En Turquie, un mois après le séisme, «comme si c'était hier»

Un homme marche parmi les débris de bâtiments effondrés à Kahramanmaras, le 4 mars 2023, un mois après qu'un tremblement de terre massif a frappé le sud-est de la Turquie. (AFP)
Un homme marche parmi les débris de bâtiments effondrés à Kahramanmaras, le 4 mars 2023, un mois après qu'un tremblement de terre massif a frappé le sud-est de la Turquie. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 mars 2023

En Turquie, un mois après le séisme, «comme si c'était hier»

  • Chaque jour, 250 tonnes de gravats sont évacuées vers une décharge à l'extérieur des faubourgs: fers tordus, matelas éventrés, rideaux déchiquetés émergent
  • «On n'a pas repéré de corps... mais hier, on a senti une forte odeur», lâche Eren Genç, garde-forestier de 26 ans en braquant sa lance à incendie sur les tas informes

KAHRAMANMARAS: Depuis le pont, Adem Serin observe en contrebas les sept pelleteuses qui brassent les décombres de sa résidence et le ballet des camions bennes qui se relaient pour les évacuer.

"Pour moi, c'est comme si c'était hier. J'entends encore les appels à l'aide à chaque étage. Cette douleur ne s'effacera jamais", lâche le jeune trentenaire, hanté par ce cauchemar qui les a cueillis en plein sommeil, au 11è étage de leur tour, avec son épouse enceinte de cinq mois.

Le 6 février, le séisme de magnitude 7,8 a dévasté le sud de la Turquie sur 20.000 km2 et une partie de la Syrie. Un mois plus tard, sa ville de Kahramanmaras, à deux heures de l'épicentre, tente un grand nettoyage, soulevant des colonnes de poussières portées par le vent.

Visible à plus de 40 km de distance, cet énorme nuage gris qui flotte au-dessus de l'agglomération de plus d'un million d'habitants enveloppe tout, s'immisce partout, noie l'horizon.

Chaque jour, 250 tonnes de gravats sont évacuées vers une décharge à l'extérieur des faubourgs: fers tordus, matelas éventrés, rideaux déchiquetés émergent entre les plaques de ciments et les miettes de béton.

"On n'a pas repéré de corps... mais hier, on a senti une forte odeur", lâche Eren Genç, garde-forestier de 26 ans en braquant sa lance à incendie sur les tas informes.

Plus de 11 000 répliques

Selon les autorités, 46.000 personnes ont trouvé la mort dans la catastrophe en Turquie (et 6.000 côté syrien).

Le sinistre chantier attire les badauds, parfois d'anciens habitants en quête d'un souvenir, comme ce couturier qui espérait retrouver sa machine à coudre, ou une famille, sa literie.

La catastrophe qui laisse des centaines de milliers de familles sans toit a affecté le quotidien de 14 millions de personnes.

L'immeuble de Veli Akgoz est toujours debout mais profondément lézardé. Malgré le danger, alors que plus de 11.000 répliques ont été enregistrées, il a gravi avec son fils les escaliers jusqu'à son appartement au 7è étage pour récupérer l'électro-ménager, quelques ustensiles et une porte, qu'il achève d'arrimer au toit de sa voiture.

"Nous avons pris de gros risques", reconnait le commerçant de 54 ans dont la famille s'entasse désormais à treize dans une maison de village.

Quand il faut recommencer sa vie dans un hébergement de fortune, un matelas ou quelques couvertures récupérés de la vie d'avant font la différence.

Selon le gouvernement, 2 millions de rescapés ont trouvé asile sous des tentes ou dans des conteneurs installés dans les stades ou les parcs urbains. Mais l'offre est loin de répondre aux besoins.

Solmaz Tugacar et ses proches se sont résolus à regagner leur domicile endommagé: "On a peur mais on n'a pas le choix".

Avec ses voisines, la quinquagénaire qui prend un thé brûlant sur l'esplanade de la mosquée de Karhamanmaras, transformée en centre de distribution d'aide, notamment de repas chauds, cherche toujours une tente.

«Maras l'Héroïque»

Elle accuse le responsable de son quartier de "garder l'aide pour ses amis".

Sur les hauteurs de la ville, onze tentes ont été dressées dans les jardins du mukhtar (le maire de quartier).

Ibrahim Yayla soulève l'entrée de l'une d'elles: au sol, quelques tapis récupérés dans la mosquée voisine et rien d'autre pour héberger sa femme, leur fils de 5 ans et leur bébé de deux mois.

