Défilé bleu-blanc à Jérusalem contre la réforme de la justice

Comme le lundi précédent, une marée de drapeaux israéliens, bleu et blanc, a déferlé sur les jardins et les rues autour de la Knesset dont les accès sont barrés par la police, selon des journalistes sur place (Photo, AP).
Comme le lundi précédent, une marée de drapeaux israéliens, bleu et blanc, a déferlé sur les jardins et les rues autour de la Knesset dont les accès sont barrés par la police, selon des journalistes sur place (Photo, AP).
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Publié le Mardi 21 février 2023

Défilé bleu-blanc à Jérusalem contre la réforme de la justice

  • La manifestation s'est dispersée en début de soirée alors que la tension montait à la Knesset avec le début des interventions préliminaires au vote
  • Plusieurs députés de l'opposition, le drapeau israélien autour des épaules, ont provoqué des interruptions de séance

JÉRUSALEM: Plusieurs dizaines de milliers d'Israéliens ont manifesté lundi à Jérusalem contre un projet de réforme de la justice à l'ouverture d'un débat au Parlement sur des mesures phare de ce texte, qu'ils jugent attentatoire à la démocratie.

Comme le lundi précédent, une marée de drapeaux israéliens, bleu et blanc, a déferlé sur les jardins et les rues voisines de la Knesset dont les accès étaient barrés par la police, selon des journalistes de l'AFP sur place.

En l'absence d'estimation de la police, plusieurs médias israéliens ont avancé le nombre de plus de 40 000 participants.

La manifestation s'est dispersée en début de soirée alors que la tension montait à la Knesset avec le début des interventions préliminaires au vote, en première lecture, de deux projets de loi visant à modifier le processus de nomination des juges et à introduire une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême.

La réforme porte également sur la réduction des pouvoirs des conseillers juridiques au sein des ministères.

Plusieurs députés de l'opposition, le drapeau israélien autour des épaules, ont provoqué des interruptions de séance, en criant notamment "Honte", et ont été momentanément exclus du plenum par des appariteurs.

Fait rare, des manifestants ont réussi à s'introduire dans l'enceinte du Parlement, sans parvenir à atteindre la salle des débats, avant d'être molestés et évacués par des policiers.

«Coup d'Etat»

Vers 19h30 (17h30 GMT), le calme était revenu, et les débats se poursuivaient, laissant présager un vote dans la soirée ou dans la nuit.

Le projet de réforme de la justice a été annoncé début janvier par le gouvernement, formé en décembre par le Premier ministre de droite Benyamin Netanyahou avec des partis d'extrême droite et des formations ultra-orthodoxes juives.

Le texte mobilise une forte partie de l'opinion publique contre lui. Selon ses détracteurs, la réforme, en visant à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menace le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.

Mais pour Benyamin Netanyahou et son ministre de la justice Yariv Levin, ces changements sont nécessaires pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.

"L'Etat est en danger", a déclaré Dvir Bar, un manifestant de 45 ans venu de Holon (centre).

Ce projet "est une tentative de coup d'Etat visant à transformer Israël en dictature", estime M. Bar.

"Marre des corrompus" ou "Le fascisme ne passera pas", pouvait-on lire sur des bannières brandies par les manifestants lundi à Jérusalem, qui scandaient "Israël n'est pas une dictature!" ou encore "Démocratie égale dialogue".

M. Netanyahou a retourné ces accusations contre les manifestants.

"Dans une démocratie, le peuple vote aux élections, et les représentants du peuple votent ici à la Knesset", a-t-il déclaré. "Malheureusement, les leaders de la contestation piétinent la démocratie. Ils ne respectent pas les résultats des élections, ils ne respectent pas la décision de la majorité."

«Épreuve cruciale»

À Tel-Aviv, des manifestations ont lieu tous les samedi soirs, rassemblant des dizaines de milliers de protestataires - signe d'une mobilisation massive à l'échelle de la taille du pays - dénonçant en bloc ce projet mais aussi la politique générale du gouvernement.

Le 13 février déjà, une manifestation monstre avait eu lieu devant le Parlement alors que la Commission des lois commençait l'examen d'une partie du texte.

