Mobilisation des femmes pour leurs droits, bafoués à travers le monde

Des femmes afghanes organisent une manifestation pour leurs droits à l'occasion de la Journée internationale de la femme, à Kaboul le 8 mars 2023 (Photo, AFP).
Des femmes afghanes organisent une manifestation pour leurs droits à l'occasion de la Journée internationale de la femme, à Kaboul le 8 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 09 mars 2023

Mobilisation des femmes pour leurs droits, bafoués à travers le monde

  • Au moins 27 000 femmes, presque toutes vêtues de violet, la couleur du féminisme, ont défilé dans la capitale espagnole
  • Ailleurs en Europe et en Asie, des milliers de femmes se sont rassemblées, défiant parfois les autorités, comme à Istanbul

MADRID: Comme à Madrid, où une marée violette a déferlé dans la ville, les femmes du monde entier manifestent mercredi pour défendre leurs droits, bafoués en divers endroits de la planète.

"Pour moi, c'est très important (d'être là) car mes grands-mères se sont battues pour que nous ayons certaines libertés", a confié à l'AFP, dans le cortège madrilène, Mariam Ferradas, cuisinière de 52 ans.

Au moins 27 000 femmes, presque toutes vêtues de violet, la couleur du féminisme, ont défilé dans la capitale espagnole, selon les chiffres des autorités, aux cris de "Mon corps, ma vie!" ou "La rue et la nuit sont aussi à nous!"

"Nous avons toujours à l'esprit nos camarades d'Iran ou les femmes ukrainiennes", a ajouté Mariam.

Talibans au pouvoir en Afghanistan, répression de la contestation provoquée en Iran par la mort de Mahsa Amini, remise en cause du droit à l'avortement ou féminicides: les motifs de mobilisation pour les droits des femmes sont nombreux à travers le monde.

Ailleurs en Europe et en Asie, des milliers de femmes se sont rassemblées, défiant parfois les autorités, comme à Istanbul où elles ont célébré une "marche de nuit féministe", sifflant et chantant sous l'œil attentif de la police qui avait interdit toute manifestation sur la place Taksim.

En France, la contestation avait été placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites, accusée d'être injuste envers les femmes. "Retraites, salaires, les femmes sont en colère!", a notamment scandé le cortège parisien.

«C'est notre jour»

Au Pakistan, pays très conservateur et patriarcal, les femmes sont aussi descendues dans les rues par milliers malgré les tentatives des autorités d'empêcher certaines de leurs marches, où sont évoqués des sujets souvent tabous comme le divorce, le harcèlement sexuel ou les menstruations.

"Nous n'allons plus nous asseoir en silence. C'est notre jour, c'est notre heure", a résumé Rabail Akhtar, une enseignante à Lahore. "Pourquoi ont-ils tellement peur que les femmes défendent leurs droits ?", a surenchéri Soheila Afzal, une graphiste.

En Afghanistan, "pays le plus répressif au monde en ce qui concerne les droits des femmes", selon Rosa Otounbaïeva, cheffe de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua), elles étaient une vingtaine à manifester à Kaboul, a constaté l'AFP.

Depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, "les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique" dans ce pays, a déploré lundi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres qui, plus généralement, s'est inquiété du fait que "l'égalité entre les sexes s'éloigne de plus en plus" dans le monde.

"Au rythme actuel, (l'organisation) ONU Femmes la fixe à dans 300 ans", a-t-il affirmé.

En Ukraine, le président Volodymyr Zelensky a tenu pour sa part à rendre hommage aux femmes "qui ont sacrifié leur vie" depuis le début de l'invasion russe il y a un an. Son homologue russe Vladimir Poutine a, lui, célébré les femmes qui "accomplissent leur devoir" notamment militaire.

Démarche symbolique et inédite, l'Union européenne a adopté mardi des sanctions contre des individus responsables de violations des droits des femmes dans six pays, dont le ministre taliban de l'Enseignement supérieur Neda Mohammad Nadeem alors que les Afghanes n'ont plus le droit d'aller à l'université ou dans l'enseignement secondaire.

Elle a été imitée mercredi par le Royaume-Uni qui a gelé les actifs et interdit de séjour plusieurs individus et entités responsables de violences envers les femmes en Iran, en Syrie, au Soudan du Sud et en République centrafricaine.

Le chef de l'ONU veut faire d'internet un monde «sûr» et non «toxique» pour les femmes

"La violence en meute et en ligne est une attaque directe contre la démocratie qui censure de fait les femmes, les harcèle et émousse l'ambition des filles à devenir des dirigeantes", a écrit Antonio Guterres dans un discours lu devant des milliers de déléguées réunies plusieurs jours au siège de l'ONU à New York pour la Commission sur la condition de la femme (CSW).