"Pour le moment ça va, il fait beau, mais quand il va pleuvoir?". Le jeune père de 31 ans, ne se plaint pas: il est en vie et il a réussi à sortir tous ses proches des décombres, dont ses vieux parents.

Les toilettes au-dessus de la mairie offrent un unique point d'eau au quartier. Mais depuis la dernière secousse, samedi, le petit Velihan refuse d'y remettre les pieds: "Il est traumatisé", dit Ibrahim qui espère qu'il pourra voir un psychologue.

"On en aura tous besoin". L'électricien entend toujours les appels à l'aide des voisins alors qu'il portait sa mère sur son dos dans les escaliers.

Le mukhtar ayant pris la pris la fuite après le séisme, c'est Ali Guckiran, coiffeur pour dames, qui assure l'intérim.

Il a stocké en lieu sûr les cartons de couches pour bébé et de nourriture et tient rigoureusement à jour les registres de distribution.

"Chacun vaut pour quinze jours", justifie-t-il. Mais ces rations contiennent surtout des produits secs - pâtes, riz, lentilles... : "comment les faire cuire sans réchaud?"

Avec l'eau, qui fait encore plus cruellement défaut dans la province d'Hatay, plus au sud et déjà exposée à la chaleur, l'absence de combustible pour cuisiner est un grave problème.

"L'autre jour, un camion de charbon a descendu la colline, mais les gens se sont servis avant même que je puisse les ranger", regrette Ali.

"Mais on est des braves ici", sourit Ibrahim, qui rappelle que le préfixe "Kahraman", ajouté au nom de Maras signifie "l'Héroïque". En souvenir de la victoire sur les forces d'occupation françaises après la Première guerre mondiale.

"On veut être un exemple".


« La Syrie n’est pas condamnée » : les leçons d’un an de transition, selon Hakim Khaldi

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  • Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
  • Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide

PARIS: La Syrie post-Assad, carnets de bord, de Hakim Khaldi, humanitaire chez Médecins sans frontières, publié chez L’Harmattan, n’est pas seulement un récit de témoins, mais une immersion dans la réalité d’un pays brisé mais pas vaincu, où la chute d’un pouvoir omnipotent n’a pas suffi à étouffer l’exigence de dignité.
Ce qu’il raconte, c’est l’envers des discours diplomatiques, la géographie vécue d’une société projetée brutalement hors d’un demi-siècle d’autoritarisme dans un vide politique, économique et moral.

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel.

Dans ses carnets, comme dans ses réponses à Arab News en français, revient une même conviction : la chute d’un régime ne signifie pas la naissance immédiate d’un pays. La Syrie, aujourd’hui, est entre les deux, « en état de transformation ».

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel : « On ne savait pas si c’était la fin d’une époque ou le début d’une autre tragédie », confie-t-il.
Dans les villes « libérées », les scènes oscillent entre euphorie et sidération ; la population découvre, sans y croire encore, la possibilité de parler librement, de respirer autrement.

Il raconte ces familles qui, pendant quarante ans, n’avaient jamais osé prononcer le mot « moukhabarat » (services secrets en arabe), ne serait-ce qu’à voix basse chez elles.
Et brusquement, les voilà qui se mettent à raconter : les disparitions, les tortures, les humiliations, et la peur devenue routine.
Des parents ressortent des photos d’adolescents morts sous la torture, des certificats de décès maquillés, des lettres écrites depuis la prison mais jamais envoyées.

Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
Ce qui l’a le plus frappé, c’est « ce sentiment presque physique d’un poids qui tombe. C’est ce que j’ai le plus entendu », affirme-t-il.

Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide. En quelques jours, l’État s’est évaporé : plus de police, plus d’électricité, plus d’école, plus de justice.
Les anciens bourreaux disparaissent dans la nature, mais les réseaux de corruption se reconstituent, et les premières milices locales émergent, prêtes à occuper le terrain déserté par les institutions.

Pourtant, au fil de ses déplacements, Khaldi est frappé par la force de résilience et d’auto-organisation de la population : « Les Syriens n’ont jamais cessé d’exister comme société, même quand l’État les avait réduits au silence », assure-t-il.
Dans les villages, des comités improvisés se forment et organisent la distribution alimentaire, la remise en marche d’une station d’eau, la sécurité ou la scolarisation d’urgence.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides.