"C'est la pire crise interne que l'Etat d'Israël ait connue [...] nous ne renoncerons pas", a déclaré lundi le chef de l'opposition Yaïr Lapid.

"L'Histoire ne vous pardonnera pas et l'Histoire vous jugera", a renchéri l'ancien ministre de la Défense Benny Gantz, autre figure centriste de l'opposition.

Dimanche soir, le président israélien Isaac Herzog, qui joue un rôle essentiellement protocolaire, a fait part de ses inquiétudes sur "ce qui arrive à la société israélienne".

"Nous sommes face à une épreuve cruciale. Je vois les divisions et fissures entre nous, qui deviennent de plus en plus profondes et douloureuses", a-t-il dit.

Dans le nord de Tel-Aviv, quelque 4 000 parents d'écoliers ont manifesté dans la matinée avec leurs enfants, rejoints par des membres du corps enseignant.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
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  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
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  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.


Le chef de l’ONU salue la libération d’un otage américano-israélien par le Hamas

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, salue la libération d'Edan Alexander, citoyen américano-israélien enlevé lors de l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas. (X/@antonioguterres)
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, salue la libération d'Edan Alexander, citoyen américano-israélien enlevé lors de l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas. (X/@antonioguterres)
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  •  Antonio Guterres renouvelle son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza
  •  Le groupe militant a accepté de libérer le soldat dans un geste de bonne volonté envers le président Trump

NEW YORK: Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, salue la libération d'Edan Alexander, citoyen américano-israélien enlevé lors de l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas.

Le groupe militant a déclaré dimanche qu'il libérerait Alexander, 21 ans, dans le cadre des efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu avec Israël.

Alexander était considéré comme le dernier otage américain vivant détenu à Gaza.

Guterres «est profondément soulagé qu'Alexander ait été libéré et qu'il puisse retrouver sa famille et ses proches après cette dure épreuve», a déclaré lundi le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric.

«Le secrétaire général renouvelle son appel urgent en faveur d'un cessez-le-feu permanent immédiat et de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants. Les otages doivent être traités avec humanité et dignité», a-t-il ajouté.

Les parents d'Alexander, qui vivent aux États-Unis, se sont rendus en Israël pour la remise des clés et ont déclaré qu'ils étaient reconnaissants à l'administration du président américain Donald Trump d'avoir obtenu la libération de leur fils.

L'envoyé du président Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a déclaré dimanche que le Hamas avait accepté de libérer Alexander dans un geste de bonne volonté envers le président, qui effectue cette semaine une visite très médiatisée en Arabie saoudite.

Alexander, un soldat israélien qui a grandi dans le New Jersey, a été enlevé dans sa base militaire lors de l'attaque menée par le Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

Dans sa déclaration, António Guterres a appelé toutes les parties à «assurer immédiatement une aide humanitaire rapide, sans entrave et en toute sécurité, y compris la fourniture de services essentiels, pour tous les civils dans le besoin».

«L'aide n'est pas négociable», a-t-il ajouté.

Le secrétaire général a salué les «efforts soutenus» des médiateurs égyptiens, qataris et américains pour mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas.

Toutes les parties doivent «s'appuyer sur la libération d'aujourd'hui pour parvenir à un accord global qui garantira la libération de tous les otages, la fin des hostilités, l'acheminement de l'aide humanitaire et l'allègement tant attendu des souffrances humaines à Gaza», a-t-il ajouté.

Le Hamas a été en contact direct avec le gouvernement américain au sujet de la libération, a déclaré Khalil al-Hayya, un haut responsable du groupe militant à Gaza.

Il a ajouté que le Hamas était prêt à «entamer immédiatement des négociations intensives» pour obtenir une trêve à long terme avec Israël.

Le groupe militant a déclaré dans un communiqué: «Les Brigades Izz ad-Din al-Qassam (branche militaire du Hamas) ont libéré il y a peu le soldat israélien capturé, Edan Alexander, un citoyen américain, à la suite de contacts avec l'administration américaine.»

«Cela s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par les médiateurs pour parvenir à un cessez-le-feu, ouvrir les points de passage et permettre à l'aide et aux secours de parvenir à notre peuple dans la bande de Gaza.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com