"Nous devons faire en sorte que le monde en ligne soit sûr pour les femmes et les filles", a-t-il exhorté, son organisation internationale se voulant à la pointe de la lutte contre les violences faites aux femmes, partout sur la planète.

"Des pans entiers d'internet deviennent des amplificateurs toxiques de haine, d'agression et de harcèlement et les premières cibles en sont les femmes et les filles", a encore tonné le diplomate.

M. Guterres a fustigé les "technologies numériques qui fournissent de nouveaux outils pour contrôler, faire du mal, réduire au silence et discréditer les femmes, y compris celles qui ont une vie publique".

Il a appelé les gouvernements, les régulateurs et les entreprises technologiques à mettre en place des mesures de protection "pour créer un environnement numérique sûr et demander des comptes aux harceleurs, aux agresseurs".

Selon l'ONU, les femmes et les filles sont 27 fois plus susceptibles que les hommes d'être harcelées en ligne ou soumises à des messages haineux.

Violences «intolérables»

En Amérique latine, la mobilisation du nord au sud a été placée sous le signe de la lutte contre les féminicides.

Un fléau au Brésil notamment, où plus de 1 400 ont été recensés l'an dernier, soit un toutes les six heures, un record amenant mercredi le président Lula à annoncer des mesures pour lutter contre ces violences "intolérables".

Même mot d'ordre au Mexique, où 969 féminicides ont été enregistrés l'année dernière, dans un défilé d'ampleur sur le Zocalo, la place principale de Mexico, sous le slogan "Plus une seule femme assassinée !". En Colombie, le nombre de féminicides est passé de 182 en 2020 à 614 l'année dernière.

Au Venezuela, la manifestation de femmes à Caracas s'est concentrée sur la demande "d'un salaire décent" dans un contexte d'inflation accélérée.

Au Pérou, englué dans une crise politique, les slogans étaient dirigés contre la première femme présidente du pays, Dina Boluarte, accusée par les manifestantes indigènes d'être responsable de la mort de dizaines de civils: "on n'a rien à célébrer en ce jour car nous pleurons la perte de tant de jeunes gens", a déclaré Ana Isabel Aguilar, une Aymara de la région de Puno (sud).

A Cuba, faute de pouvoir défiler librement, les organisations féministes indépendantes ont appelé à une "manifestation virtuelle" sur les réseaux sociaux.


Prison à vie pour une Syrienne jugée coupable de l'attentat meurtrier d'Istanbul

Des gens portent lors de cérémonies funéraires, les cercueils des victimes de l'explosion dans la rue Istiklal à Istanbul, le 14 novembre 2022. (AFP)
Des gens portent lors de cérémonies funéraires, les cercueils des victimes de l'explosion dans la rue Istiklal à Istanbul, le 14 novembre 2022. (AFP)
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  • Ahlam Albashir a été condamnée à sept peines de prison à vie par un tribunal turc pour avoir perpétré l'attentat sur l'avenue Istiklal le 13 novembre 2022
  • Vingt autres personnes ont été condamnées à des peines d'emprisonnement allant de quatre ans à la perpétuité

DJEDDAH : Une femme syrienne qui avait posé une bombe  tuant six personnes dans la principale rue commerçante d'Istanbul il y a 18 mois a été condamnée à la prison à vie vendredi.

Ahlam Albashir a été condamnée à sept peines de prison à vie par un tribunal turc pour avoir perpétré l'attentat sur l'avenue Istiklal le 13 novembre 2022. Six citoyens turcs, deux membres de chacune des trois familles, ont trouvé la mort dans l'explosion qui s'est produite dans cette rue très fréquentée par les commerçants et les touristes. Une centaine de personnes ont été blessées.

Plus de 30 autres personnes ont été accusées d'avoir participé à l'explosion. Quatre d'entre elles ont été remises en liberté vendredi, et dix autres ont été jugées séparément par contumace, car elles étaient introuvables.

Vingt autres personnes ont été condamnées à des peines d'emprisonnement allant de quatre ans à la perpétuité. Six d'entre eux ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour meurtre et « atteinte à l'unité et à l'intégrité de l'État ».

La Turquie a accusé des militants kurdes d'être à l'origine de l'explosion et a déclaré que l'ordre d'attaquer avait été donné à Kobani, dans le nord de la Syrie, où les forces turques ont mené des opérations contre la milice kurde syrienne YPG au cours des dernières années.

Les YPG et le groupe séparatiste kurde hors-la-loi PKK, qui mène depuis des décennies une insurrection contre l'État turc, ont nié toute implication dans l'attentat. Aucun groupe n'a admis avoir participé à l'attentat.