Cette responsabilité populaire est, pour Khaldi, l’un des rares points lumineux du paysage syrien, la preuve qu’une société peut exister en dehors de l’appareil répressif qui prétendait être l’État.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides, de milices rivales, de zones d’influence et d’ingérences étrangères. « Une mosaïque qui ne ressemble plus au pays d’avant », estime Khaldi.
Le territoire est éclaté entre forces locales, groupes armés (notamment les milices druzes à Soueida, au nord-est du pays), gouvernances provisoires ou structures étrangères. Les routes sont coupées, les administrations doublées ou contradictoires.

Avec des infrastructures détruites, une monnaie en chute libre et un secteur productif quasi paralysé, la survie quotidienne est devenue un exercice d’équilibriste.
Les Syriens ne nourrissent plus d’illusions sur l’arrivée immédiate d’un modèle démocratique idéal : il s’agit d’abord de survivre, de reconstruire, de retrouver un minimum de continuité.

Le traumatisme est profond, à cause des disparitions massives, de l’exil et des destructions psychologiques. Pourtant, affirme Khaldi, « jamais je n’ai entendu un Syrien regretter que la dictature soit tombée ».

De ses observations et des témoignages qu’il a collectés en arpentant le pays, Khaldi tire les priorités pour éviter que la Syrie ne devienne ni un conflit gelé ni un espace livré aux milices.
De son point de vue, la reconstruction politique ne peut se réduire à remplacer un gouvernement par un autre : il faut rebâtir les fondations, à savoir une justice indépendante, une police professionnelle et des administrations locales.

Des dizaines de groupes armés contrôlent aujourd’hui une partie du territoire, et une transition politique sérieuse est impensable sans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, soutenu par une autorité légitime et par un cadre international solide.
Au-delà des aides internationales, la Syrie a besoin d’un cadre empêchant la capture des fonds par les anciens réseaux de corruption ou les factions armées.
Elle doit donner la priorité à la relance de l’agriculture, au rétablissement de l’électricité, des réseaux routiers et des petites industries, les seules capables à court terme de soutenir la vie quotidienne.

Le pays porte une blessure immense : celle des prisons secrètes, des fosses communes, des disparitions et des exactions documentées. « Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », affirme Khaldi.
Il ne s’agit ni de vengeance ni de tribunaux-spectacle, mais de vérité et de reconnaissance, conditions indispensables à une réconciliation nationale.

De cet entretien se dégage une idée forte : malgré la faim, la peur, les ruines, malgré la fragmentation politique et l’ingérence étrangère, les Syriens n’ont pas renoncé à eux-mêmes.
Ils ouvrent des écoles improvisées, réparent des routes avec des moyens dérisoires, organisent l’entraide, résistent au chaos. « La Syrie n’est plus la Syrie d’avant, mais elle n’est pas condamnée pour autant », affirme Khaldi.
Son témoignage rappelle qu’un pays ne meurt pas quand un régime tombe ; il meurt lorsque plus personne ne croit possible de le reconstruire. Et les Syriens, eux, y croient encore.


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
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  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.


Soudan: le chef des droits de l'homme de l'ONU appelle à cesser les combats «immédiatement»

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
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  • Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions
  • "Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire

GENEVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher.

"Nous ne pouvons rester silencieux face à cette nouvelle catastrophe", a déclaré Volker Türk dans un communiqué. "Ces combats doivent cesser immédiatement et l’aide humanitaire vitale doit parvenir aux personnes menacées de famine".

Les combats se sont intensifiés cette semaine dans la région du Kordofan, dans le sud du Soudan riche en pétrole, l'armée cherchant à repousser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) loin de l'axe routier vital reliant la capitale Khartoum au Darfour.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires".

Et il affirme avoir relevé "des cas de représailles, de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants".

"Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire, en référence aux exactions commises par les FSR après la prise fin octobre de la dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait à leur contrôle.

"Nous ne devons pas permettre que le Kordofan devienne un autre El-Facher", a insisté M. Türk.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat rapporte que le 3 novembre dernier, un drone des FSR avait frappé une tente où des personnes en deuil étaient rassemblées à El Obeid, dans le Kordofan du Nord, tuant 45 personnes, principalement des femmes.

Il indique aussi que le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda, dans le Kordofan du Sud, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Selon l'organisation, "de violents combats se poursuivent depuis dans les trois États du Kordofan". "La situation humanitaire est catastrophique : la famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine persiste à Dilling", ajoute le Haut-Commissariat, affirmant que "toutes les parties entravent l’accès et les opérations humanitaires".

"Nous ne pouvons (...) laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté M. Türk.

Depuis avril 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.