Turquie: des centaines de suspects encourent la prison à vie en lien avec le coup manqué

Le procès de 475 suspects, en majorité des soldats ou des pilotes de l'armée de l'air, avait débuté en août 2017 dans la plus grande salle d'audience du pays (Photo, AFP)
Le procès de 475 suspects, en majorité des soldats ou des pilotes de l'armée de l'air, avait débuté en août 2017 dans la plus grande salle d'audience du pays (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 novembre 2020

Turquie: des centaines de suspects encourent la prison à vie en lien avec le coup manqué

  • La nuit du coup avorté, des bombes larguées par des F16 avaient ciblé à trois reprises le parlement turc
  • Parmi les autres suspects, 104 comparaissent libres et 365 sont en détention provisoire

ANKARA : Des centaines de suspects jugés pour leur implication présumée dans un putsch militaire manqué en 2016 contre le président turc Recep Tayyip Erdogan encourent la prison à vie jeudi à l'issue d'un gigantesque procès à Ankara.

Il s'agit du principal procès du coup d'Etat avorté, axé sur les événements qui se sont déroulés le 15 juillet 2016 au soir dans la base aérienne d'Akinci à Ankara, considérée comme le QG des militaires putschistes.

Alors chef d'état-major, l'actuel ministre turc de la Défense Hulusi Akar et d'autres haut gradés avaient été séquestrés dans cette base avant d'être libérés le 16 juillet au matin, après l'échec du putsch qui avait fait 251 morts et plus de 2.000 blessés.

Le procès de 475 suspects, en majorité des soldats ou des pilotes de l'armée de l'air, avait débuté en août 2017 dans la plus grande salle d'audience du pays, spécialement construite dans le complexe pénitentiaire de Sincan, dans la province d'Ankara.

Les prévenus sont notamment accusés de meurtre, tentative de renversement de l'ordre constitutionnel et tentative d'assassinat du président Erdogan. Ils risquent la prison à vie s'ils sont reconnus coupables par le tribunal qui rend son verdict jeudi.

Selon l'acte d'accusation, les suspects ont dirigé la tentative de putsch et donné des ordres depuis la base d'Akinci pour bombarder des bâtiments publics.

La nuit du coup avorté, des bombes larguées par des F16 avaient ciblé à trois reprises le parlement turc, ainsi que des routes autour du palais présidentiel, les QG des forces spéciales et de la police d'Ankara.

Les bombardements ont fait 68 morts et plus de 200 blessés dans la capitale turque. Neuf civils ont été tués lors d'une tentative de résistance aux putschistes à l'entrée de la base.

Ankara impute cette tentative de renverser le président Erdogan à son ancien allié, le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années. L'intéressé, dont Ankara n'a cessé de demander l'extradition, dément tout rôle.

M. Gülen, ainsi qu'Adil Öksüz, un professeur de théologie qu'Ankara considère comme le chef opérationnel des putschistes, et quatre autres personnes sont jugés par contumace.

M. Öksüz avait été arrêté en Turquie quelques heures après l'échec du coup d'Etat, puis relâché dans des conditions obscures, avant de disparaître.

Parmi les autres suspects, 104 comparaissent libres et 365 sont en détention provisoire, selon l'agence étatique Anadolu.

2.500 peines de prison à vie

Un homme d'affaires, Kemal Batmaz, accusé d'avoir assisté Adil Öksüz, fait partie de quatre suspects qui risquent chacun 79 peines de prison à vie aggravées pour avoir dirigé la tentative de putsch.

La peine de prison à vie « aggravée », qui comporte des conditions de détention plus strictes, a remplacé dans l'arsenal juridique turc la peine de mort abolie en 2004.

Depuis le putsch avorté, les autorités traquent sans relâche les partisans de M. Gülen et ont déclenché des purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne de la Turquie. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.

Les vagues d'arrestations se poursuivent à ce jour, bien que leur rythme est devenu moins intense cinq ans après la tentative de coup.

D'autres procès, avec un nombre encore plus important d'accusés, sont en cours. Plus de 520 personnes sont ainsi jugées dans un procès en lien avec les activités de la garde présidentielle.

Pas moins de 289 procès en lien avec la tentative de putsch se sont déjà achevés alors que 10 autres se poursuivent.

Les tribunaux ont à ce jour condamné 4.154 suspects, infligeant des peines de prison à vie à plus de 2.500 d'entre eux, selon les chiffres officiels.


