Les sanctions imposées à la Syrie n’entravent pas l’aide apportée par les États-Unis aux victimes du séisme

Des habitants apportent un matelas dans une serre où ils s’abritent après le tremblement de terre à Samandag, dans le sud de la Turquie, le jeudi 16 février 2023. (AP)
Des habitants apportent un matelas dans une serre où ils s’abritent après le tremblement de terre à Samandag, dans le sud de la Turquie, le jeudi 16 février 2023. (AP)
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Les sanctions imposées à la Syrie n’entravent pas l’aide apportée par les États-Unis aux victimes du séisme

  • John Kirby déclare que les États-Unis travaillent avec l’ONU et le gouvernement turc pour assurer un meilleur acheminement des secours internationaux vers la Syrie
  • M. Kirby souligne que les équipes américaines évaluent également l’habitabilité des bâtiments restants afin de les nettoyer pour que les résidents puissent y retourner

CHICAGO: Des responsables américains ont déclaré jeudi qu’ils continueraient d’acheminer des secours et des fonds pour aider les victimes des tremblements de terre qui ont ravagé la Turquie et la Syrie la semaine dernière. Ils ont précisé que les sanctions contre le régime de Damas n’entravaient pas ce soutien.

John Kirby, coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour les communications stratégiques à la Maison Blanche, a déclaré aux journalistes lors d’un point d’information auquel assistait Arab News que les États-Unis travaillaient avec l’ONU et le gouvernement turc pour assurer un meilleur acheminement des secours internationaux vers la Syrie.

M. Kirby, qui a indiqué que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, se rendrait en Turquie lundi pour évaluer la situation, a affirmé que les besoins des victimes n’avaient pas changé la politique de Washington envers le régime du président syrien, Bachar al-Assad.

«Il n’y a aucune communication directe avec le régime d’Al-Assad. Comme vous le savez, nous n’entretenons pas de relations diplomatiques avec le régime. Notre travail est entièrement effectué par l’intermédiaire des Nations unies et d’organisations partenaires de l’ONU avec lesquelles nous travaillons depuis longtemps. Nous leur fournissons l’aide nécessaire et elles se chargent de l’acheminer vers le peuple syrien», a déclaré M. Kirby.

«Il n’existe aucun changement de politique de ce genre concernant le régime d’Al-Assad. Toutes nos sanctions sont toujours en place.»

«Comme vous avez pu le constater, nous avons obtenu il y a une semaine une autorisation générale qui permettra d’acheminer encore plus d’aide humanitaire, compte tenu du fait que l’aide humanitaire était déjà en cours malgré les sanctions en place. Lorsque les gens meurent ou sont dans le besoin, les États-Unis répondent présents», a ajouté M. Kirby.

«Mais il n’y a pas eu de changement et nous ne nous attendons pas non plus à un changement dans nos politiques […] envers le régime d’Al-Assad.»

M. Kirby a fait savoir que deux autres points de passage entre la Turquie et la Syrie avaient été ouverts récemment, ce qui permet à davantage de personnes de porter secours aux victimes du tremblement de terre.

Le président américain, Joe Biden, «a clairement indiqué que les États-Unis resteront prêts à fournir tout type d’aide aux peuples de la Turquie et de la Syrie en réponse à la crise humanitaire accablante qui sévit des deux côtés de la frontière», a poursuivi M. Kirby.

«En Syrie, nous devons absolument maintenir le flux d’aide afin que le peuple syrien puisse également obtenir l’aide dont il a besoin.»

«La décision prise plus tôt cette semaine d’ouvrir deux points de passage frontaliers supplémentaires pour les convois américains est la bienvenue, mais elle est attendue depuis longtemps. Nous aimerions voir plus de points d’accès vers la Syrie.»

M. Kirby a affirmé que les États-Unis surveillent les allégations selon lesquelles le régime d’Al-Assad aiderait les victimes, ajoutant: «Nous pensons que seule une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui codifie cet accord peut garantir que le régime d’Al-Assad ne reviendra pas sur sa parole et permettra à cette aide humanitaire d’être acheminée vers tant de Syriens dans le besoin.»

M. Kirby a précisé que les États-Unis ont fourni plus de 85 millions de dollars d’aide (1 dollar = 0,94 euro) ainsi qu’une longue liste de provisions, apportant en outre un soutien par hélicoptère pour les acheminer vers les régions inaccessibles de la zone du tremblement de terre. Il a ajouté que les États-Unis coopèrent avec des partenaires dans la région pour apporter cette aide aux victimes.

«Ils ont pu intensifier ces efforts au cours des derniers jours, puisque quatre-vingt-quinze camions d’aide ont pu traverser la frontière vers le nord-ouest [de la Syrie], même si certains membres du personnel ont été tués ou blessés à la suite du tremblement de terre», a expliqué M. Kirby.

«Même aujourd’hui, les partenaires du gouvernement américain fournissent une aide vitale dans toutes les régions de la Syrie. Elle comprend des soins d’urgence, des abris, de la nourriture, des médicaments, de l’eau, des équipements sanitaires et des articles d’hygiène générale», a-t-il précisé.

«Le financement supplémentaire va aider à renforcer et certainement à améliorer les efforts de secours de ces partenaires. Il permettra peut-être même de les élargir en mettant l’accent sur les communautés les plus durement touchées en Syrie.»

«Ces partenaires comprennent les Casques blancs [membres de la Défense civile syrienne, une organisation humanitaire de protection civile, NDLR], qui ont sorti d’innombrables survivants des décombres, et des médecins syriens soutenus par les États-Unis qui ont soigné des survivants, d’Idlib à Alep, et dans d’autres zones touchées. Beaucoup d’efforts sont déployés et beaucoup d’argent est investi dans ce domaine.»

M. Kirby souligne que les équipes américaines évaluent également l’habitabilité des bâtiments restants afin de les nettoyer pour que les résidents puissent y retourner. Plus de cinq mille cinq cents bâtiments ont été déblayés jusqu’à présent, a-t-il déclaré.

«L’armée américaine est prête à apporter son soutien avec des capacités supplémentaires et nous allons évidemment le faire en collaboration avec le gouvernement turc», a-t-il conclu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.co


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.