «Mais ce qui nous préoccupe vraiment, c'est ce que nous ignorons.»
Alors que les espoirs de trouver des survivants dans les décombres des bâtiments effondrés diminuent, les opérations de recherche et de sauvetage se réduisent et l'effort se tournera de plus en plus vers l’aide aux personnes dans les zones qui n'ont pas été soutenues jusqu'à présent, a-t-elle ajouté.
De nombreux enfants et leurs familles ont désespérément besoin d'un soutien supplémentaire, a souligné Khodr. En outre, de nombreux secouristes et employés des organisations partenaires locales avec lesquelles l'Unicef travaille ont été tués, blessés ou déplacés, tandis que leurs bureaux et équipements ont été endommagés ou détruits.
La situation qui prévalait dans le pays avant la catastrophe ne constituait pas «un contexte normal», a précisé Khodr. Le tremblement de terre est une «urgence par-dessus l'urgence», après douze ans d’une guerre civile qui a vidé la Syrie de ses ressources et détruit une grande partie de ses infrastructures.
La catastrophe naturelle a amplifié, dit-elle, «une crise économique très grave» préexistante, notamment une baisse de la valeur de la livre syrienne, dont les effets incluent la détérioration des services de santé de base pour les enfants et le système éducatif.
En outre, le pays est confronté à une épidémie de choléra depuis septembre, aggravée par les dégâts causés aux infrastructures hydrauliques par la guerre et intensifiée par la catastrophe de ce mois-ci.
«Le tremblement de terre a endommagé les réservoirs d'eau, en particulier les réservoirs surélevés», a déclaré Khodr. «Certaines conduites d'eau ont également été déplacées, ce qui signifie que la disponibilité de l'eau va être un très gros problème.
«Le fait est, aussi, que les gens pourraient maintenant trouver refuge dans de grands centres, comme des écoles ou d'autres bâtiments publics, mais comment se débarrasser des eaux usées et des déchets solides? Toutes ces questions relatives à l'assainissement de l'eau et à l'hygiène sont préoccupantes dans des zones déjà sujettes à une épidémie de choléra.
«Nous sommes très inquiets car à l’arrivée du printemps, et si les infrastructures d'eau et d'assainissement endommagées ne sont pas réparées, nous nous dirigerons vers une grave crise sanitaire y compris des maladies hydriques qui se propagent parmi les enfants.»
Le tremblement de terre a endommagé ou détruit de nombreux bâtiments, ainsi des millions d'enfants et leurs familles dorment désormais dehors, sur le bord des routes, sous les ponts, ou dans les bâtiments publics encore intacts, comme les écoles et les gares routières.
Même ceux dont les maisons sont encore debout ont peur de rentrer chez eux dans des bâtiments dont la structure pourrait être défectueuse et vulnérable aux répliques sismiques, ou qui pourraient s'effondrer à la suite de fortes pluies ou d'autres phénomènes météorologiques violents.
Le fait de dormir à l'extérieur, exposé à des conditions hivernales difficiles, alors que la pluie verglaçante et la neige sont fréquentes, entraîne déjà un nombre croissant d'enfants souffrant d'hypothermie ou d'infections respiratoires aiguës, a expliqué Khodr.
L'Unicef s'inquiète également de la santé mentale des enfants chassés de chez eux, a-t-elle poursuivi, en particulier dans le nord-ouest du pays, tenu par les rebelles, où les familles avaient déjà été déplacées au moins une fois – et certaines plus de trois fois – avant le tremblement de terre.
«De nombreux enfants affirment qu'ils ont l'impression que le monde entier tourne sans eux», a déclaré Khodr. «Cet impact psychosocial sur les enfants est l'une de nos premières inquiétudes.»
De nouveaux déplacements, combinés à la situation économique désastreuse, font à nouveau planer le spectre d'une insécurité alimentaire croissante, a-t-elle prévenu. En outre, le «niveau de pauvreté déjà plus élevé dans certaines parties de ces zones pourrait entraîner davantage de cas de malnutrition chez les enfants».
Pendant ce temps, de nombreuses personnes qui ont perdu leurs maisons cherchent refuge dans les écoles, ce qui signifie que les cours ne reprendront pas immédiatement et que l'éducation des enfants en souffrira, a affirmé Khodr.
Les opérations immédiates de l'Unicef pour sauver des vies en Syrie à la suite du tremblement de terre comprennent des envois de kits d'hygiène, de nourriture, d'eau potable, de vêtements d'hiver chauds et de tentes, ainsi que la fourniture d'une aide médicale.
L'organisation œuvre également avec des partenaires locaux pour fournir aux enfants un soutien psychosocial et mental. Elle distribue des kits de loisirs «pour les enfants afin de les occuper et d'essayer d'établir un sentiment de normalité dans leur vie et de leur permettre de faire face au traumatisme qu'ils ont vécu», a précisé Khodr.
Durant la semaine qui a suivi le tremblement de terre, le régime syrien a refusé d'autoriser toute livraison d'aide aux zones tenues par les rebelles dans le nord-ouest du pays et a insisté pour que toute l'aide humanitaire passe par la capitale, Damas.
Toutefois, à la suite d'une intense pression internationale en faveur de l'ouverture d'un plus grand nombre de points de passage le long de la frontière syrienne avec la Turquie afin de permettre l'acheminement de l'aide, le président, Bachar Assad, a approuvé lundi la réouverture de deux points de passage supplémentaires, Bal al-Hawa et Al-Raee, pour une période initiale de trois mois, a indiqué l'ONU.
Malgré la politisation continue des mécanismes d'aide en Syrie, Khodr a soutenu: «Nous sommes une agence basée sur les droits de l'enfant et notre mission reste purement humanitaire. Nous devons constamment essayer d'atteindre tous les enfants, où qu'ils soient, par tous les moyens.
«Nous ne pouvons pas choisir d'utiliser X ou Y, nous devons choisir et utiliser ce qui est disponible et nous allons faire pression sans relâche pour l'accès en utilisant tous ces moyens.
«L'essentiel est de pouvoir toucher chaque enfant. Peu importe comment.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.