L'Arabie saoudite salue la reconnaissance de la Palestine par quatre États occidentaux

 L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni et le Canada sont les premiers pays du G7 à franchir le pas
  • Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne

RIYAD: L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix.

Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne (Saudi Press Agency).

Il a ajouté qu'il espérait que d'autres pays suivraient cet exemple et prendraient d'autres mesures positives qui aideraient le peuple palestinien à réaliser ses aspirations à vivre en paix et permettraient à l'Autorité palestinienne d'assumer ses responsabilités, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

L'Arabie saoudite a réitéré sa position en faveur d'un règlement juste et global qui garantisse la sécurité, la stabilité et la prospérité du peuple palestinien.

Dimanche, la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada et le Portugal ont reconnu l'existence d'un État palestinien, marquant ainsi un tournant décisif dans des décennies de politique étrangère occidentale.

Le Royaume-Uni et le Canada sont devenus les premiers pays du G7 à franchir le pas. La France et d'autres pays devraient suivre lors de l'assemblée générale annuelle des Nations unies qui s'ouvre lundi à New York.


Le prince héritier et le président français s'entretiennent avant le sommet sur la solution à deux États

Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
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  • Les deux dirigeants ont examiné les résultats de la conférence internationale de haut niveau sur la résolution de la question palestinienne.

RIYAD: Le prince héritier Mohammed ben Salmane a eu un entretien téléphonique, samedi, avec le président français Emmanuel Macron, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les deux dirigeants ont passé en revue les résultats de la conférence internationale de haut niveau consacrée à la résolution pacifique de la question palestinienne, notamment à travers la mise en œuvre de la solution à deux États, une initiative coprésidée par l’Arabie saoudite et la France.

Ils ont également discuté des préparatifs en vue de la reprise de la conférence au niveau des chefs d’État, prévue pour le 22 septembre, dans le cadre des efforts visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à parvenir à une paix durable menant à la création d’un État palestinien.

L’appel a également mis en lumière l’adoption de la Déclaration de New York, issue de la conférence et largement approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies.

Les deux parties ont souligné le nombre croissant de pays exprimant leur intention de reconnaître un État palestinien, reflétant un large consensus international en faveur d’un avenir pacifique garantissant au peuple palestinien son droit légitime à l’indépendance, selon SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Une délégation saoudienne se rend à New York pour assister à la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
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  • Une délégation de haut niveau, dirigée par le ministre des Affaires étrangères saoudien, participe à la 80e session de l’AGNU à New York, avec un agenda axé sur la paix, le développement et la coopération internationale
  • L’Arabie saoudite présidera des événements majeurs autour de la question palestinienne et renforcera ses engagements en matière de diplomatie humanitaire et de développement durable

RIYAD: Le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite s’est envolé vendredi pour New York afin de diriger la délégation du Royaume participant à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU).

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a précisé que la délégation conduite par le prince Faisal ben Farhane comprend la princesse Reema bent Bandar Al Saud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis ; Adel ben Ahmed Al-Jubeir, ministre d’État aux Affaires étrangères et envoyé pour le climat ; Faisal ben Fadhil Alibrahim, ministre de l’Économie et de la Planification ; le Dr Abdullah Al Rabeeah, directeur général du centre d’aide humanitaire saoudien KSRelief ; Abdulrahman Al-Rassi, vice-ministre chargé des affaires multilatérales internationales et superviseur général de la diplomatie publique ; ainsi qu’Abdulaziz Alwasil, ambassadeur saoudien auprès de l’ONU.

En marge de l’AGNU80, le Royaume organisera plusieurs initiatives et réunions visant à renforcer la sécurité et la stabilité régionales et internationales, et à faire progresser les efforts diplomatiques, humanitaires et de développement, indique le communiqué.

L’Arabie saoudite présidera également la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États au niveau des dirigeants, ainsi que la réunion ministérielle de haut niveau de l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États.

Le prince Faisal et sa délégation participeront également aux célébrations du 80e anniversaire de l’ONU, en plus d’un large éventail de réunions officielles visant à renforcer la coopération multilatérale, examiner les développements régionaux et internationaux, soutenir les efforts en faveur de la paix et de la sécurité mondiales, et coordonner l’action conjointe pour atteindre les Objectifs de développement durable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com