Les nouvelles lois économiques aux EAU pourraient propulser la relance

Un assouplissement des restrictions à la propriété étrangère permettra aux entreprises mondiales d'opérer plus facilement aux EAU (Photo, Shutterstock)
Un assouplissement des restrictions à la propriété étrangère permettra aux entreprises mondiales d'opérer plus facilement aux EAU (Photo, Shutterstock)
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Publié le Mercredi 25 novembre 2020

Les nouvelles lois économiques aux EAU pourraient propulser la relance

  • Les autorités émiraties ont annoncé une série de changements qui impliquent un assouplissement des restrictions sur la propriété étrangère
  • Les entreprises qui veulent coter des actions sur les marchés des EAU pourront inscrire jusqu'à 70% de leurs actions

DUBAÏ: Les profonds changements qui bouleversent les lois sur la propriété des entreprises et les investissements étrangers aux Émirats arabes unis (EAU) pourraient très bien devenir le propulseur de la relance économique. Ces développements surviennent au moment où le pays tente de trouver un moyen de gérer les ravages causés par les mesures de confinement relatives au coronavirus, ont déclaré des experts en affaires à Arab News.

Les autorités émiraties ont annoncé une série de changements qui impliquent un assouplissement des restrictions sur la propriété étrangère, en facilitant la création et le fonctionnement des entreprises internationales aux EAU. De nouvelles règles ont aussi été introduites pour autoriser plus d'actions dans les bourses du pays.

L'économiste Nasser Saidi a affirmé: «La libéralisation des lois sur la propriété étrangère fait surement franchir les principaux obstacles au droit d'établissement. Cette réforme changera forcement la donne.»

Tarek Fadlallah, PDG de Nomura, une firme de Gestion d'actifs au Moyen-Orient, dit vouloir «en savoir plus, mais si l'accord permet aux investisseurs de quitter Londres ou New York pour s’installer facilement aux EAU, cela serait en effet révolutionnaire.»

Les changements ont été annoncés sous la forme d'un décret présidentiel. «C'est peut-être lié à la pandémie, mais toutes les décisions prises par les autorités des Émirats arabes unis cette année ont été extrêmement positives pour le milieu commercial et financier», a ajouté Fadlallah.

Dans le cadre de ces changements, les entreprises qui veulent coter des actions sur les marchés des EAU pourront inscrire jusqu'à 70 % de leurs actions. C’est un grand bond par rapport à la précédente limite de 30 %, une mesure qui pourrait redynamiser les marchés boursiers locaux.

«Ceci n’impulsera pas seulement les investissements directs étrangers, cela conduira également à une recapitalisation des entreprises communes et incitera les entrepreneurs à investir dans des entreprises existantes ainsi que dans de nouvelles sociétés. Cela encouragera surtout la rétention de l'épargne aux EAU », a ajouté Saidi.

L’élément le plus frappant de ces changements prévus est la décision de permettre aux entreprises étrangères de s'établir en dehors des zones franches, et ce sans avoir besoin d'un actionnaire émirati majoritaire ou d'un agent.

La nouvelle règlementation ouvre en théorie la voie à la pleine propriété étrangère dans l'ensemble des Émirats arabes unis, bien que les autorités émiraties aient été pragmatiques dans le passé dans leurs efforts afin d’attirer des entreprises étrangères de renommé internationale. Apple, à titre d’exemple, a obtenu la pleine propriété étrangère lorsque la compagnie a ouvert son premier magasin dans le pays il y a cinq ans.

Les restrictions causées par la pandémie ont frappé une économie déjà stagnante des EAU (Photo, AFP)

Un plus grand nombre d’entreprises étrangères qui s’installent sur terre pourrait être considéré comme une menace pour le modèle de la zone franche, qui a été l’une des forces motrices du progrès des EAU pour devenir un centre commercial régional.

Habib Al-Mulla, président exécutif du cabinet d'avocats Baker & McKenzie Habib Al-Mulla, a déclaré: «Les zones franches se retrouvent face à un véritable défi. Soit ils proposent une nouvelle gamme d'incitatifs, soit leur rôle prend fin».

D'autres changements proposés représentent également une rupture avec la culture d'entreprise traditionnelle de la région. Les règles qui exigent qu'un chef d'entreprise soit citoyen et que le conseil d'administration soit majoritairement émirati ont, de plus, été annulées.

En outre, le décret permet aussi la révocation d'un président ou de tout autre membre du conseil d'administration si un jugement judiciaire est rendu à leur encontre pour fraude ou abus de pouvoir, tout en permettant aux parties prenantes de poursuivre une société devant un tribunal civil pour tout manquement à ses obligations entraînant des dommages.

Le vote électronique sera également autorisé lors des assemblées d'actionnaires, en dérogation d'un vote physique à main levée.

«Le décret reflète la vision des EAU qui veut ouvrir son économie en créant un environnement législatif favorable qui suivra le rythme des changements en cours dans l'économie mondiale et soutiendra les entreprises opérant dans le pays», a déclaré l'agence de presse officielle des EAU, WAM.

Certains secteurs considérés comme d'importance stratégique - tels que l'énergie, les services publics et les entreprises publiques - seront exemptés de ces nouvelles règles; une certaine marge de manœuvre est accordée aux autorités locales pour fixer les mesures concernant les administrateurs émiratis et déterminer les honoraires et les charges payables en vertu de ces nouvelles réglementations.

Les changements de cette semaine sont les derniers d'une série de réformes accélérées aux EAU depuis que la récession de la pandémie de la Covid-19 a frappé une économie qui marche déjà au ralenti.

De nouvelles règles concernant les visas de résidence ont été introduites dernièrement pour atténuer les problèmes du marché immobilier, en particulier à Dubaï. Elles s’accompagnent d’une série de développement dans les réformes sociales et les modes de vie. «En plus des changements relatif à la réglementation des visas, les nouvelles réformes stimuleront nécessairement les perspectives de croissance des EAU», a déclaré Saidi.

Ziad Daoud, économiste en chef des marchés émergents chez Bloomberg à Dubaï, a cependant révélé que: «La diversification des marchés boursiers hors pétrole nécessite d'attirer les investissements étrangers et de corriger ainsi la vision déformée du marché du travail. La plupart des autres mesures sont superficielles. Nous verrons comment elles seront mises en œuvre, mais l'évaluation initiale des nouvelles réglementations reste toutefois positive».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com