Démanteler l'IRSN, une «dérive dangereuse», selon trois ex-présidents de l'office parlementaire scientifique

Un manifestant tient une pancarte lors d'une manifestation des salariés de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), à l'appel des syndicats, pour protester contre la disparition programmée de l'institut à Paris le 28 février 2023 (Photo, AFP).
Un manifestant tient une pancarte lors d'une manifestation des salariés de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), à l'appel des syndicats, pour protester contre la disparition programmée de l'institut à Paris le 28 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 07 mars 2023

Démanteler l'IRSN, une «dérive dangereuse», selon trois ex-présidents de l'office parlementaire scientifique

  • Le projet «ne mesure pas les incidences de ce chamboulement qui pourrait paralyser la sûreté», estiment-ils
  • «Il organise un retour en arrière de près de 40 ans, à l’époque où la sûreté nucléaire en France était un objet de dérision»

PARIS: Trois anciens présidents de l'Office parlementaire des choix scientifiques (Opecst), dont le mathématicien Cédric Villani, ont mis en garde lundi contre le projet de démantèlement de l'institut chargé de la sûreté nucléaire (IRSN), "dérive technocratique dangereuse" à même de "paralyser la sûreté".

"Nous nous retrouvons aujourd’hui pour dire avec beaucoup de gravité que le projet de démantèlement de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), décidé brutalement, sans la moindre étude et en contradiction avec toutes les évaluations sérieuses de ces 25 dernières années, constitue une dérive technocratique dangereuse", écrivent ces trois ex-présidents de l'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst).

Cette tribune parue dans Le Monde est signée de M. Villani (ex-député La République en marche, aujourd'hui Ecologie démocratie solidarité), Claude Birraux, ex-député UMP, et Jean-Yves Le Déaut, ex-PS.

"Est-il sérieux de se lancer dans une modification aussi hasardeuse que profonde des liens entre expertise et décision, au moment même où notre pays a besoin d’avoir confiance dans ce système? Est-il sérieux de demander à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d'absorber, tambour battant, la majeure partie d'un institut trois fois plus gros que lui?", demandent ces responsables, qui cumulent à eux trois 20 ans de présidence de l'Opecst, sous cinq chefs d'Etat différents.

Le projet "ne mesure pas les incidences de ce chamboulement qui pourrait paralyser la sûreté", estiment-ils. "Il organise un retour en arrière de près de 40 ans, à l’époque où la sûreté nucléaire en France était un objet de dérision".

Avec la création de l'IRSN, en 2002, les pouvoirs publics voulaient "éviter les conflits d'intérêts, faire de l'IRSN le point de convergence entre l'expertise et la recherche, au service de la sûreté des installations nucléaires, mais aussi de la radioprotection, de la défense, du dialogue citoyen".

"Il aura suffi d'une réunion à huis clos, sans mission ni rapport ni visite de terrain, pour mettre à bas un mécanisme peaufiné (...) par trois lois successives", déplorent-ils.

L'Opecst est l'organisme parlementaire attitré pour évaluer et contrôler le nucléaire civil.

L'Office, dans sa composition actuelle, a émis mercredi dernier plusieurs réserves face au projet gouvernemental de fondre rapidement l'IRSN au sein du gendarme du nucléaire, l'ASN, disant notamment craindre un "meccano administratif".

Lundi soir l'intersyndicale de l'IRSN a été reçue par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, à la demande de cette dernière.

L'échange est resté largement sur le mode "dialogue de sourds", selon François Jeffroy, représentant CFDT, et nombre de questions des salariés n'ont pas non plus trouvé de réponse.

"Nous sommes ouverts à des discussions sur des améliorations, mais dans le cadre du système actuel", ajoute-t-il, relevant qu'il "faudrait remettre le processus dans le bon ordre: voir d'abord ce qui ne va pas, si quelque chose ne va pas. Or là on nous propose une solution, et on ne sait même pas quel est le problème".

Le ministère n'a pas fait de commentaire sur le rendez-vous.

Les 1 700 salariés de l'IRSN sont appelés à la grève et manifesteront de nouveau le 13 mars, cette fois près de l'Assemblée nationale où sont étudiés deux amendements gouvernementaux proposant leur démantèlement.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.