Iran: Le mystère persiste sur les intoxications de jeunes filles

Des personnes se rassemblent autour d'une ambulance à l'extérieur d'une école de filles après des informations faisant état d'un empoisonnement à Fardis, dans la province d'Alborz, en Iran, dans cette image vidéo non datée publiée le 1er mars 2023 et obtenue par Reuters. (Reuters)
Des personnes se rassemblent autour d'une ambulance à l'extérieur d'une école de filles après des informations faisant état d'un empoisonnement à Fardis, dans la province d'Alborz, en Iran, dans cette image vidéo non datée publiée le 1er mars 2023 et obtenue par Reuters. (Reuters)
Une Iranienne passe devant la maison du défunt fondateur de la République islamique, l'ayatollah Ruhollah Khomeini, dans la ville sainte de Qom, à 130 kilomètres au sud de Téhéran, le 15 janvier 2019. (AFP)
Une Iranienne passe devant la maison du défunt fondateur de la République islamique, l'ayatollah Ruhollah Khomeini, dans la ville sainte de Qom, à 130 kilomètres au sud de Téhéran, le 15 janvier 2019. (AFP)
Une jeune femme est à l'hôpital dans un lieu non précisé en Iran dans cette image extraite d'une vidéo du 2 mars 2023. (Photo, WANA/Reuters)
Une jeune femme est à l'hôpital dans un lieu non précisé en Iran dans cette image extraite d'une vidéo du 2 mars 2023. (Photo, WANA/Reuters)
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Iran: Le mystère persiste sur les intoxications de jeunes filles

  • Des dizaines de jeunes filles ont été transférées dans des hôpitaux des provinces de Hamedan (ouest), Zanjan et d'Azebaidjan occidental (nord-ouest), de Fars (sud) et d'Alborz (nord), ont rapporté les agences Tasnim et Mehr
  • L'état de santé général de ces élèves, prises de troubles respiratoires, d'étourdissements ou de maux de tête, n'est pas considéré comme grave, selon elles

TEHERAN : L'affaire des écolières intoxiquée continuait dimanche à inquiéter et intriguer en Iran, où de nouveaux cas ont été répertoriés dans plusieurs régions tandis que l'origine de ces empoisonnements restait mystérieuse.

Jour après jour, le phénomène se répète: des élèves d'écoles de filles respirent des odeurs "désagréables" ou "inconnues" puis présentent des symptômes comme la nausée, l'essoufflement et le vertige.

Certaines d'entre elles sont brièvement hospitalisées mais aucune n'a jusqu'à présent été gravement affectée.

Dimanche, de nouveaux empoisonnements ont été rapportés dans deux lycées de filles des villes d'Abhar (ouest) et d'Ahvaz (sud-ouest), mais aussi dans une école primaire de Zanjan (ouest), selon l'agence de presse Isna, citant des responsables sanitaires locaux.

Des écolières ont également été intoxiquées dans des écoles de la ville sainte de Machhad (nord-est), de Chiraz (sud) et d'Ispahan (centre), selon les agences Mehr et Ilna.

Au total, plusieurs centaines de cas d'intoxication au gaz ont été signalés dans plus de 52 établissements ces trois derniers mois, selon le décompte officiel.

"Une très mauvaise odeur s'est répandue tout d'un coup, je me suis sentie mal et suis tombée sur le sol", a raconté une écolière à la télévision.

Parastou, une lycéenne de Boroujerd (ouest), a indiqué au journal Ham Mihan avoir été hospitalisée après avoir "ressenti la nausée et une douleur intense" dans la poitrine.

Un médecin urgentiste de l'hôpital de cette ville a expliqué que "la plupart des élèves" présentaient des "symptômes de maux de tête, de problèmes respiratoires, de léthargie, de nausées et d'hypotension artérielle".

«Rassurer la Nation»

Alarmée, la mère d'une élève a exhorté les autorités à installer des caméras devant les établissements et à garder la porte pour "savoir qui entre et qui sort" afin de protéger les enfants.

Dans plusieurs villes, des parents d'élèves se sont ainsi mobilisés en demandant aux autorités d'agir sans délai.

Lors d'une rencontre avec le ministre de l'Education à Qom, le grand ayatollah Abdollah Javadi Amoli a appelé les responsables à "régler au plus vite le problème" afin de "rassurer la Nation".

"C'est effrayant de constater que l'origine de l'empoisonnement des élèves n'ait pas été encore déterminée", a-t-il déploré.

La semaine dernière, un responsable du ministère de la Santé avait expliqué que "certains individus" cherchaient, en menant de telles actions, à "fermer toutes les écoles, en particulier les écoles de filles".

Le ministre de l’Intérieur Ahmad Vahidi a fait état samedi soir de la découverte "d'échantillons suspects" lors des "recherches sur le terrain". Mais il n'a pas donné plus de précisions permettant d'identifier les substances utilisées.

Pour sa part, le président Ebrahim Raïssi a demandé vendredi aux ministères de l'Intérieur et du Renseignement de "faire échouer le complot de l'ennemi" qui "veut semer la peur, l'insécurité et le désespoir".

Le chef de la Défense civile, le général Gholamréza Jalali, a affirmé dimanche que les écoles du pays étaient "plongées dans une panique sociale".

"Je ne veux pas dire que les empoisonnements ne sont pas réels, mais instiller une peur générale pourrait augmenter considérablement le nombre des victimes", a-t-il expliqué.

Le vice-ministre de l'Intérieur Majid Mirahmadi a accusé les "auteurs de l'empoisonnement des filles" de vouloir "fermer les écoles", mais aussi de "faire porter le blâme sur le système" afin de "raviver la flamme éteinte des émeutes".

Il faisait ainsi allusion au mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

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  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.