Tesla dévoile sa vision pour une énergie durable, mais pas de nouveaux produits

Dans cette photo prise le 24 janvier 2023, le PDG de Tesla, Elon Musk, quitte le Phillip Burton Federal Building à San Francisco, en Californie (Photo, AFP).
Dans cette photo prise le 24 janvier 2023, le PDG de Tesla, Elon Musk, quitte le Phillip Burton Federal Building à San Francisco, en Californie (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 mars 2023

Tesla dévoile sa vision pour une énergie durable, mais pas de nouveaux produits

  • Elon Musk a d'abord expliqué que son objectif ultime est d'éliminer complètement les énergies fossiles
  • Dans des exposés assez techniques, divers responsables de Tesla ont expliqué comment le groupe pouvait participer à cette mission

NEW YORK: Tesla, qui présentait mercredi sa vision pour l'avenir de l'entreprise, a fait allusion à un véhicule de nouvelle génération dont le coût serait fortement abaissé sans toutefois fournir de détails ou dévoiler d'autres produits.

Elon Musk a d'abord expliqué que son objectif ultime est d'éliminer complètement les énergies fossiles. "La Terre peut passer à une économie basée sur l'énergie durable et le fera de notre vivant", a lancé l'entrepreneur, habitué des grandes déclarations. Cela passe selon lui par l'électrification de la flotte automobile, mais aussi des bateaux et avions, l'essor des énergies renouvelables ou la généralisation des pompes à chaleur.

Dans des exposés assez techniques, divers responsables de Tesla ont expliqué comment le groupe pouvait participer à cette mission, via par exemple la simplification et l'automatisation des processus de fabrication – la troisième étape du "plan directeur" d'Elon Musk.

Plusieurs d'entre eux ont fait référence à un véhicule de nouvelle génération dont le coût de fabrication serait réduit de 50%, soulignant toutefois qu'il serait présenté ultérieurement.

Lors d'une séance de questions-réponses, Elon Musk n'a pas souhaité donner plus de précisions, assurant que l'entreprise organiserait un événement spécial de présentation le moment venu.

Ont aussi été abordés mercredi le développement de la conduite autonome, la nécessité de développer les infrastructures de recharge ou la façon dont le groupe veut sécuriser ses chaînes d'approvisionnement.

Des responsables ont également souligné la nécessité d'ouvrir de nouvelles usines – de batteries et de véhicules – dans le but notamment de produire 20 millions de véhicules par an d'ici 2030.

Elon Musk a confirmé à cet égard que Tesla allait construire une usine géante au Mexique, près de Monterrey.

Beaucoup d'aspirations

Tesla, qui a initié la révolution électrique et est resté en 2022 le plus gros vendeur mondial dans cette catégorie, doit faire face à une concurrence grandissante.

Des groupes chinois comme BYD montent rapidement en puissance, tandis que de nombreux constructeurs traditionnels comme General Motors, Volkswagen ou Stellantis lancent leurs versions électriques.

Et certains observateurs s'interrogent sur la capacité d'Elon Musk à diriger le groupe dans cette période compliquée, alors même qu'il semble avoir focalisé son attention sur Twitter, dont il a pris la tête fin octobre.

Les investisseurs accueillaient fraîchement les présentations, l'action reculant de plus de 5% dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle à Wall Street.

"Beaucoup d'aspirations, peu de détails", a résumé dans un tweet Gary Black, de la société d'investissement The Future Fund. Les responsables de Tesla "ont beaucoup parlé de production et d'ingénierie" mais n'ont pas "évoqué la demande" ni expliqué "comment passer de 1,8 million de livraisons cette année à 20 millions en 2030", a-t-il ajouté.

Pour Dan Ives, du cabinet Wedbush, les investisseurs sont aussi probablement "déçus" que Tesla n'ait pas "dévoilé un véhicule à moins de 30 000 dollars". "Mais tout se met en place à cet effet", a-t-il estimé.

Après un gros passage en vide en 2022, le titre du constructeur s'affiche en hausse d'environ 65% depuis le début de l'année, dopé par la baisse des prix de ses voitures pour attirer des clients et de nouvelles règles sur les subventions accordées par le gouvernement américain.

Elon Musk est redevenu au passage l'homme le plus riche au monde.

Le multi-milliardaire avait détaillé la première phase de son plan directeur en 2006, expliquant alors pourquoi Tesla se concentrait sur la fabrication d'une voiture de sport avant d'en utiliser les profits et les technologies pour construire des véhicules de plus en plus abordables.

La voiture la moins chère de Tesla, le Model 3, coûte toujours plus de 40 000 dollars aux Etats-Unis.

Il avait présenté la deuxième étape de son plan dix ans plus tard, en 2016, dévoilant alors des ambitions variées, sur les panneaux solaires, sur la conduite autonome, sur la fabrication de tout un panel de véhicules, y compris des bus, et sur le covoiturage.

Il est bien parvenu à faire rapidement grossir la production du groupe, et faire de Tesla le constructeur automobile valant le plus cher en Bourse.

Mais plusieurs éléments de la deuxième étape restent à la traîne, comme les systèmes actuels d'aide à la conduite proposés par Tesla, loin de l'autonomie complète, et objets de plusieurs enquêtes des autorités américaines.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".