En Cisjordanie, des patrouilles de nuit pour se défendre contre les colons israéliens

Armés de longs bâtons et le visage enveloppé d'un keffieh palestinien à carreaux, de jeunes hommes partent en patrouille de nuit pour surveiller leur village en Cisjordanie occupée. Chaque nuit, l'équipe de jeunes se réunit à Turmus'ayya, au nord de Ramallah, prête à donner l'alerte par crainte des raids des colons israéliens qui ont établi des bases dans des avant-postes autour du village. (Photo, AFP TV)
Armés de longs bâtons et le visage enveloppé d'un keffieh palestinien à carreaux, de jeunes hommes partent en patrouille de nuit pour surveiller leur village en Cisjordanie occupée. Chaque nuit, l'équipe de jeunes se réunit à Turmus'ayya, au nord de Ramallah, prête à donner l'alerte par crainte des raids des colons israéliens qui ont établi des bases dans des avant-postes autour du village. (Photo, AFP TV)
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Publié le Jeudi 02 mars 2023

En Cisjordanie, des patrouilles de nuit pour se défendre contre les colons israéliens

  • Chaque nuit, les habitants de Turmus'ayya veillent et patrouillent, prêts à donner l'alerte
  • Dimanche dernier, des centaines d'Israéliens sont entrés dans Huwara où ils ont incendié des maisons et des voitures, plusieurs heures après que deux colons eurent été tués dans cette petite ville palestinienne

TURMUS‘AYYA: Bâtons en main et le visage enroulé dans des keffiehs, de jeunes Palestiniens sont postés à l'entrée de leur village de Cisjordanie occupée, pour le défendre en cas d'attaque de colons israéliens vivant à proximité. 

Chaque nuit, ces habitants de Turmus'ayya veillent et patrouillent, prêts à donner l'alerte. 

"Nous ne voulons attaquer personne, mais seulement défendre notre peuple, notre village, nos maisons, notre terre et notre honneur", dit l'un d'entre eux, souhaitant taire son nom par peur d'être arrêté par les forces israéliennes. 

"Ce sont nos armes, nous n'avons rien d'autre pour nous défendre", explique-t-il, un bout de bois dans une main et une lampe de poche dans l'autre. 

Sur les collines surplombant la vallée, certains de déplacent en quad, d'autres brandissent des battes de baseball ou des masses. 

Dans ce secteur nord de la Cisjordanie occupée, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, les violences sont fréquentes. 

Dimanche dernier, des centaines d'Israéliens sont entrés dans Huwara où ils ont incendié des maisons et des voitures, plusieurs heures après que deux colons eurent été tués dans cette petite ville palestinienne. Dans un village à proximité, un Palestinien a été tué par des tirs israéliens. 

Après ces incidents, le ministre de la Défense israélien Yova Gallant avait dénoncé une situation "intolérable" et affirmé qu'Israël "ne pourra pas tolérer que des civils se fassent justice". 

La police avait arrêté une poignée de suspects de ces exactions. 

"Après ce qu'il s'est passé à Huwara, nous devons être encore plus vigilants", estime un garde, le visage dissimulé. 

Ces rondes de nuit ont commencé l'an passé lorsque les tensions se sont accrues dans la région, sur fond de raids de plus en plus fréquents de l'armée israélienne à la recherche, selon elle, de suspects. 

Elles ont pris de l'importance ces derniers mois, après des violences qui ont éclaté à Turmus'ayya, un village de 4.000 habitants. 

En janvier, une maison et un véhicule y ont été incendiés. Un responsable de la sécurité israélien a indiqué à l'AFP que les auteurs présumés étaient des extrémistes juifs. 

"Le village est entouré d'avant-postes de colonies et toutes les deux semaines, il y a une attaque", raconte un autre garde de Turmus'ayya. 

Quelque 475 000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie, illégales au regard du droit international. Environ 2,9 millions de Palestiniens résident également dans ce territoire. 

Les habitants de Turmus'ayya soutiennent l'initiative. Par une froide nuit d'hiver, Abdul Karim al-Zaghloul, un Palestino-américain en visite auprès de sa famille, a apporté des tasses de thé aux jeunes gardes. 

"Tout le monde se fiche de ce que nous vivons à cause des colons et des forces israéliennes chaque jour", déplore-t-il. 

Selon des habitants, un groupe de colons s'est récemment approché du village mais a rebroussé chemin en voyant la patrouille. 

"Nous sommes prêts pour toute attaque, si Dieu le veut", assure un membre de la troupe. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.