De hauts responsables américains à Riyad pour discuter Iran et sécurité régionale

Daniel Benaim, sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis aux affaires de la péninsule Arabique.
Daniel Benaim, sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis aux affaires de la péninsule Arabique.
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Publié le Dimanche 19 février 2023

De hauts responsables américains à Riyad pour discuter Iran et sécurité régionale

  • M. Benaim explique que les défis à la sécurité régionale et internationale posés par les problèmes nucléaires de l’Iran et la décision de l’Iran de se retirer des négociations ont été discutés en profondeur
  • Il ajoute qu’une plus grande collaboration entre les experts en énergie des deux pays peut renforcer les efforts de lutte contre la crise climatique et contribuer au déploiement de ressources énergétiques plus propres

RIYAD: Le sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis aux Affaires de la péninsule Arabique, Daniel Benaim, a exprimé ses inquiétudes quant aux répercussions de la fourniture d’armes par l’Iran à la Russie, tout en réaffirmant l’engagement américain à consolider la sécurité régionale lors d’une table ronde organisée jeudi à la Quincy House de l’ambassade des États-Unis à Riyad.

M. Benaim faisait partie d’une délégation américaine de haut niveau qui s’est rendue à Riyad du 13 au 16 février et comprenait l’envoyé spécial pour l’Iran Rob Malley; le coordinateur par intérim de la lutte contre le terrorisme et l’envoyé spécial américain par intérim de la Coalition mondiale contre Daech, Christopher Landberg; et la sous-secrétaire adjointe à la Défense pour le Moyen-Orient, Dana Stroul.

«La fourniture continue par l’Iran de drones et d’autres armements à la Russie pour son agression et ses attaques brutales contre des cibles civiles en Ukraine affectera la sécurité et la sûreté de cette région. Je pense que nous devrions tous être préoccupés par ce que l’Iran obtient en retour pour aider la Russie à agresser brutalement des civils en Ukraine», déclare M. Benaim.

«Nos efforts communs incluent des plans ambitieux pour déployer une énergie propre et développer des technologies qui joueront un rôle clair dans la transition énergétique du monde.»- Daniel Benaim, sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis aux affaires de la péninsule Arabique

«Nous pouvons nous attendre à ce que cela se manifeste par différents types de soutien à l’industrie de défense iranienne et aux capacités de l’Iran à déstabiliser davantage cette région, y compris par l’intermédiaire de ses mandataires. C’est une perspective très préoccupante et quelque chose que nous devons tous prendre très au sérieux», ajoute-t-il.

Le sous-secrétaire adjoint déclare qu’il est venu à Riyad pour tenir une série de discussions et s’assurer que «nos partenaires dans la région et, franchement, notre propre peuple dans cette région – qui est également menacé par l’Iran et ses mandataires dans plusieurs pays – ont une coopération solide en matière de sécurité.»

La délégation s’est rendue dans le Royaume pour participer au groupe de travail États-Unis-Conseil de coopération du Golfe, soulignant les priorités communes, notamment l’Iran, la lutte contre le terrorisme, la défense aérienne et antimissiles intégrée et la sécurité maritime.

M. Benaim explique qu’il y a plusieurs hauts responsables militaires américains qui donnent des notes d’information sur les menaces en matière de sensibilisation maritime en mer ainsi que les dernières réflexions sur la meilleure façon de dissuader les menaces des missiles et des drones.

Abordant les efforts de lutte contre le terrorisme vis-à-vis de l’Iran, M. Benaim dit: «Il y a beaucoup d’innovation de la part de nos adversaires et nous devons également être innovants et agiles dans la façon dont nous répondons ensemble et cette conversation a eu lieu cette semaine.»

«Nous avons certainement vu l’Iran fournir une gamme d’armes, des formations et des équipements perfectionnés comme les drones, entre autres formes de soutien, aux militants houthis au Yémen», poursuit-il.

«Le transfert illégal d’aide létale depuis l’Iran est irresponsable et dangereux. Il conduit par ailleurs à la violence et à l’instabilité à travers le Moyen-Orient.»

M. Benaim souligne que les États-Unis sont déterminés à travailler en étroite collaboration avec les États du Golfe pour combattre l’agression iranienne.

«Aux côtés de nos partenaires, les États-Unis continueront de dissuader et d’interdire ce type de matériel mortel entrant dans la région, comme le démontrent nos actions récentes, notamment la saisie d’armes, d’explosifs et de composants à plusieurs reprises au cours des derniers mois», précise-t-il.

M. Benaim explique que les défis à la sécurité régionale et internationale posés par les problèmes nucléaires de l’Iran et la décision de l’Iran de se retirer des négociations ont été discutés en profondeur.

«Ces deux consultations étaient vraiment importantes et profondes. Elles ont abouti à une image claire de la voie à suivre», indique-t-il.

«Les Iraniens ont perdu l’occasion d’un retour rapide à la mise en œuvre complète du plan d’action global conjoint en septembre lorsqu’ils ont tourné le dos à un accord qui était approuvé par tous», insiste M. Benaim. «L’accord sur le nucléaire n’est plus à notre ordre du jour depuis des mois. Ce qui reste très vivant, c’est l’engagement absolu du président Joe Biden à ne jamais permettre à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, comme cela a été réitéré et précisé lors des réunions de cette semaine.»

M.  Benaim souligne qu’il est vital que la région soit sécurisée et que les partenariats en matière de défense et de lutte contre le terrorisme soient solides.

«Comme nous l’avons entendu au CCG, ainsi que de la part des États membres, nous pensons – et nos partenaires pensent – que la diplomatie est le meilleur moyen d’atteindre cet objectif; une diplomatie soutenue par une coopération et un partenariat solides en matière de sécurité. Mais le président Biden a été très clair sur le fait qu’aucune option n’a été écartée. L’option militaire serait utilisée comme dernier recours», dit-il.

M. Benaim a également évoqué les futurs partenariats stratégiques entre le Royaume et les États-Unis dans des domaines autres que la défense.

 «Il s’agit d’une relation stratégique de 80 ans construite au fil des générations avec beaucoup à discuter et à faire», affirme M. Benaim. «Nos efforts communs incluent des plans ambitieux pour déployer une énergie propre et développer des technologies qui joueront un rôle clair dans la transition énergétique du monde.»

Il ajoute qu’une plus grande collaboration entre les experts en énergie des deux pays peut renforcer les efforts de lutte contre la crise climatique et contribuer au déploiement de ressources énergétiques plus propres, non seulement aux États-Unis et en Arabie saoudite, mais dans le monde entier.

«De nombreux projets passionnants sont en cours entre nos deux pays dans des domaines comme l’hydrogène vert et les véhicules électriques, sans parler du tourisme, du divertissement et d’autres enjeux, où le Royaume est en train de changer et les États-Unis sont désireux d’être partenaires au sein de plusieurs entreprises… et provoquer certaines de ces transformations économiques.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com