Istanbul a été attaquée par le passé par des militants kurdes, islamistes et gauchistes. Une vague d'attentats à la bombe et d'autres attaques a commencé à l'échelle nationale lorsque le cessez-le-feu entre Ankara et le PKK a été rompu à la mi-2015.

Plus de 40 000 personnes ont été tuées dans le conflit entre le PKK et la Turquie depuis que le groupe militant a pris les armes en 1984. Il est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'UE et les États-Unis.

 Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Des milliards de cigales vont envahir les Etats-Unis

L'exuvie de la cigale s'accroche à un arbre lors du deuxième tour du Barbasol Championship au Robert Trent Jones Golf Trail at Grand National le 21 juillet 2017 à Auburn, Alabama. (Cliff Hawkins/Getty Images/AFP)
L'exuvie de la cigale s'accroche à un arbre lors du deuxième tour du Barbasol Championship au Robert Trent Jones Golf Trail at Grand National le 21 juillet 2017 à Auburn, Alabama. (Cliff Hawkins/Getty Images/AFP)
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  • Certaines cigales apparaissent chaque année, quand d'autres, appelées cigales «périodiques», sortent de terre tous les 13 ou 17 ans
  • «Nous avons eu plusieurs appels concernant un son qui ressemble à une sirène, un gémissement ou un rugissement», a indiqué sur Facebook le bureau du shérif de Newberry, en Caroline du Sud (sud-est) cette semaine

WASHINGTON : Bruyantes et prêtes à s'accoupler, des milliards de cigales s'apprêtent à envahir les forêts et banlieues pavillonnaires américaines.

Dans les prochaines semaines, deux groupes particuliers de cigales vont batifoler au même moment. Un phénomène qui n'est pas arrivé depuis 1803, quand Thomas Jefferson était encore président et que les Etats-Unis rachetaient la Louisiane à la France.

La famille des cigales comprend plus de 3.000 espèces d'insectes à travers le monde. La majorité d'entre-elles passent leur vie sous terre, sous forme de larve. Elles émergent adultes pour muer et se reproduire.

Certaines apparaissent chaque année, quand d'autres, appelées cigales «périodiques», sortent de terre tous les 13 ou 17 ans.

Cette année, le phénomène implique deux groupes de cigales: le groupe XIX, qui émerge tous les 13 ans et a déjà commencé à le faire en Caroline du Nord et du Sud (sud-est). Il sera suivi par le groupe XIII dans le Midwest, qui émerge tous les 17 ans. Dans le centre de l'Etat de l'Illinois (nord), les deux pourraient être présentes au même endroit.

«Quand elles font surface, elles le font en grand nombre, ce qui enthousiasme parents et enfants», selon l'entomologiste Gene Kritsky, de l'Université Mount-Saint-Joseph, qui a développé une application pour que tout un chacun puisse collecter des données sur ces bestioles aux yeux rouges.

Un phénomène dont on se souvient, et dont les histoires se transmettent de génération en génération. Tout comme, par exemple, être témoin d'une éclipse.

«C'est ce que fait la science: vous faites des hypothèses qui vous conduisent à des prédictions, les prédictions sont vérifiées, (...) cela a de la valeur, au moment où certaines personnes cherchent à discréditer la science», note Gene Kritsky.

- Une merveille scientifique  -

Sans grande défense, les cigales «périodiques» comptent sur leur nombre pour la survie de l'espèce: grâce aux hordes qui déferlent au même moment, les oiseaux, renards, ratons laveurs, tortues et autres prédateurs sont vite rassasiés, explique à l'AFP John Lill, professeur de biologie à l'Université George Washington.

Dans une étude publiée récemment dans la revue Science, John Lill et ses collègues montrent qu'un groupe de cigales ayant émergé à Washington en 2021 avait conduit à une augmentation du nombre de chenilles -- délaissées par les oiseaux, qui se sont concentrés sur les cigales.

Résultat: la consommation de pousses de jeunes chênes s'est accrue.

D'autres recherches montrent que les années où les chênes produisent le plus de glands suivent toujours deux ans après l'émergence des cigales. Plus il y a de glands, plus les populations de mammifères qui s'en nourrissent croît, plus le risque de maladie de Lyme chez l'homme augmente.

Ce phénomène «montre qu'il existe potentiellement des impacts écologiques à plus long terme se répercutant pendant des années après l'apparition des cigales», ajoute M. Lill.

- Impacts humains -

Puis il y a le son singulier -- et strident -- des cigales mâles qui s'accouplent.

«Nous avons eu plusieurs appels concernant un son qui ressemble à une sirène, un gémissement ou un rugissement», a indiqué sur Facebook le bureau du shérif de Newberry, en Caroline du Sud (sud-est) cette semaine.

Selon Chris Simon, chercheuse à l'université du Connecticut, le changement climatique perturbe l'horloge interne des cigales.

