Présidentielle au Nigeria: le candidat Peter Obi veut contester sa défaite en justice

Les partisans du candidat présidentiel nigérian Bola Tinubu font la fête à Abuja dans son quartier général de campagne mercredi. (AFP)
Les partisans du candidat présidentiel nigérian Bola Tinubu font la fête à Abuja dans son quartier général de campagne mercredi. (AFP)
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Publié le Jeudi 02 mars 2023

Présidentielle au Nigeria: le candidat Peter Obi veut contester sa défaite en justice

  • Candidat du Congrès des progressistes (APC), l'ancien gouverneur de Lagos, la capitale économique, succèdera au président Muhammadu Buhari, 80 ans, qui doit se retirer en mai
  • Il a devancé l'ancien vice-président Atiku Abubakar (29%) du principal parti d'opposition (PDP), et Peter Obi, 61 ans, qui a remporté 25% des voix

ABUJA: Le candidat arrivé en troisième position à l'élection présidentielle au Nigeria, Peter Obi, favori de la jeunesse, a annoncé jeudi qu'il allait saisir la justice pour contester la victoire de Bola Tinubu, du parti au pouvoir.

Près de 25 millions de Nigérians ont voté le 25 février lors d'un scrutin qui s'est globalement déroulé dans le calme, mais entaché par des retards dans le décompte des voix et d'importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats. Ces incidents ont provoqué l'ire de nombreux électeurs et des principaux partis d'opposition qui dénoncent des "fraudes massives".

"Je veux aller au tribunal. Nous allons explorer toutes les options légales et pacifiques pour récupérer notre mandat. Nous avons gagné l'élection et nous le prouverons aux Nigérians", a affirmé M. Obi, du Parti travailliste (LP), lors d'une conférence de presse dans la capitale Abuja.

Bola Ahmed Tinubu, 70 ans, a été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle du pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 8,8 millions de voix, soit 36% des suffrages. Le taux de participation officiel est d'environ 27 % - encore plus bas que lors de la précédente élection, en 2019 (33%).

Candidat du Congrès des progressistes (APC), l'ancien gouverneur de Lagos, la capitale économique, succèdera au président Muhammadu Buhari, 80 ans, qui doit se retirer en mai.

Il a devancé l'ancien vice-président Atiku Abubakar (29%) du principal parti d'opposition (PDP), et Peter Obi, 61 ans, qui a remporté 25% des voix.

L'émergence de cet outsider face aux deux principales formations politiques constitue une première dans l'histoire démocratique du Nigeria.

"Cette élection restera comme l'une des plus controversées jamais organisées au Nigeria", a déclaré M. Obi.

"Le peuple nigérian (...) a une nouvelle fois été volé par nos supposés dirigeants en qui il avait confiance", a-t-il ajouté.

Sa défaite a été vécue comme une terrible désillusion pour ses partisans. Cet ancien gouverneur, vu comme intègre, s'était imposé comme le candidat de la rupture face à la vieillissante élite nigériane, réputée corrompue.

Processus pas « crédible »

M. Abubakar n'a pour l'heure pas fait de commentaire officiel, lui qui a désormais échoué six fois à remporter la présidence.

Après la proclamation des résultats, les candidats disposent de 21 jours pour contester l'élection en justice.

Mercredi, le président élu Tinubu a appelé ses adversaires à "faire équipe ensemble". "Nous devons travailler dans l'unité" pour "recoller les morceaux brisés", a-t-il insisté.

Surnommé le "parrain", le "faiseur de roi" ou encore le "boss" pour son influence considérable, M. Tinubu a été maintes fois accusé de corruption au cours de sa carrière, sans jamais être condamné.

Par le passé, les élections au Nigeria ont souvent été entachées par des allégations de fraude et des violences.

Cette fois, certains électeurs et partis d'opposition affirment que les défaillances du système lors du téléchargement des résultats ont permis la manipulation des bulletins de vote et des disparités dans les résultats des comptages manuels dans les bureaux de vote.

Les observateurs internationaux, notamment ceux de l'Union européenne, ont également relevé des problèmes logistiques majeurs, des électeurs privés de leurs droits et un manque de transparence.

"Le processus ne peut être considéré comme ayant été crédible", a déclaré mercredi une coalition d'organisations de la société civile et d'observateurs.

Le président sortant a quant à lui salué la victoire de M. Tinubu : "Elu par le peuple, il est la meilleure personne pour ce poste". Et si M. Buhari a reconnu des "failles" dans le processus électoral, elles n'entament selon lui en rien la "régularité" du scrutin.

De son côté, la commission électorale a fustigé des accusations "infondées et irresponsables" de l'opposition.

Après deux mandats de quatre ans, M. Buhari quitte le pouvoir avec un bilan désastreux marqué par l'explosion de la pauvreté et de l'insécurité.

Le Nigeria, qui compte 216 millions d'habitants, est en proie à des violences généralisées des groupes jihadistes, séparatistes et criminels ainsi qu'à une grave crise économique.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.