Tunisie: L’État a-t-il renoncé à la lutte contre la corruption?

Des manifestants tunisiens participent à un rassemblement contre le président Kais Saied, appelé par la coalition d'opposition "Front de salut national", dans la capitale Tunis, le 10 décembre 2022. (Photo, AFP)
Des manifestants tunisiens participent à un rassemblement contre le président Kais Saied, appelé par la coalition d'opposition "Front de salut national", dans la capitale Tunis, le 10 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Tunisie: L’État a-t-il renoncé à la lutte contre la corruption?

  • D’après l’édition 2022 de l’Index de perception de la corruption, la Tunisie se classe à la 85eplace – sur cent quatre-vingts pays – de ce baromètre
  • «Kaïs Saïed a combattu tout le monde sauf la corruption»

TUNIS: La Tunisie n’est peut-être pas le plus mauvais élève en matière de lutte contre la corruption, mais elle fait désormais partie des moins bons. C’est l’Index de perception de la corruption de Transparency international qui le dit. D’après l’édition 2022 de ce baromètre, dévoilée mardi 31 janvier 2023 par I Watch, le représentant dans le pays de cette organisation non gouvernementale (ONG) internationale, la Tunisie se classe à la 85eplace –sur cent quatre-vingts pays – de ce baromètre. Soit son plus mauvais classement depuis 2011.

Ce n’est pas la première fois que la Tunisie connaît une telle dégringolade. «Mais elle n’a jamais reculé de quatorze places comme cette année, par rapport à 2021», souligne Talel Ferchichi, membre de l’organisation.

De 2011 à 2014, elle a chuté de la 73e à la 79e place, à raison de deux places perdues par an. Elle en a regagné trois de 2015 à 2018, avant de reculer légèrement de la 73e à la 74e place en 2019. Mais en 2020, la Tunisie accède à la 69e place, son meilleur classement depuis la chute du régime Ben Ali, le 14 janvier 2011.

La Tunisie d’après le 25 juillet 2021

On aurait pu penser que la Tunisie d’après le 25 juillet 2021 – date à laquelle le chef de l’État tunisien a pris le contrôle total du pays, après avoir écarté le mouvement islamiste Ennahdha et ses alliés du pouvoir –, serait mieux lotie au classement de Transparency international que celle d’avant. Pour au moins deux raisons.

D’abord, parce que le thème de la lutte contre la corruption est très présent dans le discours du président, Kaïs Saïed. Ensuite, parce que le locataire du palais de Carthage est même passé à l’action au moins à deux reprises pour s’attaquer à des phénomènes assimilables à des malversations.

À la mauvaise perception de l’action des autorités dans la lutte contre la corruption par l’opinion publique fait écho l’avis tout aussi défavorable des experts.

Sa première initiative est un décret pris en mars 2022 pour lutter contre la spéculation, en réaction aux pénuries à répétition que le pays a connues au cours de l’année écoulée. La deuxième consiste en la création, huit mois plus tard, en novembre, de la Commission de conciliation pénale. Rien n’y a fait.À la mauvaise perception de l’action des autorités dans la lutte contre la corruption par l’opinion publique fait écho l’avis tout aussi défavorable des experts. I Watch avait annoncé la couleur avant même le début de la conférence de presse du 31 janvier en déployant dans la salle de l’hôtel du centre de Tunis où elle se tenait une banderole sans appel: «Saïed a combattu tout le monde sauf la corruption.»

Integrity Mall

Mais quatre jours plus tard, c’est de manière légèrement plus nuancée et moins personnalisée que I Watch pose le problème lors de l’événement inaugural d’Integrity Mall, une conférence de deux jours (4-5 février 2023) clôturant le mois de la lutte contre la corruption: «La Tunisie a-t-elle renoncé à lutter» contre ce fléau? 

À cette question, Adnane Lassoued (président de l'Instance nationale d'accès à l'information), Youssef Meddeb (Afrobarometer), Mohamed Ayadi (Instance nationale de lutte contre la corruption), Mounir ben Amis A (Ordre des avocats tunisiens) et Aya Riahi (I Watch) ont tous répondu oui. Pour plusieurs raisons, dont la fermeture de l’Inlucc et «la non-protection des donneurs d’alerte», selon les propos de l’animateur de l’événement, Wael Toukabri.

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.