Avec le réchauffement climatique aux Etats-Unis, l'allongement de la saison de croissance des plantes fournit plus de nourriture et accélère celle des cigales. «Je prédis que davantage de cigales de 17 ans se transformeront en cigales de 13 ans», a-t-elle indiqué «et, éventuellement, que ce trait sera assimilé génétiquement».

Il est difficile de savoir ce que cela signifie pour l'espèce à long terme, ajoute M. Lill.


Sahel: Washington va retirer des soldats du Tchad, après le Niger

Des milliers de Tchadiens assistent au meeting de Mahamat Idriss Deby Itno, président de la transition et candidat à l'élection présidentielle au Tchad, dans le stade en construction au quartier Dombao, à Moundou, le 25 avril 2024. (AFP)
Des milliers de Tchadiens assistent au meeting de Mahamat Idriss Deby Itno, président de la transition et candidat à l'élection présidentielle au Tchad, dans le stade en construction au quartier Dombao, à Moundou, le 25 avril 2024. (AFP)
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  • Washington a entamé cette semaine des discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des plus de 1 000 soldats américains présents dans le pays
  • Dans un courrier au ministre des Armées, le chef d'état-major de l'armée de l'air tchadienne avait réclamé début avril le départ des soldats américains

WASHINGTON: Les Etats-Unis vont retirer temporairement des soldats du Tchad, a annoncé le Pentagone quelques jours après leur accord pour retirer leurs forces du Niger voisin.

Au Tchad, les Etats-Unis disposent d'une centaine de soldats dans le cadre de la lutte antijihadiste au Sahel.

"L'Usafricom envisage actuellement de repositionner certaines forces militaires américaines depuis le Tchad, dont le départ d'une partie était déjà prévu", a déclaré lors d'une conférence de presse jeudi le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, se référant au commandement militaire américain en Afrique.

"Il s'agit d'une étape temporaire dans le cadre d'une révision en cours de notre coopération de sécurité, qui reprendra après l'élection présidentielle du 6 mai au Tchad", a-t-il ajouté.

Dans un courrier au ministre des Armées lu par l'AFP, le chef d'état-major de l'armée de l'air tchadienne avait réclamé début avril le départ des soldats américains, incriminant un défaut de documents sur un accord permettant leur présence.

Selon ce courrier, "l'armée de l'air a demandé à l'attaché de défense américain d'arrêter immédiatement les activités militaires sur la BAK", la base aérienne d'Adji Kossei où les soldats américains entraînent des forces spéciales tchadiennes à lutter contre le groupe jihadiste Boko Haram.

"Nous vous demandons d'intercéder auprès de qui de droit afin de prévenir les Américains que nous avons pris la décision d'arrêter leur activité", ajoute la lettre.

"La présence des forces américaines au Tchad était initialement motivée par l'engagement commun dans la lutte contre le terrorisme, un objectif partagé par les deux nations", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole du gouvernement tchadien.

Discussions supplémentaires 

"Cependant, des préoccupations ont été exprimées par l'état-major tchadien quant à cette présence" et "en reconnaissance des préoccupations exprimées, le gouvernement américain a décidé de retirer temporairement ses forces du Tchad", a ajouté M. Abderaman Koulamallah.

"Il est important de souligner que ce retrait ne signifie en aucun cas une rupture de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit.

"Des discussions supplémentaires auront lieu pour explorer la possibilité d'un retour des forces américaines dans le cadre d'un accord bilatéral précis et convenu entre les deux pays", a encore indiqué le porte-parole.

Au Niger, autre pivot de la stratégie des Etats-Unis et de la France pour combattre les jihadistes dans la région, la junte militaire au pouvoir depuis juillet a dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a entamé cette semaine des discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des plus de 1.000 soldats américains présents dans le pays.

Les Etats-Unis disposent notamment au Niger d'une base de drones importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Washington va "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", avait déclaré lundi Pat Ryder après l'annonce la semaine dernière du retrait américain du Niger.

Au Tchad, le général Mahamat Idriss Deby Itno a annoncé en mars sa candidature à la présidentielle, qu'il est quasi-assuré de remporter après que son régime a violemment réprimé dans la rue et muselé toute opposition et éliminé toute concurrence.

Il avait été proclamé par l'armée président de transition le 20 avril 2021, à la tête d'une junte de 15 généraux, à la mort de son père Idriss Déby Itno, lequel régnait d'une main de fer sur le Tchad depuis 30 ans.

Son principal adversaire, Yaya Dillo, a été tué fin février par des militaires dans l'assaut de son parti, d'une "balle dans la tête à bout portant" selon l'opposition, puis les candidatures de dix autres potentiels rivaux ont été invalidées.